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Pensées 22 à 26

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

22

19

Miracles

L’idée des faux miracles vient de notre orgüeil qui nous fait croire que nous sommes un objet assés important pour que l’etre supreme renverse pour nous toute la nature qui nous fait regarder notre nation notre ville ou {p.17} notre armée comme plus chere à la divinité, ainsi nous voulons que Dieu soit un etre partial qui se declare sans cesse pour une creature contre l’autre et se plait a cette espece de guerre ; nous voulons qu’il entre dans nos querelles aussi vivement que nous et qu’il fasse a tous momens des choses dont la plus petite mettroit toute la nature en engourdissement. Si Josué qui veut vouloit poursuivre les fuyards veut eut demende que Dieu arrêteat le reelement le soleil, c’est a dire qu’il il auroit demandé d’etre aneanti lui même, car si le soleil s’arrête reellement et

Cet exemple est mal cite car on ne peut guere entendre la l’Ecriture qu’a la lettre[1].

non pas de la maniere dont on l’explique il n’y a plus de mouvement, plus de tourbillon, plus de soleil, plus de terre, plus d’hommes, plus de Juifs, plus de Josüe[2]

- - - - -

Main principale D

23

[Passage à la main M] 20

Les dieux sont egalement chargés du {p.18} soin de touts les homes ils rameinent les grands a l’egalité par les malheurs

- - - - -

Passage de la main D à la main M

24

21

Cheval consul

Quand Commode fit son cheval consul[1] il se fit un grand affront, il otta l’illusion des dignités et meme de la sienne

- - - - -

Main principale M

25

22

Les loix ordonnent ou defendent trop de choses

Ce nombre infini de choses qu’un legislateur ordone ou deffend rendent les peuples plus malhureux et non pas plus raisonables il y a peu de choses bones peu de mauvaises et une infinite d’indifferentes[1].

- - - - -

Main principale M

26

23

Suicide

Les Romains ne se tuoint que pour eviter un plus grand mal mais les {p.19} Anglois se tuent sans autre raison que celle de leur chagrin
Les Romains devoint se tuer plus aisement que les Anglois a cause d’une relligion qui ne laissoit presque aucun conte a rendre
Les Angl Anglois sont riches, ils sont libres mais ils sont tourmentes par leur esprit, ils se donnent bien des mouvemens pour ils quittent avec plaisir les emplois qu’ils ont le plus desires

Mis cela

ils sont dans le degout ou dans le dedein de tout, ils sont reellement asses malheureux avec tant de sujets de ne l’estre pas[1].

- - - - -

Main principale M


22

n1.

Selon Dom Calmet, qui s’appuie sur la suite du texte biblique (« On ne vit jamais, et on ne verra jamais un jour de si longue durée, Dieu ayant bien voulu obéir à la voix d’un homme », Commentaire littéral sur tous les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, Paris, P. Emery, 1711, t. IV, p. xj), l’épisode de Josué ne peut s’interpréter que littéralement.

22

n2.

Josué, X, 12-13. Cet épisode biblique a été fréquemment évoqué dans les débats sur la concurrence entre vérité des Écritures et astronomie copernicienne et par les adversaires de l’interprétation littérale. Dom Calmet, dans son Commentaire littéral sur tous les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, a placé une Dissertation sur le commandement que Josué fit au Soleil et à la Lune de s’arrêter, qui récapitule les interprétations contestant la signification littérale de l’épisode et le miracle, celles de Maimonide, de Grotius, de Spinoza et de Le Clerc (Paris, P. Emery, 1711, t. IV, « Josué, Les Juges et Ruth », p. vij-xxj – Catalogue, nº 7). Dans les Lettres persanes où sont évoquées les « Loix generales, immuables, éternelles, qui s’observent sans aucune exception » (LP, 94 [97], p. 392-393), Usbek niait implicitement tout miracle.

24

n1.

Confusion probable avec Caligula qui aurait voulu faire consul son cheval Incitatus (Dion Cassius, Histoire romaine, LIX, 14 ; Suétone, Caligula, LV).

25

n1.

Cf. nº 84, 85. Dans L’Esprit des lois, Montesquieu soulignera, à propos de la nécessaire complémentarité entre lois religieuses et lois civiles, que « […] les Loix qui font regarder comme nécessaire ce qui est indifférent, ont cet inconvénient, qu’elles font considérer comme indifférent ce qui est nécessaire » (XXIV, 14).

26

n1.

La relation de Boureau-Deslandes (État présent d’Espagne, l’origine des Grands, […] avec un voyage d’Angleterre, Villefranche, E. Le Vray, 1717) et surtout les Lettres sur les Français, les Anglais et les voyages de Béat de Muralt [1725], ont contribué à répandre les lieux communs sur la mélancolie des Anglais, dont ce dernier ouvrage évoque aussi la prospérité et l’attachement à la liberté (C. Gould et C. Oldham (éd.), Paris, H. Champion, 1933, texte de 1728, p. 103, 133-136). Montesquieu attribuera à des causes physiques leur tendance suicidaire dans l’Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères (env. 1734-1736, OC, t. 9, p. 236, l. 272-282) et dans L’Esprit des lois qui approfondit la distinction entre Romains et Anglais (XIV, 12).