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[1207-1220, 31 janvier]

Luc, évêque d’Évreux, confirme plusieurs chartes en faveur des moines de Lyre, après les avoir vues :
– une charte d’Odon d’Ajou confirmant, avec l’accord de son fils Robert, le don fait par son père Odon de la rivière Risle, depuis le point de prélèvement de la Hungerie jusqu’au gué de Rubremont ;
– une charte de Raoul Guenard concernant huit journaux de terre à Breteuil ;
– une charte de Guillaume de Chanteloup, reçu dans la fraternité des moines, moyennant l’abandon de tout le droit qu’il disait avoir sur toutes les dîmes du blé de son fief dans la paroisse de [Saint-Denis-du-]Béhélan ;
– une charte de Renaud de Bordigny confirmant toutes les donations faites par ses ancêtres et lui-même : trente journaux et un hébergement à Sicho, ainsi que l’église de Roman avec le droit de patronage et toutes les dépendances, que Guillaume de Gouville, mari de la sœur de Renaud, réclamait par le droit de sa femme, à tort puisque la donation avait été faite aux moines avant son mariage ;
– une charte de Roger des Essarts donnant dix sous de rente sur son moulin de Verrière et chargeant le fermier de ce moulin de donner caution aux moines pour le paiement de cette rente et pour celui de la dîme de ce moulin, cette dîme appartenant aux moines ;
– une charte de Gilbert du Chesne, petit-fils de Gilbert, donnant, avec toutes ses dépendances, un hébergement situé près du cimetière du Chesne, sur le côté gauche de l’église ;
– une charte de Godehilde des Gomberts donnant, avec l’accord de son fils Jean, un tiers de la dîme des Petits-Gomberts, qu’elle reconnaît tenir injustement, ainsi qu’un deuxième tiers qu’elle possédait, le tout moyennant quatre livres, monnaie d’Angers, et avec l’accord de Mathieu de Berville, dans le fief duquel se trouvait cette dîme ;
– une charte d’Hugues du Long-Essard concernant les dîmes d’Ormes près du Buisson-Jansel ;
– une charte de Gilbert des Essarts donnant, par la main de l’évêque Gilles, l’église de la Guéroulde avec la présentation du prêtre ;
– une charte de Gautier de Pacy, dit le Maire, donnant à l’abbaye, avec l’accord de ses deux sœurs et avant de s’y faire moine, le tiers de tous ses héritages en terres, prés et autres choses, cette donation étant acceptée par Aubin et Thibaud, beaux-frères de Gautier ;
– une charte d’Aubin de Pacy et de Léjarde, sa femme, ainsi que de Thibaud et Alix, sa femme, confirmant la donation faite par Gautier de Pacy, en vidimant la charte de ce dernier. Un accord a été conclu entre les auteurs et Guillaume, abbé de Lyre, à propos du paiement des rentes et censives auxquelles étaient sujettes les terres données par Gautier : les moines ne paieront aucun droit de franc fief, tous les hébergements qui appartenaient à Gautier dans Pacy[-sur-Eure] demeurent aux auteurs de la charte, sauf deux qui appartiennent aux moines, et les terres hors de Pacy sont partagées de la manière suivante. Les moines ont choisi : un arpent et demi de pré à Bougeville, du fief de Sakepée, faisant 3 sous ; la moitié de la terre qu’avait eue Gautier à Bougeville du fief d’Henri Guel, faisant dix-huit deniers ; dans la paroisse de Saint-Aubin [de-Pacy], le champ Sauvegrain faisant neuf deniers ; à Garennes, un journal de terre qui ne doit rien ; un champ appelé Delié faisant douze deniers ; un journal de terre derrière la maison Radoi, qui ne doit rien ; la moitié de la vigne appelée Fontaine-Salée faisant onze deniers ; un journal de terre dans la vallée Bulant, sujet à champart ; trois deniers d’une masure à l’extérieur de la porte du levant, à prendre sur les lépreux ; et un chapon sur Richard Fournier. Aux termes de cet accord, les auteurs de la charte paieront chaque année à l’abbaye trois sous à la Saint-Rémy ;
– une charte de Mathieu le Jeune, de Pacy, donnant d’une part la terre et la grange qui sont derrière sa maison de Pacy. Mathieu tenait cette terre et cette grange d’Herbert de Gadencourt pour deux deniers, monnaie de Paris, que paieront maintenant les moines à la Saint-Rémy, étant convenu qu’à moins que sa femme lui donne un héritier, Mathieu et sa femme tiendront cette terre et cette grange jusqu’à leur mort moyennant cinq sous de rente à payer aux moines. Par cette même charte, Mathieu rend également aux moines la maison qui avait appartenu à Roger le Maire, pour laquelle il leur payait dix-huit deniers de rente ;
– une charte d’Herbert de Gadencourt confirmant la donation de Mathieu Le Jeune et abandonnant aux moines les deux sous de rente qui lui étaient dus.

Tableau de la tradition

Indication(s)

  • Acte perdu, mentionné dans l’inventaire des titres de l’abbaye de Lyre (XVIIIe siècle), Arch. dép. Eure, H 587, fol. 21v, nº 14 (chapitre 1, article 3) et fol. 54v ; H 590, fol. 15 (nº 1), 23v (nº 4), 27 (nº 10), 38 (nº 1), 65, 102 (nº 1), 205v (nº 4), 210 (nº 1), 237v (nº 4). Il est également mentionné par Chassant dans ses notes sur l’abbaye de Lyre (XIXe siècle) : Arch. dép. Eure, 3 F 383, p. 108.

Dissertation critique

Le terminus a quo est donné par la date de la charte de Roger des Essarts (d’après l’inventaire de Lyre, Arch. dép. Eure, H 590, fol. 37v, nº 1), confirmée par l’acte épiscopal. Le terminus ad quem est donné par la mort de Luc.
Les différentes mentions de l’acte dans l’inventaire sont données successivement, dans l’ordre de l’inventaire. La plupart de ces mentions sont ici limitées à l’identification de la charte confirmée (ou du bien confirmé) alors que, dans le manuscrit, elles commencent systématiquement par rappeler le nom de l’évêque et la référence de la première mention du document dans l’inventaire (chapitre 1, article 3, numéro 14).
L’analyse est établie en tenant compte des régestes des actes confirmés par l’évêque, lorsque ceux-ci figurent dans l’inventaire avant la mention de l’acte épiscopal.
Autre charte sans datte du meme eveque, qui atteste pareillement avoir vu plusieurs autres chartres, lesquelles il approuve et confirme :
– celle cy dessus d’Odon d’Agou pour ladite riviere depuis le puisoir de la Hungerie jusqu’au gué de Rubremont.
– une chartre de Radulphe Guenard pour huit journaux de terre à Bretheuil.
– celle de Guillaume de Cantelou n° IV du present article.
– celle de Renaud de Bordigny, cy dessus n° X.
– celle dudit Roger des Essarts pour ladite dime des moulins de Verrieres.
Luc eveque d’Evreux confirme lesdits hebergements par ses chartres nn° IX et XIV, article III, chapitre premier.
– la susdite chartre par la sienne employee au n° XIV, article III, chapitre premier.
– celle d’Hugues de Long Essart pour les dimes de Lomes proche le Buisson Jansel.
– l’eglise de la Gueroude mentionnee dans la charte de Gilbert des Essarts.
– les quatre chartres cy dessus.