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Pensées 2020 à 2024

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

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Pensées, volume III

2020

Du 2 : fevrier 1742[1]

Nos affaires de Bavierre sont desesperées nous sommes a present pour celles de Bohême entre les mains du plus grand fou qui fut jamais[2] ; il est parti du Bal, car il part toujours du Bal, il a été en Saxe, il a été à Dresde pour que l’Electeur lui donna le {f.315v} commandement. De là il s’est mis dans son chariot de poste, et arrivé dans une auberge à Prague, et cela pour demander à l’intendant Sechel[3] qu’il lui fournit du pain pour ses troupes, de façon que nous en sommes pour cent mille ecus par mois pour donner du pain de munition à ce roi. Quand la France et l’Angleterre auroient tous les tresors de l’univers ces gueux d’Allemands les leurs tireroient[4] et moi je ne puis assez admirer la demence qui nous fait envoyer cent millions et quatre vingt mille hommes hors de chez nous, dont la moitié n’a presque plus de vie pour executer le projet qui tourmentoit la tête d’un homme que le Diable berce depuis qu’il est au monde. Adieu, monsieur, je vous parle comme un bon Francois, mais comme un Francois qui n’est point ivre

- - - - -

Main principale Q

2021

Le docteur Warburton traitte milord Bullembrock d’une maniere tres severe. Milord avoit crié bien haut {f.316r} sur ce que Mr Pope avoit fait imprimer par avarice, le manuscrit du Roi patriote, qu’il lui avoit confié ; je supose, dit le docteur que Mr Pope par avarice eut fait cette action, deviez-vous pour cela chercher à deshonorer votre ami ; ne deviez-vous pas le cacher ? Comment voulez-vous que la posterité croie les belles choses qu’il a dittes de vous[1].

Main principale Q

2022

Sur le livre de Mr Warburton[1], où il y a beaucoup de belles choses, et beaucoup d’autres mal fondées et imaginaires, je dis il est bien possible qu’un grand genie dise de tres belles choses mêlées avec d’autres qui ne vallent rien, mais il n’est pas possible qu’un sot dise des choses qui ne valent rien mêlées avec de tres belles choses.

- - - - -

Main principale Q

2023

{f.316v} Au baron de Sctein[1]
Amsterdam ce 20 8.bre 1729 :

Je ne scai pas comment la conscience des gens de notre conseil de France peut jamais aller bien. Notre interest est d’empêcher qu’on ne detruise les protestans, les Turcs et les corsaires de Barbarie.
Si l’empereur envahissoit le pais des Turcs il y établiroit des manufactures qui detruiroient notre commerce du Levant .
Sans les corsaires de Barbarie, les Hambourgeois et autres villes anseatiques[2] iroient faire le commerce du Levant.
Nous sommes catholiques et chretiens et nous avons à maintenir les plus mortels ennemis des uns et des autres
Nous avons une relligion qui a un chef visible et nos interets sont toujours directement opposés aux siens.
Il est vrai que sous Louis 13, nous fimes la guerre aux huguenots, mais je ne {f.317r} croi pas que Dieu nous pardonne jamais d’avoir voulu lui faire à croire que nous soutenions sa cause par zele et non pas pour prendre la Rochelle et Montauban.
Que si Louis 14 : a chassé les huguenots de la France, on n’ignore point la haut que ce fut par sotise et par une intrigue de cour que ce prince le fit, car s’il avoit cru perdre ses manufactures, il aimoit trop l’argent pour faire une chose comme cela. Je suis monsieur…

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Main principale Q

2024

[Passage à la main M] Le roy de Prusse[1] demendeit la raison pourquoy il n’aimoit pas les femmes. Vous vous facherés si je vous la dis : non dit-il : Sire c’est que vous n’aimés pas les hommes. C’est une belle reponse parce qu’elle est contradictoire a celle que l’on attent

Passage de la main Q à la main M


2020

n1.

Extrait d’une lettre adressée au président Barbot (Masson, III, p. 1015-1016), située dans la période qui suit les réactions de Montesquieu aux affaires de 1741 et aux projets de Belle-Isle (nº 1447 et 1452) ; sur cet épisode, voir André Zysberg, La Monarchie des Lumières, 1715-1786, Paris, Seuil, 2002, p. 217-222.

2020

n2.

Le 26 novembre 1741, la coalition antiautrichienne, sous les ordres de Charles-Albert, électeur de Bavière, couronné roi de Bohême en décembre 1741, s’empara de Prague, capitale de Bohême, mais subit dès janvier 1742 une contre-offensive en Bavière. Le passage est équivoque : le « fou » désigne probablement Belle-Isle (voir nº 1466, 1511 et la lettre du 4 janvier 1742 au président Barbot, Masson, III, p. 1013), en charge des affaires relatives à l’élection impériale, qui fit le tour des cours et se rendit à Dresde en 1741 auprès d’Auguste III (1696-1763), électeur de Saxe et roi de Pologne (Chronique de la Régence et du règne de Louis XV, ou Journal de Barbier, t. III (1735-1744), février et mars 1742, p. 274 et 289)

2020

n3.

Jean Moreau de Séchelles (1690-1761), intendant de l’armée du roi en Bohême et en Bavière en 1741-1742 (Chronique de la Régence et du règne de Louis XV, ou Journal de Barbier, t. III (1735-1744), février et mars 1742, p. 367).

2020

n4.

La France avait fourni à Charles-Albert de Bavière des troupes et de l’argent. Montesquieu se fait l’écho des nouvelles qui circulent à Paris à la fin de 1741 sur les sommes considérables qui passent de France en Allemagne au profit de celle-ci (Chronique de la Régence et du règne de Louis XV, ou Journal de Barbier, t. III (1735-1744), février et mars 1742, p. 325).

2021

n1.

L’édition anonyme des Letters on the Spirit of Patriotism de Bolingbroke (« Bullembrock ») (Londres, A. Millar, 1749) contenait un avertissement accusant Pope d’avoir trahi la confiance de l’auteur en publiant contre sa volonté son Patriot King (traduction française dans : Henry Saint John Bolingbroke, Lettres sur l’esprit de patriotisme, sur l’idée d’un roi patriote et sur l’état des partis qui divisaient l’Angleterre lors de l’avènement de Georges Ier [1re éd. en angl. 1749], [C. Thyard de Bissy (trad.)], Londres, 1750, p. XIII-XVI). William Warburton (1698-1779), évêque de Gloucester, théologien, auteur de The Alliance between Church and State [1736] et The Divine Legation of Moses [1737-1741], ami et éditeur de Pope, avait répondu à ces accusations dans sa Letter to the Editor of the Letters on the Spirit of Patriotism, the Idea of a Patriot King, and the State of Parties (Londres, Roberts, 1749). Sur l’épisode, voir Giles Barber, « Bolingbroke, Pope and the Patriot King », The Library, 19, 1964, p. 67-89 ; Frank Smallwood, « Bolingbroke vs. Alexander Pope. The Publication of the Patriot King », Papers of the Bibliographical Society of America, 65, 1971, p. 225-241 ; John Selby Watson, The Life of William Warburton, Londres, Longman – Roberts – Green, 1863, p. 361-362.

2022

n1.

Voir nº 2021, note 1.

2023

n1.

Johann-Friedrich, baron de Stein ou Stain (1681-1735), premier ministre du duc de Brunswick-Wolfenbüttel. Montesquieu fit sa connaissance lors de son passage à Brunswick et à Zellerfeld du 24 septembre au 7 octobre 1729 (Voyages, p. 455, 457, 461, 469). Après son séjour, Montesquieu gagna la Hollande d’où il écrivit au baron : voir Correspondance I, p. 406-411 ; cette lettre est la dernière des trois envoyées d’Amsterdam en octobre 1729.

2023

n2.

Lire : hanséatiques.

2024

n1.

Frédéric II de Prusse, dont l’homosexualité était notoire ; voir Mémoires pour servir à la vie de M. de Voltaire, J. Brenner (éd.), Paris, Mercure de France, 1988, p. 33, 43, 45, 46.