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Pensées 1988 à 1992

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

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Pensées, volume III

1988

Par une fatalité cruelle les plus grands princes sont ceux qui sont les plus mecontents de leur fortune, comme elle a fait beaucoup pour eux, ils s’acoutument à penser qu’elle doit devoit faire tout, celuy qui à de vastes possessions ne peut plus avoir que de vastes desirs, Alexandre en qualité de roy de Macedoine desiroit le royaume de Perse, en qualité de roy de Perse il desiroit tout ce qu’il conoissoit de la terre, quand il vit qu’il en alloit etre le maitre il envoia des flotes pour luy chercher de nouveaux peuples, maladie etrange qui augmante par les remedes mêmes.

Main principale P

1989

{f.284r} Un roy d’Espagne de France qui fait reflexion sur sa grandeur doit dire aux dieux ce que Seneque disoit à un empereur : vous m’avez comblé de tant de biens et de tant d’honneurs que rien ne peut manquer a ma felicité que la moderation. Tantum honorum in me cumulasti ut nihil fœlicitati meæ desit nisi moderatio ejus[1] :

Main principale P

1990

Il y a eu des princes qui manquant de force ou de courage pour se signaler contre leurs voisins tournent toute leur ambition contre leurs sujets, ils ont une grande idée d’eux mêmes parce qu’ils ont scu porter plus loin leur authorité que leurs predecesseurs, en verité ils ont bien raison de se fœlicitér d’avoir été {f.284v} les premiers qui aient eu le courage de violer leur serment, qui se soient servi contre leurs sujets des forces qui leurs avoient eté données pour les deffendre, et qui aient avec de bonnes armées intimidé les laboureurs et les artisans. Et comme cela ne peut se faire sans que la corruption ne se mette dans l’etat, il arrive que les ordres d’un prince si habille[1] sont mieux eludés et ses loix plus violées de facon qu’un tel prince qui sçait si bien se faire obeir est celuy a qui reelement on obeit le moins.

Main principale P

1991

Je diray aux princes pourquoy vous fatiguez vous tant a etendre votre autorité, est-ce pour augmanter votre puisance, mais l’experience de tous les pays et de tous les tems fait voir que vous l’affoiblissez, est-ce pour faire du bien {f.285r} mais quels sont les peuples et les loix si stupides qui vous genent lorsque vous voulez faire le bien c’est donc pour pouvoir faire du mal.
Quand vous seriés bons et justes d’ailleurs vous ne devez point desirer une authorité sans bornes, car si vous etes un prince bon vous aimez votre patrie, si vous l’aimez vous devez creindre pour elle mais quel sujet n’avez vous pas de croire que tous vos successeurs ne seront pas aussi justes que vous.
Si vous aimez meme votre successeur vous ne travaillerez point a luy laisser une aucthorité illimitée comme un pere qui aime son fils ne cherche pas a luy oter la gene de la presence d’un homme {f.285v} sage qui l’avertit.

Main principale P

1992

Dans les cours des princes on à ordinairement une tres fause idée du pouvoir. Le roy d’Angleterre est reelement plus absolu que le grand seigneur, il s’en faut bien que le parlement y soit aussi incomode aux roys et aux ministres que la milice ou le peuple de Constantinople ne le sont au serail et au divan, il s’en faut bien que ceux qui gouvernent l’Irlande et l’Ecosse y donnent la millieme partie des chagrins que donnent au grand seigneur les bachats d’Anatolye et du Ker[1]. Enfin c’est en Turquie que les loix de l’Etat c’est a dire les coutumes peuvent etre voiolées {f.286r} moins impunement que dans aucun lieu du monde (je crois que cela est mis dans les Romains)[2].

Main principale P


1989

n1.

Le texte latin est ici précédé de sa traduction ; Tacite, Annales, XIV, 53 : discours de Sénèque calomnié à Néron.

1990

n1.

Lire : habile.

1992

n1.

Lire : d’Anatolie et du Caire.

1992

n2.

Les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence parlent seulement de la faiblesse de l’Empire turc (Romains, XXXIII, p. 280, l. 41-42) ; sur la faiblesse réelle du prince en Turquie, voir LP, 78 (80), p. 353, l. 30-31.