Afficher Masquer
Passages biffés :
Sauts de pages :
Changements de mains :
Mots clés en marge
(main T) :
DistinguerIntégrer
Corrections du transcripteur :

Fermer

Accueil|Présentation du projet|Abréviations|Introductions|Texte|Index

Français|English Contacts

Volume I|Volume II|Volume III|Citer le texte et les notes| Écritures|Affichage

Pensées 1895 à 1899

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

Fermer

M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

Fermer

Pensées, volume III

1895

Decemvirs

Zonare dit Decemviros pauca quædam in hasce tabulas suâ auctoritate abdscrississe non ad concordiam, sed majores {f.131r} dissentiones pertinentia[1] * aussi dans cette table y deffend-on le mariage entre plebeiens et patriciens[2]. L’auteur[3] traitte Zonare d’ignorant a cet égard et cite le passage de Tacite finis 12 Tabul juris æqui[4].
Na encore qu’il pourroit etre que Zonare avoit des preuves de cela qui ne nous restent plus. De plus le passage de Tacite n’est point contradictoire avec ce que dit Zonare

- - - - -

Main principale Q

1896

Loixy royalles en Dannemarck

Mr La Baumel Francois refugié en Dannemarck[1] m’a dit qu’aprés la {f.131v} loi qui défera la souverainneté a la famille du roi de Dannemarck, on fit ensuitte une loi qu’on appella la loi royalle. Cette loi lui permettoit de changer, interpretter suprimer les loix du pays, en faire à sa fantaisie[2]. Cette loi est telle qu’on en rougit à present en Dannemarck et qu’on la suprime autant qu’on peut. * Cette loi me semble regardoit la noblesse que l’on craignoit pour lors et qui avoit la principalle part au pouvoir legislatif a present que tout est convenu, on trouve la loi ridicule

- - - - -

Main principale Q

1897

{f.132r} Cruauté des peines

Lorsque les peines ont été établies trop cruelles, la meilleure maniere de les ramener a la douceur, c’est de les y ramener insensiblement et plustôt par des voyes particulieres que par des voyes generales, c’est à dire que l’ordonnance publique doit etre preceddée de commutation de peines 2º de diminution de peines dans les cas les plus favorables, laissant cela à l’arbitrage des juges, et preparer ainsi les esprits jusqu’à la revocation entierre de la loi {f.132v} tout cela depend des circonstances, de l’esprit de la nation, de la frequence de la violation, des facilités, des changements, du raport avec les principes du gouvernement. C’est là que doit éclatter la sagesse du legislateur
* J’en ai mis le sens dans une addition que j’ai faitte au chap 13 du livre. 6e[1]

- - - - -

Main principale Q

1898

{f.133r} Despotisme

On dit que le rebelle Mevis[1] fait en Perse des progrés etonnants et que le peuple le suit de toutes parts.
Nos princes ont jusqu’ici exercé leur pouvoir avec si peu de retenüe, ils se sont si fort joué de la nature humaine que je ne m’etonne pas que Dieu permette que les peuples se lassent et secouent un joug trop appesanti. Malheureuse condition des sujets, ils n’ont presque point de voye legitime pour se deffendre de la vexation, et quand ils ont raison dans le fond, il se trouve qu’ils ont tort dans la forme
Prends au hazard l’histoire de {f.133v} quelque trouble d’etat, il y a à parier mille contre un que le prince ou son ministre en sont la cause, le peuple naturellement craintif et qui a raison de l’être bien loin de songer à attaquer de front ceux qui ont une puissance redoutable dans leurs mains, a même de la peine à se determiner à se plaindre
Nous sommes en Perse si persuadés de cette maxime que nous en faisons un usage continuel, dans les démêlés qui arrivent dans les provinces
La cour decidra toujours pour le peuple contre ceux qui ont l’autorité du prince.
En effet l’autorité despotique ne se {f.134r} doit jamais communiquer, les ordres arbitraires ne doivent point etre executés arbitrairement, et il est de l’interêt d’un prince injuste que celui qui execute ses volontés même les plus tyranniques observe dans la maniere de les executer les regles de la justice la plus exacte.
Dans les etats despotiques on est pour le peuple contre le gouverneur ou l’intendant, c’est tout le contraire dans les etats monarchiques.

- - - - -

Main principale Q

1899

Du gouvernement militaire

Le gouvernement militaire s’etablit de deux manieres ou par la conquête faite par une armée qui veut toujours {f.134v} rester en corps d’armée, tel qu’est aujourd’huy le gouvernement d’Alger[1] ou bien il est l’excés de l’abus du gouvernement despotique et pour ainsi dire la corruption de ce gouvernement
Le gouvernement est encore toujours militaire dans l’interval qu’il y a entre le renversement du gouvernement civil et l’etablissement d’un autre gouvernement civil, come fut le gouvernement de Rome depuis l’usurpation de Silla jusqu’à son abdication, et depuis le triumvirat jusqu’à l’etablissement d’Auguste, et enfin depuis la subversion de cet etablissement Rome devint un {f.135r} empire qui detruisoit ses propres villes en donnoit le saccagement et la destruction pour la solde de ses soldats. Comment la payer dans la suite ? C’est ainsi qu’en agirent… C’est ainsi qu’on agit dans la guerre civille entre Vespasien et Vitellius lorsqu’on donna le saccagement de Verone aux soldats[2].
Dans le triumvirat ne promit on pas le saccagement de trois villes. Voir cela.

- - - - -

Main principale Q


1895

n1.

« De leur autorité les décemvirs ont inscrit dans ces tables quelques points qui visent non la concorde mais les plus graves dissensions » (Zonare, Annales, VII, 18 ; Corpus universæ historiæ præsertim Bizantinæ, Paris, G. Chaudiere, 1567, p. 57v ; nous traduisons) ; cf. EL, XII, 21 : Derathé, t. I, p. 221.

1895

n2.

L’une des dernières lois de la Table, abrogée par la lex Canuleia (445 av. J.-C.)

1895

n3.

Les citations de Zonare et de Tacite proviennent d’un troisième auteur, non identifié.

1895

n4.

« Les Douze Tables, dernières lois dont l’équité soit le fondement » (Tacite, Annales, III, 27 ; J.-L. Burnouf (trad.), Paris, Hachette, 1859) ; dans ce passage, Tacite considère que la création des décemvirs et la composition des Douze Tables offraient des garanties au peuple romain en vue d’assurer sa liberté et la concorde.

1896

n1.

Laurent Angliviel (1726-1773), homme de lettres huguenot d’origine cévenole, qui prit le pseudonyme de La Beaumelle, était installé à Copenhague lorsqu’il rencontra Montesquieu le 31 juillet 1750 lors d’un séjour à Paris ; sur La Beaumelle et Montesquieu, voir Claude Lauriol, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « La Beaumelle » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=271].

1896

n2.

Les états généraux réunis en 1660 accordèrent tous les pouvoirs au roi. La loi royale du 14 novembre 1665 confirma le passage de la monarchie élective à la monarchie héréditaire et la rendit absolue ; voir Robert Molesworth, État du royaume de Danemark, tel qu’il était en 1692, Amsterdam, A. Braakman, [s. d.], p. 56-86 – Catalogue, nº 3214 ; cf. Romains, XV, p. 205, l. 104-105.

1897

n1.

Addition qui figure dans l’édition de 1757 : « que les esprits accoutumés […] dans tous les cas » (EL, VI, 13 : Derathé, t. I, p. 96).

1898

n1.

Voir nº 885 ; l’exemple de l’Afghan Mir Vais, comme le souligne la première personne du pluriel (« Nos princes », « Nous sommes en Perse »), illustre une réflexion sur le despotisme initialement prévue pour les Lettres persanes (voir LP, p. 608-609).

1899

n1.

Voir nº 1690 et 1772.

1899

n2.

Il s’agit du sac de Crémone, et non Vérone, promis aux soldats pour raviver leur ardeur au combat ; voir Tacite, Histoires, III, 28.