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[1170-1179, 20 août]
Gilles, évêque d’Évreux, confirme à l’abbaye d’Ivry ce que Galéran, seigneur d’Ivry, lui a donné en aumône : les églises d’Ivry, les dîmes et tous les droits qu’il avait sur elles, sur leur coutume et leur perception, la dîme du blé de sa forêt et la dîme de ladite forêt. L’abbaye et les moines d’Ivry tiendront toutes ces choses avec toutes leurs dépendances en églises, en terres, en dîmes, en bois et en plaines, en prés et en pâturages, en rivières et en moulins, en routes et en sentiers, en autres lieux et en autres choses leur appartenant, avec toutes leurs libertés et leurs libres coutumes, intégralement, librement et en paix.
Tableau de la tradition▷
Indication(s)
- Acte perdu, mentionné dans une charte du roi Henri II qui en confirme la teneur. Cette charte royale est conservée en original aux Arch. dép. Eure, H 403. Une copie se trouve à la BnF, ms lat. 1245, fol. 153. Elle est éditée par L. Delisle, Recueil des actes de Henri II…, II, p. 139, nº 559 et une nouvelle édition est en préparation par N. Vincent dans les actes d’Henri II, sous le nº 1353.
Dissertation critique▷
Léopold Delisle propose, pour l’acte royal, une datation [1174-1181], nécessairement erronée. Nicholas Vincent propose [1174, juillet-1179, 20 août], le terminus ad quem étant donné par la mort de Guillaume, comte d’Aumale. Il estime par ailleurs que l’acte a probablement été donné après le retour d’Henri II en Angleterre après la mort de Galéran d’Ivry, en 1177. L’acte épiscopal ne pouvant être postérieur à l’acte royal qui le confirme, le terminus ad quem de l’acte royal est repris ici pour l’acte épiscopal. Le terminus a quo est donné par le début de l’épiscopat de Gilles.
C’est le texte de l’édition de N. Vincent, établi à partir de l’original dont les lacunes sont complétées par BnF, ms lat. fol. 153, qui est repris ici. L’analyse a été établie en postulant, conformément à la précision contenue dans l’acte royal, que la teneur de ce dernier est la même que celle de l’acte épiscopal confirmé.
Henricus Dei gratia rex Anglorum et dux Normannorum et Aquitanorum et comes Andegavorum, archiepiscopo Rothomagensi, episcopis, abbatibus, comitibus, baronibus, justiciis, vicecomitibus et omnibus ministris et fidelibus suis Normannie, salutem. Sciatis me concessisse et presenti carta confirmasse abbatie Sancte Marie de Ibreio et monachis ibidem Deo servientibus quicquid Galeranus dominus Ibreii eis rationabiliter dedit in elemosinam, scilicet ecclesias de Ibreio et decimas et quicquid ipse possidebat in jure earum et consuetudine et perceptione, et decimam bladi foreste sue et decimam ipsius foreste. Quare volo et firmiter precipio quod predicta abbatia et monachi ejusdem abbatie habeant et teneant hec supranominata cum omnibus pertinentiis suis in ecclesiis et terris et decimis, in bosco et plano, in pratis et pasturis, in aquis et molendinis, in viis et semitis, et in omnibus aliis locis et aliis rebus ad illa pertinentibus cum omnibus libertatibus et liberis consuetudinibus suis bene et in pace, libere et quiete, plenarie, integre et honorifice, sicut carta Egidii Ebroicensis episcopi quam inde habent determinat et testatur. Testibus R. Eboracensi archiepiscopo, H. Dunelmensi episcopo, W. comite de Albemara, Willelmo filio Audelini dapifero, Reginaldo de Curtenai, Thoma Basset, Ricardo de Affai, Willelmo de Stutevilla. Apud Westmonasterium.