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Pensées 553 à 557

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

553

franc aleu

Il me semble que l’origine des francs aleux en France vient de ce qu’il y avoit beaucoup de Gaulois qu’on ne put pas faire serfs soit a cause de leur naissance de leurs emplois de leur credit ou meme des services qu’ils avoint rendus en disposant les peuples a se sommettre aux conquerans on ne vouloit pas non plus {f.436v} qu’ils fussent nobles c’est a dire qu’ils qu’ils eussent des fief c’est a dire qu’ils portassent les armes et servissent dans la guerre car tout fief portoit cela on inventa donc les frans alleux[1]

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Main principale M

554

Stile emphatique

Le stile enfle et amphatique est si bien le plus aise que si vous voyes une nation sortir de la barbarie come par exemple les Portugais d’abort vous verres que leur stile donera dans le sublime. Et ensuitte ils descenderont au naif

Naïf

. La difficulté du naif c’est que le bas le cotoye mais il y a une distance infinie du naif au sublime et une differance marquée du sublime au naif et du sublime au galimatias :

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Main principale M

555

Quand la France auroit gagné la bataille d’Auchted[1]elle ne tenoit pas pour cela la monarchie universelle.

Main principale M

556

{f.437r} Il y a bien peu de vanite a croire qu’on a besoin des affaires pour avoir quelque meritte dans le monde, et de ne se juger plus brien lors qu’on ne peut plus se cacher sous le personage d’home public.

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Main principale M

557

Succession d’Espagne

La France qui se crut maitresse de toute l’Europe parce qu’elle avoit eu de grands succès entreprit la guerre pour la succession d’Espagne. Elle estoit deja epuisée elle mit sur pied plus de troupes qu’elle ne pouvoit[1] ; elle etendit des forces occupa l’Italie d’un cote, se porta en Espagne et sur le Danube les vieilles troupes batues ou detruites sont supplées par des troupes nouvelles par des paisans on croit que ce sont des troupes francoises, ce n’en sont point ; ce sont d’autres armées que celles qui battoint dans les precedentes guerres jamais les bataillon complets pendant que ceux des ennemis l’estoint toujours. D’ailleurs les officiers miserables ; quand les oficiers sont riches ils {f.437v} peuvent secourir le soldat qui est malade

Soldats malades

 ; il a un chariot un cheval il y met un soldat malade quand un officier a eté a pied et que vous lui dittes en arrivant d’aller a une expedition il n’a plus bonne volonté ; les soldats crevent le grand secret c’est d’avoir des troupes qui ne périssent point ; quand un soldat est malade qu’il reste dans un buisson il meurt il deserte. Dans la derniere guerre les bataillons ennemis plus forts debordoint toujours les nottres si on avoit mis une corde un bataillon ennemi auroit tiré deux de nos bataillons[2].

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Main principale M


553

n1.

Les francs-alleux étaient des terres qu’on pouvait vendre librement sans autorisation ni droit de mutation, possédées sans contrepartie de charges ni de services, à la différence des fiefs ; le régime féodal puis l’État monarchique en provoquèrent le déclin (Auguste Galland, Du franc-alleu, et origine des droits seigneuriaux, Paris, E. Richer, 1637, chap. I, p. 1-26 – Catalogue, nº 954)

555

n1.

Comprendre : Höchstädt. Montesquieu écrira pourtant que cette défaite marque un tournant décisif dans les destinées de la France (nº 1306). Cf. nº 300. La réflexion amorcée est reprise ci-après (nº 557 et 562).

557

n1.

Cf. Romains, III, p. 105, l. 9-11

557

n2.

L’analyse des déboires de l’armée française lors de la guerre de Succession d’Espagne fait suite aux entretiens avec Bonneval à Venise en 1728, qui avait évoqué la fatigue et les maladies des fantassins français, les « bons remedes » et les « bons vivres » dont Starhemberg gratifiait ses soldats (Voyages, p. 132-133, 147).