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[1178, 28 avril-1179, 9 septembre]
Gilles, évêque d’Évreux, confirme l’église d’Illiers[-l’Évêque] avec ses dîmes et ses dépendances aux chanoines de Notre-Dame de Chartres et aux moines de Saint-Père-en-Vallée, pour qu’ils la possèdent selon les dispositions prises par Rotrou, archevêque de Rouen, lorsqu’il était évêque d’Évreux. Gilles confirme auxdits chanoines et moines, à la mort ou à la renonciation des prêtres de cette église, le droit de présenter leurs successeurs, le droit épiscopal et le droit paroissial étant préservés en toute chose.
Tableau de la tradition▷
Original
- A. Original perdu.
Copie(s) utile(s)
- B. Copie du XVIIIe siècle par Dom Muley dans une copie, à partir de l’original, d’un vidimus de l’acte épiscopal par Mathieu de Craelio, notaire apostolique, datée de juillet 1310, Bibliothèque municipale de Chartres, ms 1136, I, fol. 319.
Indication(s)
- Inventaire des titres de Saint-Père de Chartres, Arch. dép. Eure-et-Loir, H 1, I, p. 566.
Dissertation critique▷
Le nom du chantre d’Évreux figurant parmi les témoins est erroné : aucun chantre nommé Guillaume n’est attesté à cette époque (d’après D. Spear, The Personnel of the Norman Cathedrals…, p. 147). De même, le nom de l’abbé de Saint-Wandrille est faux car il n’y a pas d’abbé Guillaume dans cette abbaye sous l’épiscopat de Gilles (d’après V. Gazeau, Normannia monastica, II, p. 347-349). Peut-être les noms du chantre et de l’abbé étaient-ils abrégés à l’initiale sur l’original, avant d’être mal développés par Dom Muley ? Le G du chantre renverrait ainsi à Garinus, Garin de Cissey, qui devient chantre d’Évreux sous l’épiscopat de Gilles, tandis que le W de l’abbé pourrait désigner Walterus (Gautier), abbé après le 27 avril 1178, date de la mort de son prédécesseur (ibid., p. 349). Cette hypothèse donne le terminus a quo de la fourchette proposée. L’acte n’est de toute façon pas antérieur au 21 mars 1177 ou 1178, date à laquelle Robert IV d’Argences devient abbé de Jumièges (ibid., p. 163). Le terminus ad quem est donné par la mort de Gilles.
Le vidimus de 1310 contient également une copie d’un acte d’Henri II et de l’acte de Rotrou nº 31, auquel il est fait référence dans l’acte de Gilles.
Egidius Dei gratia Ebroicensis episcopus universis in Christo fidelibus imperpetuum. Ad noticiam presencium et futurorum pervenire volumus quod nos, venerabilis patris nostri Rotrodi Rothomagensis archiepiscopi, quondam Ebroicensis episcopi, vestigiis inherentes, ecclesiam de Illeiis cum decimis et pertinenciis suis ecclesie Beate Marie Carnotensis et monasterio Sancti Petri concessimus, eo tenore perpetuo possidendam qui in ipsius prenominati patris nostri confirmatione continetur. Porro decedentibus presbiteris aut etiam cedentibus, presentacionem subrogandorum ecclesie Beate Marie et Sancti Petri juxta tenorem autentici scripti concessimus et confirmavimus, salvo nobis in omnibus et per omnia jure pontificali et parrochiali. Testibus venerabili patre nostro Johanne Pictavensi episcopo, Guillelmo cantore Ebroicensi, Roberto abbate GemeticensiaSic B, Willelmo abbate de Sancto Wandregelio, Richardo fratre domini Carnotensis, Hugone capellano, magistro Roberto, magistobSic B, comprendre magistro, comprendre magistro Renardo.
(a) Sic B. — (b) Sic B, comprendre magistro.