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Pensées 1666 à 1670

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

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Pensées, volume III

1666

{f.15r} [Passage à la main M] N’a pu entrer dans mon discours intitulé Lisimaque
Les loix se turent la necessité parla et nous y obeimes[1]

- - - - -

Passage de la main P à la main M

1667

[Passage à la main P] Il fait tres cher vivre à Lisbone

Lisbonne

, quoy qu’on vive presque pour rien dans les provinces, c’est que le royaume n’est qu’une langue de terre, et que les rivieres y entrent par sa largeur, les provinces qui deveroient fournir se trouvent eloignées de la capitale, il faut donc beaucoup tirer du dehors. Le palais du roy donne sur le Tage, la moindre escadre, deux vaisseaux anglais pouroient le renverser.
Mr de Chavigni[1] disoit qu’il n’y auroit eu rien de si facile que de prendre le roy, il y avoit à une porte particuliere pour sortir d’unu palais, le roy regnant qui ne vouloit pas que l’on scut ce qu’il faisoit n’a jamais voulu permettre qu’on y mit un sentinel. Les ouvriers portugais executent bien ce qui est fait, ils ne sçavent pas {f.15v} inventer, ils taillent tres bien la piere, et font des moulures des fines[2]. Le sistheme de cette cour est une neutralité perpetuelle.

- - - - -

Passage de la main M à la main P

1668

On s’acoutume si fort à entendre debiter de certaines choses d’un air d’authorité qu’on se trouve vaincu avant de combatre, le respect à tenu lieu d’examen. On à commancé a recevoir ces propositions comme vrayes, et on à regardé les objections qui se sont presentées en foule que comme des objections, ces objections mêmes sont devenues meprisables parce que se presentants a tout le monde les gens d’esprit ont eu honte de les proposer, elles ne font plus d’impression parce qu’elles sont trop naturelles, c’est a dire parce qu’elles sont trop fortes.

Objons

- - - - -

Main principale P

1669

{f.16r} Cela n’a pu entrer dans les Romains[1].

La conjuration de Catilina etoit un dessein mal concu, mal digeré, dificile à commaencer, impossible à finir, et qui etoit moins l’effet de l’embition que de l’impuisance et du desespoir
Mais elle est singuliere par cette conspiration si generalle de detruire Rome, la republique tous ceux à qui Sylla avoit donné des terres[2], et tous ceux à qui il les avoit otées, tous les grands qui avoient de l’embition, tous ceux qui n’avoient point de bien, et tous ceux qui haisoient Pompée, tous ceux qui etoient du party du senat, tous ceux qui etoient pour le peuple desiroient une revolution.
Nous trouvons dans les lettres de Ciceron un monument bien authentique de la corruption romaine[3]
La conjuration de Catalina n’est fameuse que par le nombre des scelerats qui la formerent, des grands personnages qui chercherent à la favoriser, car d’ailleurs {f.16v} c’etoit un dessein mal concu, mal digeré, et qui etoit moins l’effet de l’ambition que de l’impuisance et du desespoir.

- - - - -

Main principale P

1670

Sylla etant consul tira au sort les provinces avec son colegue, et eut la commission d’aller faire la guerre a Mitridate. Marius pour l’en priver chercha a mettre dans la republique plus de desordre qu’il n’y en avoit deja, il gagna le tribuun Sulpicius, et aiant apelé a Rome le menu peuple des villes d’Italie par de nouvelles loix et par ces violences il se fit donner la commission de Sylla[1] ; il repandit les huit tributs des peuples d’Italie
Celuy cy courut à l’armée, celuy cy courut à Capoüe ou etoient les legions qui luy avoient èté destinées, et leur representa si bien le tort que Marius vouloit leur faire de donner a d’autres soldats les honneurs et les avantages de cette guerre

Appien De la guerre civile liv 1er[2].

qu’elles le suivirent a Rome d’ou il chassa Marius et ses partisans.

- - - - -

Main principale P


1666

n1.

Cf. nº 2161.

1667

n1.

Anne-Théodore Chevignard de Chavigny (1687-1771), ambassadeur de France auprès du roi de Portugal de 1740 à 1749 (Table ou Abrégé des cent trente-cinq volumes de la « Gazette de France », Paris, Imprimerie de la Gazette de France, 1766, t. I, nº 94, p. 373), a pu fournir des informations sur le pays à Montesquieu qui était en relation avec lui en 1750 (lettre de Solar du 28 novembre, Masson, t. III, p. 1340).

1667

n2.

Lire : très fines.

1669

n1.

Les articles nº 1669-1674, comme les nº 2183-2202, sont des morceaux rejetés de la nouvelle édition des Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence qui parut en 1748 (Paris, Huart et Moreau) ; voir l’introduction dans Romains, p. 12-14, 43.

1669

n2.

Cf. Romains, XI, p. 165, l. 11 ; Appien, Les Guerres civiles, I, 96.

1669

n3.

Cf. Romains, X, p. 160-161, l. 6-16.

1670

n1.

Cf. Romains, XI, p. 164-165, note (a).

1670

n2.

Appien, Les Guerres civiles, I, 55-58.