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1185 – Évreux

Jean, évêque d’Évreux, notifie un accord passé, en sa présence, entre les moines de Marmoutier et Garin, prêtre de Croth, à propos de la métive du bénéfice de ce dernier (mestiva presbyterii).

Tableau de la tradition

Original

  • A. Original perdu, encore conservé à la fin du XVIIe ou au début du XVIIIe siècle.

    Scellement : autrefois scellé de cire blanche ( ?) sur lacs de parchemin, selon BC (qui abrègent la couleur de la cire aux lettres bl.). Le sceau, reproduit par B, représentait un évêque debout de face, mitre en tête, bénissant de la main droite avec trois doigts levés et tenant sa crosse de la main gauche ; un cierge allumé sur un présentoir figurait de chaque côté de l’évêque ; légende : « + S[IGILLUM] JOHAN[N]IS DEI GRACIA EBROICENSIS EPISCOPI ».

Copie(s) utile(s)

  • B. Copie de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle par Barthélemy Rémy dans un recueil d’actes des évêques d’Évreux pour la collection Gaignières, BnF, ms lat. 17034, p. 45, prétendument d’après A.
  • C. Copie partielle du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle par Barthélemy Rémy dans un recueil de chartes concernant Marmoutiers pour la collection Gaignières, BnF, ms lat. 5441 / 1, p. 93, prétendument d’après A.

Dissertation critique

C renvoie explicitement à B, notamment pour le dessin du sceau.
D’après J.-F. Niermeyer, Mediae latinitatis lexicon minus, I, p. 675, la mestiva est une « redevance coutumière qui porte sur les céréales et dont le taux est déterminé par le nombre de bêtes de labour que possède le tenancier ». M. Lachiver, Dictionnaire du monde rural…, p. 1128, donne plusieurs sens possibles pour le mot « métive », usité dans le Maine et en Anjou, dont celui de « moissons » et celui de « moitié ou part dans la récolte ». Les mentions de la métive sont extrêmement rares en Normandie1Précision fournie par Christophe Maneuvrier. (Croth se situe à la frontière sud-est du duché). Il est donc difficile de savoir si le terme désigne, dans cet acte, la part des moissons de la paroisse qui revient au prêtre ou une redevance que ce dernier devrait payer. L’association de la métive au bénéfice du prêtre (presbiterium), qui laisse penser que la métive serait incluse dans ce bénéfice, ferait plutôt pencher pour la première hypothèse.
Les blancs correspondent aux coupures effectuées dans le texte originel par le copiste de BC – exactement les mêmes dans les deux manuscrits, qui ne présentent par ailleurs aucune variante. Ces blancs sont signalés comme tels dans BC mais leur longueur n’est pas indiquée.

IntitulationEgo Johannes Dei gratia Ebroicensis ecclesie humilis minister
____­ .
NotificationNotum facimus quod
Dispositifinter fratres et amicos nostros monachos Majoris Monasterii et Garinum presbiterum de Crot super mestiva presbiterii ____­ in nostra presentia compositum est, ____­ sigilli nostri munimine et sigilli capituli Majoris Monasterii appositione roboravimus ____­ .
Date de lieuActum Ebroicas,
Date de tempsanno Verbi incarnati 1185.
Liste témoinsSub testibus ____­ Guidone Gasteviande famulo prioris et pluribus aliis.