Luc, évêque d’Évreux, approuve et valide de son sceau, en les citant intégralement, des chartes de l’abbé et des moines de Conches, qu’il a examinées et fait lire devant lui :
(1) Une charte de R[oger III] de Tosny, fils de Raoul le jeune, donnant aux moines de Conches les dîmes de toutes ses venaisons, de toutes ses bêtes vivantes et mortes et de toutes ses rentes, où qu’elles soient levées sur ses terres.
(2) Une charte de Roger [III] de Tosny, fils de Raoul le jeune, par laquelle celui-ci, pour la sépulture de sa femme Ide et le salut de son âme et de celles de ses ancêtres, affranchit l’abbé Vincent et les moines de Conches de l’obligation, qui leur était faite par une injuste exaction, de réparer la chaussée de l’étang de Fontaine[-sous-Jouy], à chaque fois que celle-ci était dégradée : ils ne seront plus tenus de fournir de quoi refaire le remblai. En retour, et par respect pour les ancêtres de Roger reposant à l’abbaye, l’abbé a décidé qu’une lampe brûlerait dans la salle capitulaire. Roger a également reçu quarante [sous ?] de la main de l’abbé.
(3) Une charte de Roger [IV] de Tosny, fils de [Marguerite], donnant aux moines de Conches pour le salut de son âme et de celles de ses ancêtres et de ses enfants, la [dîme ?] de son moulin du Vieux-Conches et la dîme de son quartarium à Conches et à la Ferrière[-sur-Risle], en perpétuelle aumône. Il leur donne également la dîme hebdomadaire du marché [dans] le nouveau bourg qu’il a établi dans le parc [à Conches].
(4) Une charte de Robert de Tosny, fils de Raoul et de Marguerite, fille de Robert comte de Leicester, notifiant un accord passé entre celui-ci et les moines de Conches : ces derniers lui ont donné une part d’une couture qui leur appartient et Robert, en échange, leur a donné une quantité de terre équivalente, contiguë à leurs coutures, à Sébécourt, ainsi que la dîme de ses moulins de Conches, en particulier ses moulins à foulons, [la dîme] de ses moulins à Tosny, la dîme de la venaison de sa forêt et la dîme de ses rivières.
(5) Une charte de Roger [IV ?] de Tosny.
(6) Une charte que l’évêque Luc a lui-même donnée (nº 197).
(7) Une charte de Renaud Mancel confirmant aux moines de Conches, pour son âme et celles de son père, de sa mère et de ses ancêtres, tout ce que Guillaume, Garin et Richard Mancel, ses ancêtres, leur ont donné : la moitié de la villa de Bailleul, libre et franche de toutes les choses et services appartenant à Renaud, avec l’église et la dîme de toute la paroisse. Parmi les témoins figure Renaud du Bois qui, à l’époque de la donation de Renaud Mancel, a été intégré à la fraternité de la communauté par l’abbé Gilbert et les moines de Conches, et qui leur a donné, devant témoins, la dîme de son fief.
(8) Une charte de Roger des Essarts, chevalier, donnant aux moines de Conches vingt sous de rente, monnaie de Tours, en pure et perpétuelle aumône, pour l’achat de luminaires. Roger a assigné ces vingt sous sur son moulin de la Poultière, de sorte qu’ils soient payés chaque année à Noël par celui qui tiendra ce moulin. Et si la situation du moulin change et que les vingt sous ne peuvent plus être payés sur ce moulin, Roger ou son héritier les paiera lui-même à Noël, en prélevant sur une autre de ses rentes, et il les assignera ailleurs sur sa terre. Ces vingt sous appartiendront librement à l’abbaye, et il n’en sera rien demandé pour la réparation dudit moulin.
(9) Une charte de Geoffroy Gastinel donnant aux moines de Conches, en perpétuelle aumône, pour les âmes de son père et de ses parents, dix sous sur le tènement que Goscelin Barbecte tenait de lui, ainsi que deux chapons et deux sous de taille, lorsque Geoffroy taille ses hommes, et tout le droit qu’il avait sur ces choses ; douze deniers que Roger, fils de Richard du Mont, lui rendait pour un pré ; et douze deniers à payer par Raoul Pensart au Moulin-Potel. Pour cette donation, l’abbé Simon a donné à Geoffroy six livres, monnaie d’Angers.
(10) Une charte de Geoffroy Gastinel le jeune, fils de Geoffroy Gastinel, donnant aux moines de Conches, pour le salut de son âme et de celles de ses ancêtres, le fief que tenaient de lui Goscelin Grossart, Teolinus, frère de celui-ci, et leurs héritiers. Geoffroy a donné ce fief libre de tout service, de toute contestation et de toute coutume. Si un hôte s’installe dans ce fief, il ira moudre au moulin de Geoffroy, mais, en l’absence d’hôte dans ce fief, Geoffroy ne réclamera pas de sèche-moute. Si une taille est levée dans la villa d’Acquigny, Geoffroy en dispensera ledit fief.
(11) Une charte de Roger de Portes confirmant aux moines de Conches la donation qui leur a été faite par Raoul et Guillaume de Portes, ses frères, pour le salut de leur âme et de celles de leurs parents et amis, vivants et morts, en perpétuelle aumône, d’un demi-muid de blé au moulin du pont situé près de la Bonneville[-sur-Iton], dans la paroisse d’Aulnay[-sur-Iton], à rendre chaque année, sous forme de mensualités. Roger accepte que les moines réclament cette rente au meunier qui tiendra le moulin et la perçoivent de la main de ce dernier, sans que lui-même soit sollicité. Si le meunier ne paie pas aux termes décidés, il sera contraint par la justice ecclésiastique de payer non seulement la rente mais aussi les dépenses raisonnables faites par les moines et les dommages qu’ils auront subis en raison du retard. Si Roger ou le seigneur du moulin empêche que la rente soit payée, il sera également contraint par la justice ecclésiastique de payer les dommages et les dépenses. Si ce moulin est détruit – quelle qu’en soit la raison – et si un autre moulin est construit pour le remplacer, au même endroit ou ailleurs, les moines percevront la rente dans ce nouveau moulin, sans contradiction, de la même manière qu’auparavant.
(12) Guillaume Buschet, prêtre de Saint-Étienne [de Conches], a donné en pure et perpétuelle aumône aux moines de Conches, pour les lumières de leur église, trois acres et demie de sa terre, dont l’une est située près du Buisson-Rond, une autre se situe près du sentier du Fresne, et la troisième et demie est appelée terre de la Gesdere, et se situe entre la maison de Gerelinus de Buisson et celle de Guillaume l’Écuyer.