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Pensées 340 à 344

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

340

{p.339} Cause

Hollande

de la puissance de la Holande c’est le pais le plus bas de toutses ces cot cotes de maniere qu’un tres grand nombre de fleuves s’y jettent come l’Escaut qui recoit la Lis et autres la Meuse qui recoit la Sembre et autres le Rhein qui recoit le Mein la Moselle la Lippe et autres et enfin il s’y l’Ems se’y jette dont elle est la maitresse par Embden de plus elle est la maitresse de toute la navigation de ces fleuves et rivieres par le moyen des traites places qu’elle a eu par les traites et celles qu’elle a fait demolir elle est la maitresse et fait Dunquerque est demoli sur la mer Nieuport ne vaut rien et elle gesne le comerce d’Ostande. Elle a garnison a garnison dans Menin sur la Lis ell[e] a l’Escaut par le moyen de Tournai place de la Barriere et de Dendermonde ou ou elle a la motié de la garnison par le traité elle a otté le port d’Envers sur l’Escaut, et elle l’a gesné encore plus par les terres qu’elle s’est fait ceder dans le Bas Escaut par le traité de la Barriere, elle a garnison dans Namur au confluant de la Sambre et la Meuse elle a fait raser sur la Meuse les forteresses de Huï et Liege elle a Mastrich Stevenwert et Venlo le Rhin se partage ches elle et elle a l’Ems par le moyen d’Embden[1]

Main principale M

341

{p.340}

Moyen de payer les dettes de l’Etat

On pourroit payer les detes de l’estat[1] en faisant un fonds d’amortissement qui seroit un sol pour livre de retenue. Sur toutes les dettes six deniers pour livre[2] sur tout ce que le roy paye et le double de tout cela a chaque mutation 3 deniers pour livre d’augmentation sur ce que le roy leve ce qui feroit au moins un fonds de six milions que le roy y joignit l’excedant du marc d’or pour les charité le soutien de l’ordre[3] et le tiers de toutes les graces qu’il feroit[4] jusques a ce que le fond d’extinction fut de huit milions que le payement rachat se feroit du revenu desdits huit m touts les ans de fonds de la a proportion du fonds qui seroit dans la caisse[5] ou argent contant en retenant cinq pour cent ou par un billet des directeurs negotiable payable dans un an que l’on [lettres biffées non déchiffrées]oit par acheteroit des actions aussi bien que des contrats au profit du roy que le roy revenderoit ces actions qu’il auroit achetées avec qui n’auroint que le seul divident du comerce que de l’interest des effets rachetés la motie acroistroit a la caisse et l’autre motie serviroit a diminuer d’autant les impots chaque année ce qui ne diminueroit guere les impots qu’a la fin de l’operation

Main principale M

342

{p.341}

Commerce
Sup. 330

Si les choses continuent les nations come[r]ceront presque entre elles seules chaque nation qui a des establissemens en Amerique y comerce seule on tache de faire venir dans ces establissemens ce qu’on tire des pais estrangers[1] ainsi les Anglois veulent tirer de leurs colonies de l’Amerique meridionale septentrionale ce qui sert a leur marine[2] nous voulons tirer du Mississipi les soyes le caffé de la Cayene et meme de l’isle de Bourbon. Nous avons mis ou trouvé la casse dans les isles Antilles et effectivement ayant des terres dans presque touts les climats il y a peu de productions que nous ne puissions faire venir.

Main principale M

343

Quoy que les nations qui n’ont point de manufacture en establissent il me semble que cela ne doit point allarmer celles qui en ont les ces premieres nations sont dans l’impuissance de s’habiller et il faut qu’elles fassent come les Hongrois qui portent quinze ans le mesme habit

Mis dans le 1r liv. sur le commerce[1]

et ches eux l’establissement des manufactures ne les met que plus en estat d’acheter de celles qu’ils ne peuvent imiter soit parce qu’elles n’ont pas la meme industrie soit parce qu’il leur manque quelque chose dans lea terrein nature de leur sol.

Main principale M

344

{p.342}

Sardaigne

On dit une ligue avec les princes d’Italie[1] mais coment se liguer avec rien. C’est une ligue sur le papier il n’y a que le r. de Sardagne qui ait conservé la puissance militaire et il la perdra encor si la neutralité de l’Italie et notre degout pour y faire des conquetes subsistent longtemps. Depuis

C’etoit la guerre de 1733. Celle de 1741 a rendü la sotise  [...]

ceci notre derniere guerre en Italie a mis le roy de Sardagne en estat de maintenir plus que jamais sa puissance militaire
[3]

Main principale M


340

n1.

Par les traités de barrière signés à Ryswick (1697), à La Haye (1709), à Utrecht (1713) et à Anvers (signé en 1715, ratifié en 1719), les Provinces-Unies avaient obtenu une série de forteresses où installer des garnisons (la « barrière ») pour se mettre à l’abri des incursions, ainsi que de la destruction de Dunkerque (Lucien Bély, Les Relations internationales en Europe : XVIIe-XVIIIe siècles, Paris, PUF, 1992, p. 372, 411, 427, 429). Montesquieu possédait L’Atlas nouveau du voyageur pour les dix sept provinces des Pays Bas […] de Nicolas Sanson père (Amsterdam, P. Mortier, s. d. [env. 1700] – Catalogue, nº 2606).

341

n1.

Cf. nº 252, note 1. Cet article fait suite au plan de redressement déjà évoqué au nº 301.

341

n2.

Un sol pour livre = 5 % ; 6 deniers pour livre = 2,5 % ; 3 deniers pour livre = 1,25 %.

341

n3.

Le marc d’or était une taxe (« redevance d’honneur ») perçue par le roi sur les offices, d’abord destinée à l’entretien des chevaliers de l’ordre du Saint-Esprit puis, à partir de 1720, aux officiers du Domaine.

341

n4.

Les pensions et les gratifications accordées par le roi.

341

n5.

Comprendre : la caisse d’amortissement.

342

n1.

Cf. nº 312. Ce système du « pacte colonial », selon lequel le monopole des échanges avec les colonies appartient exclusivement à la métropole, est admis par tous les États concernés ; voir Antonio García-Baquero González, La Carrera de Indias, histoire du commerce hispano-américain (XVIe-XVIIIe siècles) [1re éd. 1992], B. Bennassar (trad.), Paris, Desjonquères, 1997, p. 14-15. Montesquieu en fera une caractéristique de la colonisation par l’Europe moderne (EL, XXI, 21 : Derathé, t. II, p. 60.).

342

n2.

Il s’agit en particulier des navires construits en Nouvelle-Angleterre : voir Paul Butel, Européens et espaces maritimes (vers 1690-vers 1790), Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 1997, p. 56.

343

n1.

Montesquieu, selon la note marginale (écriture L, 1743-1744), avait prévu l’utilisation de cette idée dans le livre XX de L’Esprit des lois, transcrite finalement dans la séquence retranchée sur le commerce (Pensées, nº 1800 ; écriture P, 1748-1750).

344

n1.

Avec l’arrivée de Chauvelin aux Affaires étrangères (23 août 1727), s’est imposée l’idée d’un « équilibre italique », qui, par la présence dans la péninsule d’États égaux et puissants, comme le Piémont-Sardaigne, servirait la politique anti-autrichienne de la France (Lucien Bély, Les Relations internationales en Europe : XVIIe-XVIIIe siècles, Paris, PUF, 1992, p. 462).

344

n2.

Note du secrétaire L (1743-1744). Fin 1741, Charles-Emmanuel III, craignant la puissance espagnole en Italie et désireux d’obtenir Finale des Autrichiens (voir nº 313, note 1), soutint les prétentions de ces derniers. Par le traité de Worms (1743), moyennant la reconnaissance de la pragmatique sanction, il obtint de l’Autriche des concessions territoriales et une substantielle aide militaire, ce qui entraîna une rupture des relations diplomatiques avec la France (Lucien Bély, Les Relations internationales en Europe : XVIIe-XVIIIe siècles, Paris, PUF, 1992, p. 503). Une sottise pommée est une sottise complète en style familier (Académie, 1718, art. « Pommé »)

344

n3.

En 1733, l’armée française, sous le commandement de Villars, rejoignit l’armée sarde en Lombardie qu’elle livra à Charles-Emmanuel III.