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Pensées 938 à 942

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume II

938

Rien n’est plus prés de la providence divine

Bienveillance

que cette bienveillance generale et cette grande capacité d’aimer qui embrasse touts les homes, et rien n’aproche plus de l’instinct des betes que ces bornes que le coeur se donne lors qu’il n’est touché que de son interest propre ou de ce qui est autour de lui[1] :

Mis dans l’Hist. verit.

- - - - -

Main principale E

939

[Passage à la main M] Je travaille depuis 25 ans a un livre de 18 pages qui contiendra tout ce que nous scavons sur la metaphisique et la theologie et ce que nos modernes ont oublie dans les immenses volumes qu’il ont donné sur ces sciances la[1].

Mis dans l’Hist.verit. la preface du Temple de Gnide

- - - - -

Passage de la main E à la main M

940

{f.18r} Persone n’est libre en Turquie, pas meme le sultan[1]

Liberté

Dans les estats absolus, où il y a de la noblesse, l’esclavage descend en croissant insensiblement depuis le prince jusqu’au dernier des sujets
Dans ceux ou il n’y a point de noblesse l’esclavage monte en croissant insensiblement passant par touts les rangs depuis le plus miserable sujet jusqu’au sultan
L’aristochratie de Gênes est come celle de l’armée d’Alger
La Holande est devenüe moins libre depuis qu’elle n’a point de stathouder :
En Angleterre les magistrats sont esclaves come magistrats, et libres come citoyens
Dans un gouvernement bien constitué celui a qui on fait son proces et qui sera pendu le lendemain

Mis dans les Loix

est plus libre qu’un bon citoyen n’est dans un mauvais gouvernement[2]
{f.18v} Le gouvernement de l’Espagne et du Portugal : est la liberté du clerge et un etrange esclavage du peuple
Toute republique trop petite ne peut point estre apellée libre fato potentiæ non sua vi nixæ[3] :
Pour remedier a cela les ancienes republiques de Grece d’Italie de Gaule d’Espagne et de Germanie formoint des assossiations

Mis dans les Loix

come font aujourd’hui les Suisses et les peuples dud’Allemagne et des Pais Bas[4]

- - - - -

Main principale M

941

{f.19r} Il en est d’un gouvernement come d’une somme qui est composée de plusieurs chiffres ; ottés y ou adjoutés y un seul chiffre

Changement en fait de gouvernement

, vous changés la valeur de touts les autres mais come on scait en arithmetique la valeur de chaque chiffre et son raport, on n’est pas trompé[1] ; il n’en est pas de meme en politique on ne peut jamais scavoir quel sera le résultat des changements qu’on fait

- - - - -

Main principale M

942

Plusieurs gens ont examiné qui vaut mieux de la monarchie de l’aristochratie oü de l’estat populaire

Plusieurs sortes de monarchies d’etats populaires

 ; mais come il y a une infinité de sortes de monarchies, d’aristochraties d’estats populaires la question ainsi exposée est si vague qu’il faut avoir bien peu de logique pour la traiter :

- - - - -

Main principale M


938

n1.

La remarque ne se trouve pas sous cette forme dans l’Histoire véritable mais peut être rapprochée des lignes qui précèdent immédiatement le célèbre passage sur la hiérarchie des devoirs (OC, t. 9, p. 186, l. 1237-1240).

939

n1.

La phrase se trouve dans le projet de préface pour une nouvelle édition du Temple de Gnide publié pour la première fois en 1725 (BM Bordeaux, ms 1988/1 ; OC, t. 8, p. 392-393, apparat critique), qui paraît en 1742 (Londres [Paris, P.-M. Huart] ; voir ibid., p. 354).

940

n1.

Cet article reprend les comparaisons de l’article nº 751.

940

n2.

L’exemple est repris dans L’Esprit des lois (XII, 2).

940

n3.

« Par la fatalité d’une puissance qui n’est pas appuyée sur sa force propre » (nous traduisons) : sur l’origine et la transformation de cette formule, voir nº 751.

940

n4.

Cf. EL, IX, 1. Voir aussi le dossier sur les confédérations et associations (BM Bordeaux, ms 2506/6 (2) et (3), publiés dans CM, nº 7, 2001, L’Atelier de Montesquieu. Manuscrits inédits de La Brède, C. Volpilhac-Auger (éd.), p. 50-56).

941

n1.

La variation d’un chiffre (en plus ou en moins) d’une somme change en même temps la valeur des autres chiffres (non pas leur valeur absolue, qui est supposée fixe dans l’exemple, mais leur valeur relative, ou bien la part qu’ils prennent dans la composition de la somme – ce que Montesquieu appelle le rapport du chiffre). Sur cette analogie, voir Denis de Casabianca, Montesquieu. De l’étude des sciences à l’esprit des lois, Paris, H. Champion, 2008, p. 310-312. Cf. nº 1767.