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[1203, 16 février-1220, 31 janvier]

L[uc], évêque d’Évreux, notifie que Raoul, seigneur de Gauville[-la-Campagne], qui vivait encore dans le siècle et administrait pleinement ses affaires, a résigné le droit de patronage de l’église de Gauville dans la main de l’évêque, concédant que ce dernier attribue ce droit à l’église de son choix, pour le salut de l’âme de Raoul et de celles de son père et de sa mère. Cela est contenu dans une charte de Raoul, remise par celui-ci à l’évêque et citée par ce dernier. L’évêque, en présence de Raoul, a donné ce droit de patronage, en perpétuelle aumône, au chapitre d’Évreux et il le lui a confirmé, en sa qualité d’évêque et de seigneur du fief de Raoul. Plus tard, Roger, fils et héritier de ce dernier, tenant la totalité de l’héritage de son père et administrant intégralement ses affaires, parce qu’il approuvait la donation faite par son père et celle faite par l’évêque, a donné au chapitre d’Évreux tout ce qu’il avait dans ce droit de patronage. Il a confirmé, en prêtant un serment de corps, qu’il n’élèverait, lui-même ou par le biais d’un tiers, aucune réclamation contre le chapitre sur ce droit ni sur toutes les dîmes de son fief de Gauville, et qu’il garantirait ces choses au chapitre. Il a promis que, s’il faisait tort au chapitre sur ces choses d’une manière ou d’une autre, il serait aussitôt tenu de lui rendre quarante livres de monnaie courante, en réparation du parjure, avant même le début de la procédure devant régler le conflit. Pour cela, en présence de l’évêque, il a donné des fidéjusseurs garantissant le paiement de cette somme sur leurs biens et leurs héritages. Pour cette concession et cette garantie, Roger a reçu du chapitre vingt livres, monnaie de Tours.

Tableau de la tradition

Original

  • A. Original perdu.

Copie(s) utile(s)

  • B. Copie du XIIIe siècle dans le premier cartulaire du chapitre cathédral d’Évreux, sous la rubrique : « Carta Luce episcopi super ecclesia de Gauvilla », Arch. dép. Eure, G 122, fol. 12, nº 45.
  • C. Copie du XVe siècle dans le quatrième cartulaire du chapitre cathédral d’Évreux, sous la rubrique : « Raoul, seigneur de Gauville, donna et octroia à L. evesque d’Evreux le patronage et droit de presenter à l’eglise de Gauville, pour les causes contenus (sic) en ladite chartre de laquelle la teneur s’ensuit », Arch. dép. Eure, G 125, fol. 297v.

Copie(s) inutile(s)

  • D. Copie du XVe siècle dans le deuxième cartulaire du chapitre cathédral d’Évreux, sous la rubrique : « Carta Luce episcopi super ecclesia de Gauvilla », Arch. dép. Eure, G 123, p. 32, nº 41, d’après B.

Édition(s)

Indication(s)

Dissertation critique

Les dates sont celles de l’épiscopat de Luc.
La notification et le dispositif de l’acte vidimé manquent dans B car cet acte de Raoul de Gauville est copié juste avant l’acte épiscopal dans le premier cartulaire du chapitre d’Évreux.

B complété et corrigé de C

B complété et corrigé de C
AdresseUniversis Christi fidelibus ad quos presens scriptum pervenerit,
IntitulationL. Dei gratia Ebroicensis episcopus,
Salutsalutem in Domino.
NotificationNoverit universitas vestra quod
ExposéRadulfusaRadulffus CRadulffus dominus de GauvillabGauville CGauville, ad huc in seculari habitu existenscmanquant C, et rerum suarum plenam curam habens et potestatem, spiritu consilii ductusddictus Cdictus, jus patronatus ecclesie de Gauvillab2Gauville CGauville in manum nostram resignavit, benigne concedens ut illud ecclesie cui vellemus, pro animabus patris et matris sue et sua, conferremus, sicut in carta ipsius continetur, ab ipso nobisevobis Bvobis tradita, sub hac forma :
« Omnibus Christi fidelibus ad quos presens scriptum pervenerit, R. de Gauvilla, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod ego dono et concedo L. Ebroicensi episcopo, domino et patri meo, jus presentandi quod habebam in ecclesie de Gauvilla, ut de ea ordinet et disponat, pro salute anime mee, pro voluntate sua, prout melius decreverit disponendumfEt cetera BEt cetera ».
DispositifNos vero dictum jus, in ipsius Radulfi presentia, ecclesie Ebroicensi in elemosinam perpetuam contulimus et, tamquam episcopus et dominus ipsius feodi, confirmavimus. Postea vero Rogerus, filius dicti Radulfi et heres, ad plenum hereditatem patris tenens, et integram suarum rerum administrationem habens, tamgquam Cquam dictum factum patris sui quam nostrum ratum habens et gratum, quicquid habebat vel habere videbatur in dicto jure patronatus ecclesie Ebroicensi dedit et concessit, juramento corporaliter prestito firmans quod, super jure patronatus aut universis decimis feodi suihmanquant C Gauville, ecclesie dicte Ebroicensis nullam, per se vel per alium, de cetero moveret questionem, sed, pro posse suo, eadem dicte ecclesie Ebroicensi garantizaret, sub ejusdem debitoidebito ejusdem Cdebito ejusdem juramenti promittensjpromictens Cpromictens quod, si quocumque modo contingeret ipsum super predictis dictam ecclesiam molestare, statim, pro pena parjurii, ipsi dicte ecclesie, ante litis ingressum, XLkquadraginta Cquadraginta libras currentis monete reddere teneretur. Et de hoc fidejussores suos assignavit in presentia nostralmanquant B : Robertum PrepositummPrepoitum BPrepoitum, Radulfum Vavassor, Radulfum Centenarium, Andream Anglicum, Radulfum de NovavillanNovilla CNovilla, Menardum de Gauvilla et Safreium, tam bona sua quam hereditates suas dicte ecclesie, pro dicta pecunia, obligantes. Pro hac autem concessione et garantizationeogarantisacione Cgarantisacione, idem Rogerus recepit de caritate dicte ecclesie XXpviginti Cviginti libras turonensium.
Clause de corroborationQuod ut ratum sitqmaneat Cmaneat, sigilli nostri munimine roboravimus.
(a) Radulffus C. — (b) Gauville C. — (c) manquant C. — (d) dictus C. — (b2) Gauville C. — (e) vobis B. — (f) Et cetera B. — (g) quam C. — (h) manquant C. — (i) debito ejusdem C. — (j) promictens C. — (k) quadraginta C. — (l) manquant B. — (m) Prepoitum B. — (n) Novilla C. — (o) garantisacione C. — (p) viginti C. — (q) maneat C.