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Pensées 56 à 60

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

56

49

{p.59} En France ce ne sont pas les noms nobles mais les noms conus qui donent du relief : une celebre catin ou une celebre joueuse honore sa maison en la mettant du nombre des maisons connües.

- - - - -

Main principale M

57

50

Quand l’immortalité de l’ame seroit une erreur je serois tres faché de ne la pas croire, je ne scay coment pensent les athées mais pour moy je ne veux point troquer j’avoue que je ne suis point si humble que les athées et je n’iray point troquer l’idée de mon immortalité contre celle de la beatitude d’un jour ; je suis tres charmé de me croire

J’ay mis cela dans mes pensees morales[1]

immortel come {p.60} Dieu même ; independament des verités revelées des idées metaphisiques me donent une tres forte esperance de mon bonheur æternel a la quelle je ne voudrois pas renoncer[2] je ne suis point si humble que les athées

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Main principale M

58

Quoy que j’aye dit du bonheur fondé sur la machine je ne dis pas pour cela que notre ame ne puisse aussi contribuer au notre bonheur par le ply qu’elle se donne la raison en est que la plus part des douleurs estant beaucoup augmentées par l’immagination ce qui paroit bien clairement dans les fames et dans les enfans qui se desolent pour les moindres peines et les moindres chagrins elles sont d’ailleurs beaucoup {p.61} augmentées par la creinte des suittes or on peut accoutumer son ame a examiner les choses telles qu’elles sont on ne veincra point son immagination car cela est impossible mais on en diminuera les acces ; une des considerations des plus efficaces pour nous endurcir sur nos malheurs ce sont les considerations de l’immensité des choses et de la petitesse de la sphere ou nous vivons come ce sont des choses que la philosophie nous prouve par les sens meme nous en sommes beaucoup plus touchés que lors qu’elles nous sont prouvees par des raisonemens theologiques et moraux lesquels ne vont qu’a l’entendement p l’esprit pur.

- - - - -

Main principale M

59

{p.62} Il n’y a pas 200 ans que les fames francoises s’aviserent de prendre des calcons elles se deffirent bientost de cet obstacle[1]

- - - - -

Main principale M

60

[Passage à la main D] Dés

Mis dans les loix.

que la pluralité des femmes est deffenduë, que le divorce avec une seule est aussi deffendu parmi les chretiens, la religion a du deffendre le il faut necessairement deffendre le concubinage, car quel chretien qui auroit voulu se marier si le concubinage eût eté permis[1]

- - - - -

Passage de la main M à la main D


57

n1.

Sous ce titre figurent plus loin dans le recueil (nº 220-224) des morceaux qui correspondent, selon la note marginale de Montesquieu, à des matériaux du Traité des devoirs présentés à l’académie de Bordeaux le 1er mai 1725 (OC, t. 8, p. 437-439 et introduction, p. 431-436). Voir nº 32.

57

n2.

Montesquieu soutient la thèse de l’immortalité de l’âme plus à cause des conséquences pratiques du matérialisme qu’en se fondant sur les preuves cartésiennes (Céline Spector, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Âme » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=225] ; « Montesquieu et la métaphysique dans les Pensées », RM, nº 7, 2004, p. 113-134).

59

n1.

La mode des caleçons en France remonte à 1577 environ selon le témoignage d’Henri Estienne (Deux dialogues du nouveau langage français italianisé, s. l. n. d. [Genève, 1578], p. 159). Brantôme mentionne leur usage par Catherine de Médicis (Recueil des dames, É. Vaucheret (éd.), Paris, Gallimard, 1991, I, p. 35 et note 4 ; II, p. 439 et note 2).

60

n1.

Sur le rapport entre monogamie et interdiction du concubinage, voir EL, XXIII, 6. Dans L’Esprit des lois, Montesquieu considérera le divorce comme « conforme à la nature », mais « lorsque les deux parties, ou au moins une d’elles, y consentent » ; sinon, « c’est un monstre que le divorce » (XXVI, 3). Pour autant, il affirme la nécessité d’une cohérence des lois religieuses et des lois civiles en matière de mariage (ibid., XXVI, 13).