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1204

Luc, évêque d’Évreux, à la demande de Geoffroy, abbé, et des moines de Saint-Ouen de Rouen, donne à ces derniers la troisième gerbe de la dîme de la paroisse de Daubeuf[-la-Campagne], à convertir à l’usage de l’infirmerie de l’abbaye. Il confirme également aux moines les deux gerbes qu’ils possèdent depuis longtemps, de sorte qu’ils perçoivent toutes les dîmes de cette paroisse. Le vicaire de l’église de Daubeuf percevra toutefois chaque année dans la grange de Daubeuf, par la main du bailli des moines, un muid de blé dont six setiers de froment et six setiers de méteil, ainsi que toutes les dîmes du lin et du chanvre, un tiers des dîmes de la guède, de la laine, des agneaux et de toutes les menues dîmes, toutes les offrandes, tout l’autelage et le reste de ce qui appartient à l’autel, deux acres de la terre d’aumône et la moitié des droits de relevailles des paysannes, sauf la redevance (pensio) de cinq sous qu’il rend chaque année aux moines.

Tableau de la tradition

Original

  • A. Original perdu, encore conservé à la fin du XVIIe ou au début du XVIIIe siècle.

    Scellement : autrefois scellé de cire rouge sur une tresse plate de soie verte selon BCa. Le sceau, reproduit par C, représentait un évêque debout de face, mitre en tête, bénissant de la main droite avec trois doigts levés et tenant sa crosse de la main gauche ; une étoile figurait à la droite de l’évêque et un croissant de lune à sa gauche ; légende : « + SIGILL[UM] LUCE EBROICEN[SIS] EPISCOPI ». Le contre-sceau, également reproduit par C et dont la partie haute était déjà manquante lors de cette reproduction, représentait possiblement un homme debout ; légende : « …VOVTE RECONSIL… ».

Copie(s) utile(s)

  • B. Copie de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle par François-Roger de Gaignières dans un recueil d’actes de Saint-Ouen de Rouen, BnF, ms lat. 5423, p. 122, prétendument d’après A.
  • C. Copie de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle par Louis Boudan dans un recueil d’actes des évêques d’Évreux pour la collection Gaignières, BnF, ms lat. 17034, p. 55, prétendument d’après A.

Copie(s) inutile(s)

  • D. Copie du XVIIIe siècle, BnF, coll. Moreau, t. 106, fol. 151, d’après B.

Édition(s)

Indication(s)

Dissertation critique

Les variantes de a sont portées dans l’apparat critique car cette édition ancienne est prétendument réalisée à partir de A. On peut toutefois s’interroger sur l’existence d’un rapport éventuel entre B, C et a, qui donnent exactement la même phrase de description du scellement de l’original : « Scellé en cire rouge sur une tresse plate de soye verte » (seule l’orthographe d’un mot diffère, a donnant « platte »). C et a sont les seuls à localiser la pièce originale transcrite dans les « titres de S. Oüen de Roüen, layette d’Aubeuf ». BC ont été copiés au plus tard en 1715, année de la mort de Gaignières, et a a été publié en 1722. BC ne peuvent donc pas être copiés à partir de a. Il est possible en revanche que a soit en fait publié, de manière assez fautive, à partir de C ou éventuellement de B qui, dans le manuscrit de Gaignières, est classé dans la rubrique « Daubeuf ». On peut aussi imaginer qu’une même copie de A décrivant le scellement de l’original et aujourd’hui disparue aurait été utilisée par Gaignières et Boudan pour copier B et C et par Le Brasseur pour publier a.
D signale une copie de cet acte à la page 122 du cartulaire de Saint-Ouen de Rouen. Or il n’y a trace de cet acte dans aucun des cartulaires médiévaux connus pour Saint-Ouen.
a utilise la ligature æ, ici ignorée.

B corrigé de Ca

B corrigé de Ca
AdresseUniversis sancte matris Ecclesie filiis ad quos presens scriptum pervenerit,
IntitulationLucas divina miseratione Ebroicensis ecclesie minister humilis,
Salutsalutem in Domino aa ajouté après ce mot, Ca perpetuam.
NotificationNoverit universitas vestra
Dispositifnos, misericordie et pietatis intuitu, ad preces et petitionem Gaufridi abbatis Sancti Audoeni Rothomagensis et conventus ejusdem loci, dedisse et in perpetuum concessisse abbatie Sancti Audoeni Rothomagensis et monachis ibidem Deo servientibusbdeservientibus adeservientibus terciamctertiam atertiam garbam decimationis parrochie de Dalboe, in usus infirmariedinformare ainformare ejusdem domus convertendam. NichilominuseNihilominus aNihilominus tamen, idempnitatifidemnitate aidemnitate et securitatigsecuritate asecuritate ecclesie sue in posterum providentes, eisdem monachis duas garbas quas ab antiquo possidebant auctoritatehautoritate aautoritate pontificali confirmamus, ut de cetero decimas ejusdem parrochie percipiant universasipercipiat universitas apercipiat universitas. Ita tamen quod vicarius ejusdem ecclesie de Dalboe percipiet singulis annis unum modium bladi, scilicet sex sextarios frumenti et sex sextarios mestellisjmartellis amartellis, in granchia de Dalboe, per manum ballivikBalbini aBalbini monachorum, et universas decimas lini, canabi, terciamltertiam atertiam partem wesdimvesdi Cavesdi, lane, agnorum, omniumque minutarum decimarum, obventiones universas, totum altalagium et cetera ad altalagium pertinencianpertinentia apertinentia, et duas acras terre in elemosinaoeleemosyna aeleemosyna, medietatem etiam relevagiorumprelevationum arelevationum rusticarumqrusticorum Carusticorum,
Clause de réservesalva tamen pensione quinque solidorum quosrquas Bquas idem vicarius eisdem monachis annuatim reddere consuevit.
Clause de corroborationQuod ut ratumsgratum agratum et inconcussum futuris temporibus habeatur, presens scriptum sigilli nostri patrocinio roboravimus.
Date de tempsActum fuit hoc anno Dominice incarnationis 1204.
(a) a ajouté après ce mot C. — (b) deservientibus a. — (c) tertiam a. — (d) informare a. — (e) Nihilominus a. — (f) idemnitate a. — (g) securitate a. — (h) autoritate a. — (i) percipiat universitas a. — (j) martellis a. — (k) Balbini a. — (l) tertiam a. — (m) vesdi Ca. — (n) pertinentia a. — (o) eleemosyna a. — (p) relevationum a. — (q) rusticorum Ca. — (r) quas B. — (s) gratum a.