Premier sceau
Deuxième sceau
Troisième sceau
Quatrième sceau

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[1157, 17 juillet]

Rotrou, évêque d’Évreux, Richard, évêque de Londres, Robert, évêque de Bath, Guillaume, évêque de Norwich, Hilaire, évêque de Chichester, Gilbert, évêque d’Hereford, et Robert, évêque de Lincoln, notifient le règlement, en leur présence, par délégation du pape Adrien [IV], du conflit qui opposait Thibaud, archevêque de Cantorbéry, et Sylvestre, abbé de Saint-Augustin de Cantorbéry, à propos de la profession d’obédience due par le premier au second. Le pape avait en effet ordonné que l’abbé donne cette profession dans un délai de trente jours après réception des lettres pontificales, comme tout abbé dudit monastère l’avait fait à l’égard de tout archevêque de Cantorbéry. Mais, comme l’abbé refusait de reconnaître que ses prédécesseurs donnaient bien cette profession, bien que cela soit publiquement connu dans le royaume, des hommes religieux ont juré sur les évangiles avoir vu et entendu Hugues, prédécesseur de Sylvestre, donner ladite profession à Guillaume, alors archevêque de Cantorbéry, selon l’usage et sans contradiction. Lesdits évêques ont par ailleurs vu des cédules dans lesquelles ils ont trouvé écrites les professions données par beaucoup d’abbés dudit monastère. L’abbé, suivant l’exemple de ses prédécesseurs, prononce alors la profession d’obédience, en l’accompagnant d’un signe de croix. Ses paroles sont rapportées par les évêques, qui en concluent qu’aucun conflit ne devra plus exister sur cette question.

Tableau de la tradition

Original

  • A. Original sur parchemin.

    Format : carta non transversa.

    Dimensions : largeur 420 x hauteur 380 mm, dont repli 40 mm.

    Scellement : autrefois scellé de sept sceaux sur cordons. Quatre sceaux subsistent, tous de cire rouge sur cordons de laine blanche, les autres sceaux et les autres cordons sauf un perdus. Les quatre sceaux subsistants représentent un évêque debout, mitre en tête, bénissant de la main droite avec trois doigts pointés vers le ciel et tenant sa crosse dans la main gauche. Légende du premier sceau : « RICARD.. ...DONIENSIS EPISCOPU. ...NDUS », du deuxième sceau : « SIG... ... BATHONIENSIS EPISCOPI », du troisième sceau : « HILARIUS GRATIA DEI ..STREN... ..ISCOPUS », du quatrième sceau : « WILLEL... ...A NORWICEN... ...COPUS ».

    D’une main du XIIe siècle : « Professio Silvestri abbatis sancti Augustini Cantuariensis», complétée par une autre main du XIIe siècle : « Theobaldo archiepiscopo facta ad preceptum Adriani pape » ; d’une autre main du XIIe siècle : « Inseratur post II bullam » ; d’une main du XVIIe ou XVIIIe siècle : « Determination of certain bishops appointed by pope Adrian 4th that the abbot of Saint Augustine’s should profess obedience to the archbishop of Canterbury. Between 1156 and 1159 » ; d’une autre main du XVIIIe siècle : « Saint Augustin’s » ; ainsi que diverses marques archivistiques.

    Canterbury Cathedral Archives, Dean and Chapter Collections, Chartae Antiquae, A51.

Édition(s)

Indication(s)

Dissertation critique

La date de la profession d’obédience de Sylvestre est donnée par Gervais de Cantorbéry dans ses Opera historica.
L’acte figure en copie (inutile) dans tous les manuscrits portant le texte de Gervais de Cantorbéry. Le détail et les références de ces manuscrits ne sont pas repris dans la tradition mais se trouvent dans W. Stubbs (éd.), Gervasii Cantuariensis Opera Historica, I, p. xliix-lvi.
Les quelques lettres placées en crochets manquent sur A en raison de deux trous sur le parchemin. Elles sont restituées par l’éditeur.

AdresseUniversis sancte Ecclesie filiis et fidelibus,
IntitulationRicardus Lundoniensis, Rotrocus Ebroicensis, Robertus Bathoniensis, Willelmus Norwicensis, Hilarius Cicestrensis, ||2 Gillebertus Herefordensis, Robertus Lincolniensis episcopi,
Salutsalutem.
PréambuleRerum gestarum memoria provide litteris committitur ne tractu temporis ea que semel recte terminata sunt, iteratis ||3 refragationibus perturbentur.
NotificationInde est quod universitati vestre presentis scripti attestacione notum facimus quod
Exposécontroversia temporibus nostris nata quę inter venerabilem patrem ||4 nostrum Theobaldum Cantuariensis ecclesie archiepiscopum et Silvestrum abbatem monasterii Sancti Augustini Cantuariensis super facienda sibi professione ab eodem abbate ||5 versabatur, juxta mandatum domini pape Adriani, sub presentia nostra hoc modo terminata est. Dederat enim ipsi abbati prenominatus papa in mandatis precipiendo ||6 quatenus infra XXX dies post susceptionem litterarum suarum, omni appellatione et occasione remota, eam eidem archiepiscopo faceret, sicut aliquem abbatum illius monasterii ||7 alicui archiepiscoporum Cantuariensium fecisse constabat. Sed quia abbas diffitebatur sibi constare predecessores suos hanc professionem fecisse, licet hoc in regno ||8 publice innotuisset, religiosi viri tactis sacrosanctis Evangeliis juravere se vidisse et audisse Hugonem ejusdem Silvestri decessorem memoratam professionem ||9 Willelmo pię recordationis Cantuariensi archiepiscopo more debito sine contradictione fecisse.
DispositifAd hec etiam vidimus scedulas in quibus professiones multorum abbatum ||10 ipsius monasterii manifeste nobis scripte apparuerunt. Facta itaque fide abbati et his qui aderant, predecessorum suorum secutus vestigia, professionem in hec verba fecit ||11 et crucis signo complevit atque munivit : « Ego Silvester abbas ecclesie Sanctorum apostolorum Petri et Pauli et Beati Augustini primi Anglorum archiepiscopi ||12 promitto sancte Dorobernensi ecclesie et tibi, reverende pater Theobalde ejusdem ęcclesię archiepiscope tuisque successoribus canonicam per omnia obedientiam ». Ex his igitur ||13 intelleximus quod nulla de cetero inter ipsorum successores de facienda professione contradictio debeat instaurariaPlusieurs lettres de ce mot sont étirées pour que la dernière ligne soit justifiée au reste du texte, A.
(a) Plusieurs lettres de ce mot sont étirées pour que la dernière ligne soit justifiée au reste du texte, A.