Afficher Masquer
Passages biffés :
Sauts de pages :
Changements de mains :
Mots clés en marge
(main T) :
DistinguerIntégrer
Corrections du transcripteur :

Fermer

Accueil|Présentation du projet|Abréviations|Introductions|Texte|Index

Français|English Contacts

Volume I|Volume II|Volume III|Citer le texte et les notes| Écritures|Affichage

Pensées 252 à 256

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

Fermer

M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

Fermer

Pensées, volume I

252

Touts les estats de l’Europe dépensent leur capital ; les revenus ne suffisent point, le credit public bien establi dans de certeins pais les ruine parce que les fonds estant toujours presens on a esté toujours plus porté a entreprendre, les banqueroutes continueles du gouvernement de ce royaume ont ruiné bien des familles mais elles ont soulagé tout le reste qui payoit pour l’entretien dles depenses courantes tout ce qu’il estoit capable de payer[1] l’Europe se ruine et se ruinera toujours davantage {p.262} a moins que d’un comun consentement on ne diminüe le nombre des troupes ce qui reviendroit au meme ; le seul moyen que j’immagine pour le retranchement des detes et le moins onéreux

Moyen de diminuer les dettes

, ce seroit celui qui retrancheroit a chaque particulier ses effets royaux[2] a proportion que des autres effets restants[3] car un home qui a 20000 £ de rente en fonds de terre et 2000 £ [en] d’effets royaux gagneroit a perdre ses deux mille livres de rente en papier pourvu que parce que par cet arrangement on soulageroit ses terres et et par la ceux qui doivent estre les plus epargnés sont ceux qui ont tout leur revenu sur l’estat

Main principale M

253

{p.263}

Projets

Il ne faut point doner de projets dans les pais ou quand vous auriés persuade le peuple il vous reste encor de persuader le ministre qlequel rejette toujours le project par la raison qu’il n’est pas le sien.

Main principale M

254

Il

Angleterre
40 millions d’arpens

y a en Angleterre des fonds de terre et des fonds sur les compagnies[1] il y il y a dans ce royaume quarante milions d’arpans quelques somes que la nation doive il faut qu’elle soit payee et par les propriaitaires des fonds de terre et par les propriaitaires des fonds sur les compagnies et par les creanciers memes de l’estat qui sont obligés de se payer eux memes

Mis dans mes loix liv. 25

et enfin par les ovriers et artisans mais come ces gens la ont toujours leur subsistance s’ils payent concurrament les charges de l’estat avec les autres citoyens ils se dedomagent par un retour sur les autres citoyens, augmentant le prix des choses que produit leur industrie a concequan proportion de ce qu’elle est chargee {p.264} ainsi il ne faut conter que les trois premieres sortes de particuliers qui payent les dettes de l’estat et ce que nous avons dit des artisans se peut aussi dire a peu pres des marchands et autres gens d’industrie.

Main principale M

255

Dans

Creanciers et débiteurs de L’état

l’estat actuel de l’Europe les creanciers et les debiteurds de l’estat sont dans une perpetuelle guerre le propriaitaire des fonds de terre et des compagnies est sont pour ainsi en guerre contre les creanciers de l’estat et les creanciers de l’estat sont en guerre aussi contre eux memes parce qu’il faut

Mis dans les loix ibid.

qu’ils se payent a eux memes[1] une partie de ce que l’estat leur a payé et cela par qu’il a payé par les impots qu’il a levés sur eux.

Main principale M

256

Il faut qu’il y ait une proportion entre l’estat creancier et l’estat debiteur

Mis ibid.

car l’estat peut estre creancier a l’infini et il ne peut estre debiteur qu’a un certein degré et si l’on estoit parvenu {p.265} au dernier point a ce degré il faut pour lors que les creanciers se payent eux memes l’excedant et se donnent a eux memes quitance. Pass Passes ce degre le tittre de creancier s’evanouit[1]

Main principale M


252

n1.

Cf. Mémoire sur les dettes de l’État de 1715 (OC, t. 8, p. 55-64) ; Réflexions sur la monarchie universelle en Europe (OC, t. 2, XXIV, p. 362-364) et la lettre de Montesquieu du 24 juin 1726 à Michel-Robert Le Pelletier des Forts (Correspondance I, p. 219). Cet ensemble sur la dette publique (nº 252, 254 à 261, 274), qui jette les bases des chapitres 17 et 18 du livre XXII de L’Esprit des lois, est transcrit après le début du ministériat de Fleury qui s’efforce de résorber la créance de l’État par une diminution des dépenses et une banqueroute partielle (novembre 1726).

252

n2.

« Effets royaux » : le terme désigne les créances de l’État : voir Mémoire sur les dettes de l’État, OC, t. 8, p. 56n.

252

n3.

Solution conçue dès le Mémoire sur les dettes de l’État et préfiguration de la théorie des dettes publiques (EL, XXII, 17). Voir Jean Ehrard « À la découverte des finances publiques : le Mémoire sur les dettes de l’État », CM, nº 5, 1999, p. 135-136.

254

n1.

Le même mot fonds pour désigner le « capital d’un bien », par opposition au revenu (Académie, 1718), s’emploie à propos des rentes foncières et des rentes sur le capital investi dans le commerce.

255

n1.

Cf. EL, XXII, 18 : Derathé, t. II, p. 91.

256

n1.

Cf. la lettre du 24 juin 1726 à Michel-Robert Le Pelletier des Forts (Correspondance I, p. 219). Passage repris in extenso dans L’Esprit des lois (XXII, 18).