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Pensées 1144 à 1148

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume II

1144

Ayant une affaire avec une femme je vis de loin que j’allois avoir un successeur & je le vis bientost de prés ; je lui renvoyay ses lettres  et lui ecrivis « peut estre trouvrés vous autant de plaisir a recevoir ces lettres que vous en avés eu à les ecrire :

Maitresse

»

- - - - -

Main principale M

1145

{f.79r} Louis quatorze[1]

Portrait de Louis XIV

ny pacifique ny guerrier, il avoit les formes de la justice de la politique et de la devotion et l’air d’un grand roy, doux avec ses domestiques inquiet avec ses ennemis liberal avec ses courtisans, avide avec ses peuples, inquiet avec ses ennemis, despotique dans sa famille, roy dans sa cour : dur dans les conseils, enfant dans celui de consciance, dupe de tout ce qui joüe les princes les ministres les femmes et les devots ; toujours gouvernant et toujours gouverné, malhureux dans ses choix, aimant les sots, souffrant les talents, creignant l’esprit ; sérieux dans ses amours ; et dans son dernier attachement foible a faire pitié ; aucune force d’esprit dans ses succes; de la fermeté dans ses revers ; du courage dans sa mort. Il aima la gloire et la relligion et on l’empecha toute sa vie de connoitre ny l’une ny l’autre ; il n’auroit eu presque aucun de touts ces deffauts s’il avoit esté mieux elevé ou s’il avoit eu un peu plus d’esprit voy p 95 de ce vol[2]

Voy p. 95

- - - - -

Main principale M

1146

{f.79v} J’ay lu dans les relations que lors que quelques sauvages de l’Amerique voyent que leurs chasses ne vont pas bien ils se serrent le ventre et se mettent par la en estat de suporter long temps la fain

Suporter la faim
Se serrer le ventre

. Vous verrés dans Aulugele l 16 chap 3 que les Scytes pour suporter la fain se serrent le ventre avec des bandeletes come le dit Erasistrate medecin qui ce[1] sert de ce fait pour prouver que esuritionem faciunt inanes patentesque intestinorum fibræ quas ubi cibo complentur aut inanitate diutina contrahuntur voluntas capiendi restinguitur[2] la fain est d’abort plus puissante et diminüe ensuite :

- - - - -

Main principale M

1147

Au livre 14 ch. 1 d’Aulugêles

Aulu-Gelle Phavorinus

Phavorinus declamant contre l’astronomie dit qu’il s’estonoit que les planetes ne fussent qu’au nombre de sept, posse enim fieri existimabat ut alii planetæ pari potestate essent sine quibus perfecta observatio perfici nequiret[1] il avoit deviné les satellites de Jupiter et de Saturne[2] :

- - - - -

Main principale M

1148

J’ay cru devoir prevenir une foule de dissertations qui vont ariver, affin qu’on ne nous accuse pas d’estre come ces gens qui habitent pres de la mer qui ne subsistent que par le pillage qu’ils f[1]

Main principale M


1145

n1.

Cf. nº 1122.

1145

n2.

Nº 1218.

1146

n1.

Lire : se.

1146

n2.

« La faim est occasionnée par le vide […] des entrailles ; lorsqu’on les remplit de nourriture ou qu’on les resserre par une longue inanition, […] on perd le désir de manger » (Aulu-Gelle, Nuits attiques, XVI, 3 ; nous traduisons). Aulu-Gelle rapporte les paroles de Favorinus (voir nº 1147, note 1), citant le médecin Erasistrate.

1147

n1.

« Or, il pourrait se faire qu’il y eut d’autres planètes d’une égale puissance et que si on ne tient pas compte de leur influence, aucune observation ne fut parfaite » (Aulu-Gelle, Nuits attiques, XIV, 1 ; nous traduisons). Montesquieu écrit perfecta (« parfaite ») à la place de recta atque perpetua (« exacte et d’application constante »). Aulu-Gelle rapporte le discours de Favorinus (ou Phavorinus) d’Arles, philosophe et orateur, contemporain de l’empereur Hadrien.

1147

n2.

Les satellites de Jupiter sont découverts par Galilée (1610) et ceux de Saturne par Cassini (entre 1671 et 1684).

1148

n1.

Cf. nº 856.