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[1175-1178, août…]
G[illes], évêque d’Évreux notifie qu’en présence de Pierre, légat du siège apostolique, et par l’autorité de ce dernier, il a adjugé à Étienne, abbé de Saint-Père de Chartres, la présentation du clerc de l’église de Chandai, à posséder librement en perpétuelle aumône, sauf en tout le droit épiscopal et paroissial.
Tableau de la tradition▷
Original
- A. Original perdu, encore conservé à la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle.
Scellement : autrefois scellé de cire jaune sur double queue de parchemin, selon BD qui parlent de « lacs de parchemin » et selon C qui parle de « languette de parchemin ». Le sceau, reproduit par D et déjà abîmé au moment de cette reproduction, représentait le haut du corps d’un évêque de face, mitre en tête, bénissant de la main droite et tenant sa crosse de la main gauche ; légende, largement disparue : «…US NEN… ».
Copie(s) utile(s)
- B. Copie de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle par Roger de Gaignières dans un cartulaire factice de Saint-Père de Chartres, BnF, ms lat. 5417, p. 120, d’après A.
- C. Copie du XVIIIe siècle par Dom Muley, Bibliothèque municipale de Chartres, ms 1136, III, fol. 207, d’après A.
- D. Copie de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle par Roger de Gaignières dans un recueil d’actes des évêques d’Évreux, BnF, ms lat. 17034, p. 29, d’après A.
Copie(s) inutile(s)
- E. Copie du XVIIIe siècle, BnF, coll. Moreau, t. 83, fol. 102, d’après B.
Édition(s)
- a. P. Le Brasseur, Histoire civile et ecclésiastique du comté d’Évreux, actes et preuves, p. 2, d’après D.
Indication(s)
- Inventaire des titres de Saint-Père de Chartres (XVIIIe siècle), Arch. dép. Eure-et-Loir, H 1, I, p. 162.
- P. Piolin, D. Sainte-Marthe, Gallia christiana in provincias ecclesiasticas distributa, XI, col. 579.
- W. Janssen, Die päpstlichen Legaten in Frankreich…, p. 103, n. 63.
Dissertation critique▷
Le doyen Guy, dont aucune apparition dans les sources n’est datée avec précision, est probablement le successeur de Robert du Neubourg au décanat d’Évreux. Or ce dernier quitte sa fonction de doyen en 1175, ce qui détermine le terminus a quo de cet acte. Le terminus ad quem est donné par la présence de Pierre de Pavie, cardinal prêtre de Saint-Chrysogone, légat apostolique envoyé en France par le pape Alexandre III au début du mois de mai 1174 (d’après W. Janssen, Die päpstlichen Legaten in Frankreich…, p. 93 ; RHGF, vol. XV, p. 944-945 donne avril 1174), et dont la légation dure jusqu’en 1178 (son dernier acte connu comme légat date d’août-septembre 1178, d’après S. Weiss, Die Urkunden der päpstlichen Legaten von Leo IX. bis Coelestin III., Cologne – Weimar – Vienne, Böhlau – Verlag, 1995, p. 259, nº 22). Pierre semble quitter les régions du nord de la France fin 1177 ou début 1178. Il est à Poitiers fin juillet-début août puis à Toulouse (W. Janssen, Die päpstlichen Legaten in Frankreich…, p. 104) et regagne Rome dans la deuxième moitié de novembre 1178 (ibid., p. 106). En tout état de cause, cet acte est donné au plus tard en 1178, date à laquelle, d’après l’acte nº 71, l’abbé de Saint-Père fait usage du droit de présentation qui lui est ici concédé. Le légat Pierre se trouve en Normandie en septembre 1177 : il rencontre Henri II et le fils aîné de ce dernier à Rouen le 11 septembre (d’après Benoît de Peterborough, RHGF, t. XIII, p. 171 ; W. Janssen, Die päpstliche Legaten…, p. 101) et à Nonancourt, dans le diocèse d’Évreux, le 21 septembre (ibid., p. 101). C’est probablement autour de septembre 1177 que l’acte de l’évêque Gilles a été donné1Wilhelm Janssen (p. 103) indique que le légat Pierre est passé à Évreux en 1178. Cette assertion repose sur la date de l’acte nº 71 (cité en note 63 par Janssen). Or le légat n’est pas cité dans cet acte. Il l’est seulement dans le nº 72, qui ne porte ni date de temps ni date de lieu et peut être antérieur à 1178, moment où l’abbé exerce le droit de présentation concédé par Gilles en présence du légat. Aucune preuve n’existe en fait pour affirmer que Pierre de Saint-Chrysogone est passé à Évreux en 1178. Sur la foi du présent nº 72, et si on admet que cet acte a pu être donné dans la cité épiscopale (ce qui n’est pas écrit), il est possible que le légat soit passé à Évreux sur le chemin entre Rouen et Nonancourt entre le 11 et le 21 septembre 1177.. Le légat Pierre est également à Chartres au début de l’année 1176 (S. Weiss, Die Urkunden…, p. 256, nº 11 ; W. Janssen, Die päpstlichen Legaten in Frankreich…, p. 98).
BCD
IntitulationE. Dei gratia Ebroicensis episcopus,
Adresseomnibus in Christo fidelibus,
Salutin perpetuum.
Dispositifnos, in presentia dominibdomni Cdomni Petri sedis apostolice legati et ejus auctoritate, adjudicavimus Stephano abbati Sancti Petri de Carnoto presentationem clerici in ecclesia de Chamzi, libere in perpetuam elemosinam possidendam.
Clause de corroborationQuod, ut temporibus presentibuscpresantibus Dpresantibus et futuris ratum fixumque maneat, auctoritate nostra firmamus et presentis scripti patrocinio communimus,
Clause de réservesalvo in omnibus jure pontificali et parrochiali.
Liste témoinsTestedSic BCD, comprendre Testibus, comprendre Testibus Guidone decano Ebroicensi, Matheo archidiacono, Ricardo et Radulfo de Tiebolvilla decanis, et aliis pluribus.
(a) noticiam B. — (b) domni C. — (c) presantibus D. — (d) Sic BCD, comprendre Testibus.