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Bruits et
mouvements de cabales dans l’Intrigue du mariage de M. le duc de
Berry : état du discours rapporté dans les
Mémoires de Saint-Simon (avril-juillet 1710)
Isabelle
Chanteloube
Université Jean
Moulin-Lyon3
Résumé : Si
les Mémoires de Saint-Simon sont « une grandiose
polyphonie dominée par une voix en permanence opposée à toutes les
autres » (Marc Hersant), l’Intrigue du mariage reflète,
plus que tout autre passage de l’œuvre, une volonté de maîtrise de la
parole de la part de l’historien, dirigeant occulte de la cabale des
Orléans : alors que les blocs de reformulation au discours indirect et
au discours narrativisé visent à homogénéiser, au nom de la vérité
historique, le discours d’autrui, de subtiles interférences entre les
formes de discours rapporté révèlent la perméabilité de la narration
aux multiples accents de la parole d’autrui et soulignent la fragilité
de la position d’autorité revendiquée par le narrateur.
Abstract: If
the Mémoires of Saint-Simon are “a grandiose polyphony
dominated by one voice in permanent opposition to all others” (Marc
Hersant), the Intrigue du mariage
reflects, more than any other part of the
work, a wish, on behalf of the historian
(secret leader of the cabal of the Orleans), to master
the spoken word. Whereas long reformulated passages of reported speech
and narrative speech aim at homogenizing, in the name of
authenticity, the speech of others, subtle
intrusions of different forms of reported speech reveal the
narrative’s permeability to various nuances of others’
speech, and underlines the fragility of the postion of
authority claimed by the narrator.
L’Intrigue du
mariage est un champ d’observation privilégié de l’usage du
discours rapporté (désormais DR). L’affaire repose en effet sur
l’opposition des cabales et son récit sur une délectable
polyphonie ; la progression secrète des réseaux tient tout entière
dans le juste maniement des mots, l’opportune circulation des rumeurs,
la neutralisation des médisances, et le mémorialiste, légitimiste
enragé et historien scrupuleux, se fait l’écho des menus bruits de
couloir et d’antichambre dont l’addition méthodique conduit au succès
de son « parti ».
Défions-nous de
tout anachronisme. La « triade » aujourd’hui admise (discours
direct / discours indirect / discours indirect libre) n’est pas au
centre des débats littéraires au moment de la rédaction des
Mémoires (qui débute en 1739). Le discours indirect libre
(désormais DIL), ressource emblématique du roman, n’est pas (ou très
peu) employé par le duc de Saint-Simon (désormais DSS). Du reste, la
question du DR ne saurait se poser à lui dans les termes qui sont ceux
des romanciers. Il n’a pas à créer l’illusion du discours, à inscrire
le point de vue des personnages dans son récit, à monter de toutes
pièces une polyphonie qui donne l’impression du vrai, car le témoin
qu’il est, l’historien qu’il prétend être, n’invente pas
les paroles, il les reproduit de mémoire. Il est question
de restitution, de fidélité, de crédibilité. À ceci près qu’il raconte
à la première personne, et que toute parole rapportée s’organise en
fonction de son point de vue rétrospectif et d’une subjectivité dont
il ne se cache pas. Marc Hersant parle d’une « grandiose polyphonie
dominée par une voix en permanence opposée à toutes les autres » [1].
Dans la pratique,
nous avons affaire à un autre triptyque, le discours narrativisé
(désormais DN), qui représente les paroles comme un événement et les
intègre plus étroitement au récit, faisant face et se mêlant au
discours direct (désormais DD) et au discours indirect (désormais DI).
Une grande partie des paroles passent par ce canal, sans pour autant
perdre de leur intérêt ou de leur relief. En tout état de cause, le DN
joue son rôle dans le foisonnement verbal représenté par l’auteur.
Après avoir repéré ces formes, nous nous demanderons comment et
pourquoi on glisse de l’une à l’autre. Certains passages plus
problématiques ne nous font-ils pas songer à des formes mixtes de DR,
à une sorte de « continuum » dans la gestion des espaces énonciatifs ?
Cette plongée dans le bruissement continu des cabales brillamment
orchestré par le narrateur devrait nous éclairer enfin sur un certain
rapport à la parole d’autrui.
Discours
direct
Commençons par le
plus évident (mais pas par le plus fréquent). Le système dominant
est celui du récit « désembrayé », même s’il arrive au narrateur,
qui écrit à la première personne, d’intervenir au présent de
l’énonciation et de se placer, pour une brève remarque, dans le
temps de l’écriture. Aussi le texte est-il organisé autour des temps
du passé et de la troisième personne (le « moi » auquel réfère la
première personne est partie prenante de l’intrigue, et distinct de
celui qui écrit). Le narrateur a son propre espace énonciatif, et
s’il ouvre son récit à d’autres énonciateurs, qu’il cite, à des
degrés divers, il marque la différence entre son discours (discours
citant) et le discours autre (discours cité).
Faire place au
DD, c’est se rapprocher au mieux du discours d’autrui, y compris
dans sa formulation, en le mimant ; c’est mettre délibérément en
scène l’altérité par un discours « autonyme », qui rend le contenu
et la forme de l’acte d’énonciation originel. Les propos rapportés,
nettement détachés par des signes typographiques (deux-points ou
tirets, guillemets d’ouverture et de fermeture), sont attribués à
leur énonciateur d’origine par un verbe locutoire (type
dire), placé avant les paroles rapportées ou en incise,
comme l’illustrent ces deux exemples :
[1] Se tournant
d’un air effarouché vers madame de Maintenon : « Ma tante, lui
dit-elle, ai-je dit une sottise ? » [2]. (72)
[2] Je repartis
les mêmes choses, sur chacune desquelles elle me dit en
m’interrompant : « Mais c’est notre affaire à nous de voir si nous
la voulons bien comme cela, et c’est la vôtre de voir si vous nous
la voulez bien donner ! ». (131)
La
deixis dominante fait place à celle de l’énonciateur
responsable des propos : ainsi en [1], la duchesse de Bourgogne
évoquée à la troisième personne dans le cotexte narratif au passé,
parle au « je » et au présent, use de l’appellatif « ma tante »
correspondant à sa relation avec son interlocutrice – Mme de
Maintenon, épouse de son oncle, Louis XIV (relation qui n’est pas
celle du narrateur avec ce personnage !) – et ses paroles sont
reproduites jusque dans leur modalité interrogative avec une
inversion sujet-verbe et une marque intonative. Le DSS, rapporteur
fidèle, s’efface pour donner tout son poids à cette question
faussement ingénue. En [2], la rupture est nette entre le récit en
« je » où le narrateur, évoquant en troisième personne la duchesse
de Bourgogne, décrit son attitude, et le DD de celle-ci
(énonciateur 2 – E2), où le DSS, impliqué dans la conversation en
tant que personnage et pris dans le feu de l’échange avec la
duchesse qui parle au « je » (ou plutôt au « nous »), est inclus
dans la deuxième personne du pluriel qui réfère à son épouse et à
lui-même. Là encore, le DD mimétique traduit, par le recours à la
modalité exclamative, l’agacement de E2.
Ne nous étonnons
pas de sa relative rareté dans l’Intrigue du mariage.
Le DSS, s’il opte pour le mode mixte (récit + paroles), ne fait pas
œuvre de fiction, et ne recherche pas la mimesis pour
elle-même. En revanche, le passage au DD n’est jamais anodin. Les
verba dicendi qui l’introduisent (voir [2] et [4]) ou
l’accompagnent, en incise (voir [3] et [5]), sont souvent
« interrompre », « ajouter », et sont assortis de circonstants
dénotant une réaction plutôt vive :
[3] « Pour cela,
interrompit-elle tout à coup en me regardant
attentivement, si cette affaire réussit, nous serions trop heureux
si nous avions madame de Saint-Simon. – Madame, lui répondis-je,
votre bonté pour elle vous fait parler ainsi. Elle est trop jeune et
point du tout capable de cet emploi. – Mais pourquoi ? »,
interrompit-elle ; et se mit sur ses louanges en tout
genre. (90-91)
[4] À ces mots,
madame la duchesse de Bourgogne l’interrompit en
l’embrassant avec empressement : « Le mariage de M. le duc de Berry,
dit-elle, et vous voulez être dame d’honneur ? j’y ai déjà pensé. Il
faut que vous la soyez ». (94)
[5] « Mais,
ajouta-t-elle, voilà la duchesse de Bourgogne qui la
connaît et qui vous en dira davantage ». Madame la duchesse de
Bourgogne répondit froidement, la loua, mais conclut qu’elle ne
savait pas si elle conviendrait bien. « Mais pourquoi ? », dit le
Roi […]. (137)
Il faut noter que
le verbe « interrompre » ne peut introduire de complétive
(* Elle interrompit tout à coup qu’elle serait heureuse
d’avoir Mme de Saint-Simon) contrairement à « ajouter »
(Elle ajouta que la duchesse de Bourgogne lui en dirait
davantage) : il ne peut donc introduire des paroles réduites
à leur contenu, mais seulement des paroles imitées dans leur forme,
leur ton. Dans le tissu homogène du récit, ou l’apparente harmonie
d’une interaction, le DD ainsi amené est donc doublement
interruptif. Il signale ou dramatise un tournant, un désaccord plus
ou moins attendu. De fait, le DD contient souvent des objections,
des questions ouvertes par un « mais » de réorientation pragmatique,
comme en [5] ; certaines sont mêmes réduites à deux mots : « mais
pourquoi ? », comme en [3] et [5]. Le rapporteur relève donc les
paroles qui déstabilisent l’interlocuteur, qui mettent en péril une
stratégie, menacent même, si elles émanent de la bouche d’un
puissant.
Le pouvoir de
témoignage proprement historique du DD n’est pas à négliger non
plus. Ainsi certains énonciateurs sont-ils plus souvent l’objet que
d’autres de citations directes. C’est le cas du roi, dimension
historique oblige, dont le DSS aime à nous révéler le caractère,
fait d’autorité et de spontanéité calculée, comme dans ces quelques
mots à lui adressés, et qu’il nous donne à savourer :
[6] Puis, en me
regardant plus attentivement avec un sourire qui voulait plaire :
« Mais, ajouta-t-il, il faut tenir votre langue, d’un ton de
familiarité qui semblait en demander de ma part ». (157)
Par le biais du
dire et du dit se révèle la complexité de l’être royal, de tout près
approché.
Discours
indirect
À la différence
du DD, discours « montré », le DI, qui se règle sur la narration,
est « intégré » ; le discours de l’Autre ne fait qu’un avec le
discours citant, auquel il est subordonné : E2 est absorbé par E1 au
sein d’une énonciation unique. Du discours cité est conservé le
contenu sémantique, mais ni les mots exacts, ni les modalités, ni,
a fortiori, les effets rhétoriques ne passent dans le
rapport proposé, nécessairement déclaratif, à la troisième personne,
au passé.
Le mémorialiste
use principalement de cette reformulation, qui relève de ce que
Bakhtine [3] appelle la variante
« objecto-analytique » du DI. Celle-ci domine quand le rapporteur,
évoluant dans un « contexte rationnel et dogmatique », manifeste,
pour les paroles, « un fort intérêt sémantique ». Tout en restant
attentif aux conditions particulières de la situation d’énonciation
originelle, le DSS choisit de mettre l’accent sur le sens véhiculé par
le discours d’autrui. Le genre des Mémoires, genre sérieux, proche
de celui de l’historien, n’est évidemment pas étranger à ce choix.
Dans la « Conclusion de son œuvre », il se défend de toute invention
ou déformation des propos qu’il a entendus :
Mais je puis
protester, avec la même vérité qui jusqu’à présent a conduit ma
plume, qu’il n’y a aucun de tous ces discours, que j’ai tenus et que
je rapporte, qui ne soit exposé dans mes Mémoires avec la plus
scrupuleuse vérité, ainsi que tous ceux qui m’ont été tenus, et que
si j’avais quelque chose que je puisse me reprocher, ce serait
plutôt d’avoir affaibli que fortifié les miens dans le rapport que
j’en ai fait ici, parce que la mémoire en peut oublier des traits,
et qu’animé par les objets et par les choses, on parle plus vivement
et avec plus de force qu’on ne rapporte après ce qu’on a dit [4].
En pratique, le
discours cité est bien dissocié du discours citant : il est
introduit par le noyau [sujet + verbe de parole] et suivi d’une
complétive introduite par la conjonction [QUE]. La modalité du
discours-source influe parfois sur le choix du verbe introducteur,
ou sur sa construction : neutre (dire suivi de
que + complétive) en [7], de sens
interrogatif (demander + si) en [8], jussive (dire
+ proposition infinitive – de le suivre –) en [9].
[7] Le Roi lui
dit que, puisqu’elle était venue, elle pouvait s’asseoir un peu.
(110-111)
[8] Quoi qu’il en
soit, le lundi 2 juin, le lendemain du jour que le Roi avait parlé
pour la première fois à Monseigneur, le Roi prit en particulier M.
le duc de Berry le matin, et lui demanda s’il serait bien aise de se
marier. (120)
[9] En revenant
de la messe, le Roi m’appela dans la galerie, et me dit qu’il me
voulait parler, et de le suivre dans son cabinet. Il s’y avança à
une petite table contre la muraille, éloigné de tout ce qui était
dans ce cabinet, le plus près de la galerie par où il était entré.
Là il me dit qu’il avait choisi madame de Saint-Simon pour être dame
d’honneur de la future duchesse de Berry ; que c’était une marque
singulière de l’estime qu’il avait de sa vertu et de son mérite, de
lui confier, à trente-deux ans, une princesse si jeune et qui lui
était si proche, et une marque aussi qu’il était tout à fait
persuadé de ce que je lui avais dit, il [y] avait quelques mois, de
m’approcher si fort de lui. (157)
Une autre
deixis se met en place :
- l’énonciateur
d’origine devient une troisième personne, sauf lorsque
l’énonciateur cité coïncide avec l’énonciateur citant (en
[9]) ;
- les
allocutaires du discours cité (les « vous », « tu ») figurent
également à la troisième personne (voir [7] et [8]) ; sauf si
l’allocutaire du discours cité est l’énonciateur citant, comme en
[9] : qu’il me voulait parler (DI) transpose « je
vous veux parler » (DD du roi au DSS) ;
- les repères
chronologiques et spatiaux sont fondus dans ceux du récit.
L’homogénéisation
du discours et du récit n’est pas seulement d’ordre grammatical. Les
opérations sur la deixis vont de pair avec une
schématisation du discours représenté. La formule s’il serait
bien aise de se marier (en [8]) paraît bien maigre compte
tenu de l’importance du sujet pour l’allocutaire et sa famille : le
rapporteur n’aurait-il pas légèrement réduit le discours original ?
En revanche, les compliments et gracieusetés adressés par le roi au
narrateur – sur le DSS et son épouse – sont rendus in
extenso, comme s’ils s’étaient mieux gravés dans sa
mémoire.
Lorsque le
narrateur est cité à son tour dans le DR, en tant qu’énonciateur
second, c’est-à-dire dans les cas d’autocitation, le DI est
probablement plus fidèle encore aux paroles :
[10] Je répondis
qu’il se faisait tous les jours tant de sottises gratuites, qu’il en
pouvait bien espérer une en sa faveur, et n’être pas retenu de la
demander, puisqu’elle était si importante. (79)
[11] À l’instant
j’allai à l’autre bout du cabinet vers Monseigneur, qui de Meudon y
était venu pour le Conseil, et lui dis, en m’inclinant faiblement,
que je lui faisais là ma révérence en attendant que je pusse m’en
acquitter à Meudon. (158)
Les hyperboles
(tant de sottises gratuites), euphémismes (je lui
faisais là ma révérence), précisions posturales (en
m’inclinant faiblement), dévoilent à plein l’humour contenu
mais légèrement audacieux du locuteur vis-à-vis des princes. Ainsi,
la syntaxe alambiquée du DI en [11] évoque les politesses du DSS
triomphant ironiquement face à « Monseigneur ».
Discours indirect
libre ?
Logiquement, le
DIL ne fait pas partie des procédés employés par le DSS ; certes
cette forme de DI qui impose au discours cité la deixis
du discours citant tout en lui conservant la tonalité de
l’énonciation initiale, existe chez des auteurs comme La Fontaine et
La Bruyère, mais le DSS ne se place pas dans la même perspective ;
le brouillage des espaces énonciatifs entraînerait une ambiguïté
troublante qu’il ne recherche pas.
Un passage
toutefois nous a semblé équivoque. Rappelons le contexte : le
maréchal de Boufflers a fait arrêter le DSS en route pour Versailles
pour le mettre en garde contre la réaction du roi, au cas où il
refuserait la place de dame d’honneur pour sa femme : paroles
rapportées au DI. La suite est du DSS ; il est stupéfié par cette
démarche à ses yeux inutile puisque son acceptation est
acquise :
[12] Le Maréchal
savait que j’étais enfin résolu ; il me rencontrait allant à
Versailles, pour quoi il m’avait écrit ; il n’avait donc rien à me
dire. Pourquoi donc m’arrêter, m’exhorter, me menacer ? Pourquoi
tout ce propos, désormais inutile, avec cette inquiétude du Roi,
s’il n’avait pas eu l’ordre de lui de le faire et de s’assurer bien
de l’obéissance qu’il craignait tant de hasarder ? (155)
Aucune marque
objective de rupture avec ce qui précède, dans les personnes ou dans
les temps verbaux : ce n’est pas du DD. Aucun verbum
dicendi à l’horizon : on ne peut parler de DI. Pourtant ce
passage, qui fait suite au DI du maréchal, ne marque pas le retour
au récit. La fragmentation des éléments reflète un mouvement
argumentatif, et la modalité interrogative une question posée. La
conjonction donc révèle la perplexité de l’énonciateur
cité, l’adverbe désormais place le discours dans son
champ de référence au moment des faits : ils se comportent comme des
« discordanciels » [5] et ancrent l’énoncé dans une subjectivité étrangère
au temps de l’écriture : la conscience étonnée, voire indignée, du
DSS lors de la rencontre avec Boufflers. Finalement, deux voix se
superposent : celle du narrateur / rapporteur et celle de
l’énonciateur qui interroge à haute voix son interlocuteur ou qui
s’interroge lui-même intérieurement : dans ce dernier cas, on aurait
affaire à ce que Dorrit Cohn [6] nomme le
« monologue narrativisé », reproduction en mots, intégrés au récit,
d’une expression mentale. Ici, l’identité du narrateur et de
l’énonciateur fausse un peu, naturellement, le jeu de la bivocalité.
D’autant plus que, comme l’a remarqué Marc Hersant [7], le DSS ne
met pas, entre celui qu’il a été et celui qu’il est, la distance
qu’il est convenu d’adopter dans l’autobiographie ; l’opposition
« entre le temps de l’énonciation et le temps de l’histoire est
parfaitement neutralisée » : « il prétend être celui qu’il a
toujours été ». Il reste que nous le sentons capable d’évoluer sur
plusieurs plans d’énonciation. Le plus-que-parfait de la dernière
phrase assure le retour au régime du récit pur.
Discours
narrativisé
Avec le DN, le
narrateur intègre pleinement le discours à son récit, il le traite
« comme un événement parmi d’autres » et l’assume comme tel, selon
Gérard Genette [8], qui prend l’exemple de Platon « traduisant » un
court passage de l’Iliade, pour rappeler comment
s’effectue la réduction de la mimesis par le récit qui
l’absorbe : au moyen de verbes et d’expressions nominales. Il est
même délicat de parler encore de « discours rapporté » :
[13] Elle parla
bas à madame de Maintenon sur ses deux filles cadettes qu’elle avait
pris en dessein de mettre en religion, et s’aida de la petite
surdité de madame de Maintenon pour, en parlant bas d’un air de
mystère, laisser entendre aux dames quelques mots de ses filles et
du couvent, à quoi madame de Maintenon, qui entra aussitôt dans sa
pensée, aida elle-même. (111)
De l’entretien
entre la duchesse d’Orléans et Mme de Maintenon n’est retenue que
l’activité de parole elle-même, dénotée par le verbe « parler »
employé absolument, la locution « laisser entendre », et un GN
(quelques mots) ; si l’attitude qui accompagne l’aparté
(d’un air de mystère) est notée, la thématisation du
propos atteint là son maximum ; le sujet (de ses filles et du
couvent) et le sens (Mme de Maintenon aida) seuls surnagent.
Un minimalisme motivé par des raisons déontologiques : le DSS n’a
pas assisté à la conversation et n’en est pas le témoin direct.
C’est de la duchesse d’Orléans, protagoniste de la scène, qu’il
tient le rapport ici résumé. La technique du DN satisfait donc
l’exigence de vérité historique.
Il reste que le
filtrage des propos par le DN, autrement plus conséquent que celui
du DR, s’applique aussi à des entretiens dont le DSS a été partie
prenante. On voit, en [14], que ce mode lui offre la possibilité non
seulement d’abréger le discours cité, mais de porter un jugement sur
son contenu ou sur son émetteur ; il consiste ici purement et
simplement en une caractérisation imagée et ironique des propos du
duc d’Orléans :
[14] M. le duc d’Orléans,
toujours extrême, dit qu’il ne s’en souciait point ; et, sur la
chose même, nous tint des propos d’aller planter ses choux dans ses
maisons, qui ne revenaient à rien et qui lui étaient ordinaires,
quand il était mécontent. La duchesse d’Orléans fut de mon avis [9]. (114)
Le DN présente le
discours comme un matériau définitivement transformé, sous le regard
aiguisé de l’interprète, en actes accomplis et en constantes
psychologiques. « Si comme nous dit Bakhtine, l’analyse est l’âme du
discours indirect, celle du discours narrativisé sera le
commentaire, qu’il soit très neutre ou très marqué » [10].
Cette approche
synthétique et critique du discours s’accorde parfaitement avec la
vision désabusée que le DSS veut nous donner de la Cour. Pour
traduire la prolifération du discours, collectif et convenu, au sein
des groupes sociaux, des substantifs seuls suffisent et le DN
s’épure encore :
[15] Tout se
déchaîna en applaudissements, en éloges,
en marques d’attachement et d’amitié. (163)
[16] On ne se
peut dissimuler qu’elles ne se crussent une espèce à part du reste
des hommes, continuellement induits en cette douce erreur par les
empressements, les hommages, la
crainte, l’espèce d’adoration qui leur
étaient prodigués par tout le reste des hommes, une ivresse de
cour uniquement [appliquée] à tout sacrifier pour plaire.
(146)
Mettant le
mot à mot à l’arrière-plan, le narrateur en surplomb ne
retient plus que le dire, au mépris du
dit. Un dire vidé de sa substance qui tend
vers le (ou les) bruit(s). Ainsi toute l’intrigue commence-t-elle
par des « mouvements » [11] qui saillent, de « beaux bruits » (101).
L’alerte est donnée au camp adverse par des mouvements
inhabituels, qui engendrent à leur tour des bruits
indistincts :
[17] Ces notions,
qui se suivirent coup sur [coup] si fort en cadence, après des
mouvements peu éloignés qui avaient été remarqués à
l’autre Marly, réveillèrent la cabale, et, comme elle n’était pas
intéressée au secret sinon de ses notions, il en échappa à quelqu’un
d’eux assez pour que, dès le samedi au soir […], il se marmusât bien
bas dans le salon quelque bruit sourd et incertain du
mariage comme d’une chose qui s’allait faire, mais qui demeura entre
les plus éveillés et les plus instruits. (120)
La circulation
des rumeurs s’amplifie : « je ne pouvais imaginer cette conduite ni
ce bruit universel du monde si sottement occupé »
(138) ; puis tout se termine par les manifestations bruyantes d’une
joie factice de la part des courtisans soucieux de faire bonne
figure.
Le rapport sous
la forme nominale est plus corrosif que celui du DN porté par des
verbes qui en décrivent le déroulement (presque plus de verbes
conjugués, plus de sujets grammaticaux distincts, des déterminants
indéfinis). Le DN fait place à une sorte de métadiscours,
commentaire sur le discours qui relègue au loin la matérialité des
paroles. Les manchettes, où la compression des données sur le
contenu repose très souvent sur la nominalisation, allient
d’ailleurs le pouvoir de réduction des informations et le pouvoir
d’interprétation, dans des titres lapidaires : « Horreur semée sur
M. le duc d’Orléans et Mademoiselle » (116), « Vive, dernière
et inutile attaque de madame la duchesse d’Orléans à moi sur la
place de dame d’honneur » (130), etc.
« Continuum » ?
Nous avons
distingué des catégories, des modes d’approche de la parole
d’autrui, qui, dans la pratique, varient et s’emboîtent
constamment.
Si le DR est
dominé par de longs passages au DI, le DN, qui résume et dynamise,
permet de relancer le rythme un peu languissant d’une conversation
au DI qui s’éternise :
[18] Elle acheva
assise quelque reste de discours commencés en gagnant ce banc, puis,
tout à coup, sans aucune liaison qui conduisît où elle voulait en
venir, elle me dit que, maintenant que le mariage s’allait faire, il
était question d’une dame d’honneur. (130)
Le DN fonctionne
aussi en alternance avec le DD. En [19], les deux formes se relaient
et se complètent ; les informations sur le ton, la manière de dire,
viennent autant du commentaire apporté par le DN que des paroles
représentées et mises en scène par le DD :
[19] Je repartis
les mêmes choses, sur chacune desquelles elle me dit en
m’interrompant : « Mais c’est notre affaire à nous de voir si nous
la voulons bien comme cela, et c’est la vôtre de savoir si vous
voulez bien nous la donner » […]. Rien n’était plus flatteur, et les
façons de dire ajoutaient encore aux paroles, mais je demeurai ferme
sur les mêmes excuses, si bien qu’après m’avoir un moment regardé
avec plus de tristesse : « Je vois bien ce que c’est, me dit-elle,
c’est qu’une seconde place ne vous accommode pas ». (131)
Il ne faut pas
cependant limiter les relations entre les formes de discours à leur
harmonieuse et subtile succession. Certains passages échappent au
cloisonnement rigoureux entre des discours organisés par le
narrateur, supraénonciateur dont la voix domine toutes les autres.
Ainsi, le DI peut accueillir les accents de la voix d’autrui à
travers un style caractéristique, là où la voix de l’énonciateur
unique devrait les avoir annulés, absorbés, dans sa propre
énonciation :
[20] Tout cela
fut coupé par des témoignages de la plus vive reconnaissance dont
l’esprit, les grâces, l’éloquence, la dignité et la justesse ne me
surprirent pas moins, mêlés d’élans et de trouble de joie qu’elle ne
contraignit pas avec moi. Elle me dit que j’avais tout perdu, et
qu’elle m’avait bien regretté une demi-heure auparavant ; que madame
la Duchesse était venue avec mesdemoiselles ses filles lui faire
leurs compliments ; que cette bonne tante avait essayé de voiler son
désordre par une joie si feinte, que la sienne s’en était augmentée.
(128)
Si le DI alterne,
encore une fois, avec un DN commentatif, il est également envahi par
les expressions de mademoiselle, future duchesse de Berry,
expressions trop spécifiques au DD pour ne pas détonner, une fois
transposées au plan temporel et personnel, avec le discours
théoriquement plus sérieux du mémorialiste. L’enthousiasme juvénile
apparaît sans retouches dans les locutions hyperboliques et
familières à la fois (« j’avais tout perdu » = vous avez tout
perdu ! ; « elle m’avait bien regretté une heure auparavant »
= je vous ai bien regretté tout à l’heure !) et ne
prend sens que dans le contexte vivant d’excitation que cherche à
rendre le narrateur. Le nivellement opéré par la structure
grammaticale n’est que de surface, des bribes de DD affleurent dans
le DI, une certaine hybridation des formes est à l’œuvre. Les
passages soulignés seraient sans doute encadrés de guillemets selon
nos critères actuels – avant ou après le que :
Elle me dit que « j’avais tout perdu », et
« qu’elle m’avait bien regretté une heure auparavant » ; et
rangés dans la catégorie du « discours indirect marqué
typographiquement ou mimétique » [12].
Cette mixité se
traduit plus nettement encore par la présence d’éléments démarcatifs
relevant du DD au beau milieu du DI, voire du DN, pour peu que
l’auteur ait à signaler qu’il emprunte au locuteur évoqué ses mots
mêmes :
[21] Par cette
méthode, je le conduisis à l’aveu de diverses choses, et
singulièrement à la part entière que cette fille avait eu en tout ce
que Monseigneur avait fait auprès du Roi contre Chamillart, sans
quoi, me dit-il, ce ministre n’eût jamais été chassé de sa place.
(103-104)
[22] Le roi lui
demanda ensuite s’il n’aurait point de répugnance à épouser
Mademoiselle, la seule en France, ajouta-t-il, qui pût lui convenir,
puisque, dans les conjonctures présentes, on ne pouvait songer à
aucune princesse étrangère. (120)
Les incises
(dit-il, ajouta-t-il) en principe
réservées à l’encadrement du DD, font affleurer au cœur du DI, une
mimesis du dire qui concrétise les
informations globales données par le DN (GN : « aveu de diverses
choses ») en [21], ou par le DI du roi en [22] ; ces passages
comportent d’ailleurs d’autres signaux d’actualisation du
dit, en discordance avec les consignes
d’homogénéisation discours / récit :
- des signaux
lexicaux : la rugosité du vocabulaire en [21] avec sans
quoi et surtout chassé ;
- des signaux
syntaxiques en [22] : ellipse après Mademoiselle (on
attendrait une explicitation : « qui était la seule en France ») ;
puisque, qui nous place sur le plan énonciatif du
discours cité [Henning Nolke et Michel Olsen
estiment ce connecteur, « de par sa structuration même, ouvert au
jeu polyphonique que nous trouvons dans le DIL » [13] ; il apparaît
assez fréquemment chez le DSS (voir les exemples de DI ([7], [10])
qui laissent entendre le raisonnement cité)] ; marques
personnelles et temporelles correspondant à la deixis
de l’énonciateur cité (on = nous et non
pas il ou ils ; quant à
présentes, il devrait faire place à
d’alors).
La porosité des
frontières aboutit, de fait, à de subtils effets de dégradé. Les
trois formes de discours se suivent en se mêlant presque en [23] ;
DD, DN (pressa, consentit) et DI
s’engendrent mutuellement sans rupture phrastique :
[23] « Mais
pourquoi », dit le Roi, et pressa sur chaque qualité et sur chaque
louange qui avait été donnée, auxquelles toutes madame la duchesse de
Bourgogne consentit, mais ajoutant toujours qu’enfin elle ne croyait
pas qu’elle convînt. (137)
Le DD nettement
démarqué par les guillemets et l’incise attributive est mis sur le
même plan que le DN qui résume et commente, qui lui succède.
Ensuite, le verbe signal de DD, ajoutant, introduit un
DI fortement actualisé avec enfin, opérateur
pragmatique qui laisse entendre nettement l’embarras de la locutrice
à bout d’arguments ; sans le groupe verbal introducteur, ce fragment
deviendrait immanquablement un DIL : « enfin elle ne croyait pas
qu’elle convînt ». Mais le DSS ne franchit pas le pas. De même, le
récit peut découler sans crier gare d’une citation au DD, la phrase
accueillant du même coup deux postures énonciatives (discours,
récit) extrêmement différentes, sans solution de continuité :
[24] […]
l’impatience du duc d’Orléans ne lui permit pas d’attendre sans me
demander si j’étais bien content et gaillard. « Entre deux », lui
dis-je, pour éviter de troubler le repas, mais il se leva de table
aussitôt, et m’emmena dans le jardin. (113)
Autant dire que
le récit penche vers ce que Bakhtine nomme le
« verbalo-analytique », qui reformule et montre le
discours, afin de ne rien perdre du dire dans la
reproduction du dit. On y perçoit le frémissement de ce
« continuum » mis en évidence par Laurence Rosier [14], à partir de la
prolifération de formes « mixtes » de DR. Frémissement contenu,
maîtrisé par le narrateur, qui, tout habité qu’il est par la parole
d’autrui, revient toujours au DI unificateur, fidèle à une
conception hiérarchique et centralisée de la parole, comme il l’est
à l’autorité et à la monarchie.
Marc Hersant,
sensible à la dimension rhétorique des conversations, souligne tout
à la fois la volonté de maîtrise dont fait preuve le DSS dans son
usage de l’argumentation et la relative inefficacité de ses
entreprises dans la progression de l’intrigue. Selon lui, l’œuvre
« manifeste un rapport à la parole infiniment plus complexe que la
mécanique du procédé et de l’effet produit : si elle montre que la
parole est l’objet d’une tentative de maîtrise rationnelle, elle
montre tout aussi bien qu’elle échappe à tout contrôle et “déborde”
le sujet d’énonciation qui prétend la réduire à un simple
outil » [15]. Cette ambiguïté rejoint notre « continuum » : la
mixité des formes trahit une insurmontable altérité.
L’hétérogénéité
discursive, qui s’insinue dans le tissu homogène, maîtrisé, du DI,
révèle donc une sensibilité aux accents irréductibles de la parole
individuelle, que le DSS aime montrer et commenter, alternativement.
On peut y voir aussi une faille dans la puissante organisation que
le récit est censé refléter. Le passage où le DSS, énonciateur
principal, laisse envahir sa parole par l’univers langagier de la
duchesse de Berry (exemple [20]), est aussi le moment où il réalise
avec grande surprise que les Orléans intriguaient en partie à son
insu. On rappellera enfin que les intrusions du DD dans le DI (et
réciproquement) vont de pair avec le goût de l’auteur pour le
métalangage, pour les mots qui prennent le discours pour objet. Et
ce, non seulement dans l’épisode où il commente la lettre au
roi [16] et les choix
stylistiques qu’il a opérés en toute conscience, mais dans
l’ensemble du texte. Comme on l’a vu, le DN est l’occasion de juger
de l’intérêt des paroles, de leur valeur morale, mais aussi de leur
assigner :
- une fonction
précise dans les interactions (refus, reproche, marque
d’amabilité),
- un statut
discursif (préambule, raison, conclusion),
- une valeur
(« bizarre colloque », « paraphraser », « parler pour
parler »).
Ce n’est pas un
hasard si les rapprochements critiques sont si nombreux entre Proust
et Saint-Simon. Le travail de mémoire est, chez les deux écrivains,
indissociable d’une réflexion sur la société et sur le langage.
Repères
bibliographiques
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Saint-Simon, une puissante cabale.
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Le Discours rapporté en français, Paris, Ophrys,
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1999.
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Intrigue du mariage de M. le duc de Berry.
Mémoires, avril-juillet 1710, Patrick
Dandrey et Grégory Gicquiaud (éd.), Paris, Flammarion (GF ; 1248),
2005.
Travaux de
linguistique, n° 52, 2006,
L’Autocitation, Juan Manuel López Muñoz, Sophie
Marnette et Laurence Rosier (dir.).
1 | Marc Hersant, Le Discours de
vérité dans les « Mémoires » du duc de Saint-Simon, Paris,
Champion, 2009. | 2 | L’édition qui sert de référence pour l’ensemble des
exemples de cet article est la suivante : Saint-Simon,
Intrigue du mariage de M. le duc de Berry.
Mémoires, avril-juillet 1710, Patrick
Dandrey et Grégory Gicquiaud (éd.), Paris, Flammarion (GF ; 1248),
2005. La pagination des extraits est mentionnée entre parenthèses.
Nous avons ajouté les italiques. | 3 | Mikhaïl Bakhtine,
Le Marxisme et la philosophie du langage, Paris,
Éditions de Minuit, 1977, p. 180. | 4 | Saint-Simon, Mémoires, Yves Coirault (éd.), Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade ; 150), t. VII, Mémoires (1718-1721), p. 665. | 5 | Ils sont définis par Laurence Rosier dans Le Discours rapporté en français, Paris, Ophrys, 2008, p. 78 : « nous appelons discordanciels tous les mots, expressions ou constructions qui permettent de produire un décrochage énonciatif et donc de repérer au moins deux espaces énonciatifs, l’un citant, l’autre cité, dans un texte. Ces discordances vont toujours dans le sens d’une actualisation du discours cité ». | 6 | Dorrit Cohn, La Transparence intérieure
[1978], Alain Bony (trad.), Paris, Seuil, 1981. | 7 | Marc Hersant, Le Discours
de vérité dans les « Mémoires »…, p. 748. | 8 | Gérard
Genette, Figures III, Paris, Seuil (Poétique), 1972,
p. 190. | 9 | Expression imagée pour parler
« d’un homme, qui, par ordre de la Cour, est envoyé ou se retire
volontairement dans sa maison de campagne », selon les éditeurs
Patrick Dandrey et Grégory Gicquiaud. | 10 | Françoise Sullet-Nylander, « Le discours narrativisé : quels critères formels ? », in Le Discours rapporté dans tous ses états (Actes du colloque de Bruxelles, 8-11 novembre 2001), Juan Manuel López Muñoz, Sophie Marnette et Laurence Rosier (dir.), Paris – Budapest – Turin, L’Harmattan, 2004, p. 396. | 11 | Nous relevons cette association aussi dans les
manchettes : « Bruit à Marly sur Mme de Saint-Simon, et mouvements »
(138). | 12 | Laurence Rosier, Le Discours rapporté en
français, p. 97. | 13 | Henning Nolke et Michel Olsen, « Puisque, indice de polyphonie », Faits de langue, n° 19, 2002, Le Discours rapporté, Laurence Rosier (dir.), p. 140. | 14 | Laurence Rosier, Le
Discours rapporté en français, p. 51 sq. | 15 | Marc Hersant,
Saint-Simon, une puissante cabale.
« Mémoires », année 1710, « Intrigue du
mariage de M. le duc de Berry », Paris, CNED – PUF, 2011,
p. 102. | 16 | Saint-Simon,
Intrigue du mariage…, p. 83-86. |
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