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Pensées 624 à 628

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

624

Ministre
Estime publique

Il faut choisir pour ministres ceux qui ont le plus l’estime publique pour lors on n’est plus guarant de son choix.

Main principale M

625

Jacobites

Jacobites a present ridicules en Angleterre. C’est que le dogme de l’obeissance passive l’est devenu en effet il est inconcevable qu’il ait eu tant de credit mais que ne fait pas soutenir et persuader le clergé ?[1]

Clergé

{f.451v} Une page blanche

Main principale M

626

{f.452r}

Henry VIII

C’est une cruelle histoire que celle d’Henry huit, pas un honette home dans tout son regne il en faut peut estre eccepter Cranmer et surement More[1] c’est la que l’on voit que les tirans qui veulent se servir des loix sont aussi tirans que ceux qui les foulent aux pieds ce roy faisoit faire a son parlement les choses qu’il n’auroit jamais osé entreprendre lui même[2] : il fit faire quelles loix qu’il fit faire qui oblig[e]oit une fille qu’e le roy vouloit un roy epouseroit de declarer qu’elle si elle n’estoit pas vierge a peine de trahison[3] idem aux meres et parens qui l’auroint su de faire pareille declaration a peine de mispris de misprision[4] et de trahison on ne voulut pas lui n’osa pas lui annoncer sa mort procheine de peur qu’il ne punit par le statut fait contre ceux qui auroint predit la mort du roy qui estoit devenu trahison[5] : voyés les 2 rois Philipe 3 et 4 dans l’extrait de Sidney ce qui est dit sur eux[6] en 1539 sous ce reigne on comenca a faire le proces aux gens sans les entendre et les condemner : peut estre cela a ilt t’il pris son origine dans des temps plus barbares come je croy les bills d’atteindre[7]

Main principale M

627

{f.452v} Les seigneurs françois n’usurperent point l’authorité royalle ; ils ne pouvoint usurper des roix ce que les roix n’avoint pas[1] ; ils ne firent que continuer dans leurs familles de certeines charges come il arrivoit en Pologne, si les palatinats devenoint hereditaires le roy ne perdroit d’autre droit que celui de nomer le palatin pour les fief ils estoint a eux sous les conditions que les loix y melloint c’est a dire tandis qu’on pouvoit faire le service[2]

Main principale M

628

Hoñeur

 

Mis dans le Prince :

Quand on prodigue les honneurs on n’y gagne rien car on ne fait par la que faire que[1] plus grand nombre de gens en sont dignes de facon que plus on recompense de persones plus il arrive que d’autres meritent d’estre recompencés : trois ou quatre cinq ou six autres persones sont dignes d’un honeur que vous avés accordé a trois a deux ou trois cinq ou six cens sont dignes d’un autre honneur que vous avés accordé a cent ainsi du reste[2]

Main principale M


625

n1.

La doctrine de l’obéissance passive justifiait une totale soumission à tout pouvoir civil et s’appuyait sur la formule paulinienne : « Celui qui résiste à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a établi » (Romains, XIII, 2). En 1708-1710, elle donna lieu en Angleterre à une querelle ayant pour enjeu la légitimité de la nouvelle Constitution, et l’acte d’Établissement de 1701 qui stipulait que le trône devait revenir à George, électeur de Hanovre, ce qui produisit un amalgame entre la défense de l’obéissance passive et la cause jacobite en faveur du retour du prétendant Stuart. Berkeley s’inscrivit dans le débat par la publication de son texte, Passive Obedience (Londres et Dublin, 1712). Voir l’introduction de Didier Deleule à la traduction française, De l’obéissance passive (Paris, J. Vrin, 2003, p. 7-26). Cf. nº 669 et 1457.

626

n1.

Thomas Cranmer (1489-1556) et Thomas More (1478-1535).

626

n2.

La source de Montesquieu est l’ouvrage de Gilbert Burnet, évêque de Salisbury, Histoire de la réformation de l’Église d’Angleterre. Traduite de l’Anglais de M. Burnet, par M. De Rosemond, Londres, [R. Chiswel et M. Pitt], 1683 – Catalogue, nº 3196. Burnet y rapportait pour l’année 1539 l’activité de législateur d’Henri VIII (ibid., vol. 1, p. 359) et la complaisance du Parlement qui, sans avoir été réuni ni consulté, considéra néanmoins les déclarations du souverain comme contraignantes (ibid., vol. 1, p. 361-362).

626

n3.

Cet exemple est repris dans L’Esprit des lois pour illustrer les lois civiles « qui sont contraires à la loi naturelle » car une telle déclaration « violait la défense de la pudeur naturelle » (XXVI, 3).

626

n4.

Terme de droit anglais attesté dans l’ancien français (La Curne de Saint-Palaye, Dictionnaire historique de l’ancien langage françois, Niort – Paris, Favre – H. Champion, 1875-1882, art. « Misprision »). Le crime de misprision consiste à ne pas déclarer à l’État celui qu’on sait être coupable de haute trahison : voir Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des connaissances humaines, F. B. De Felice (dir.), Yverdon, 1770-1780, art. « Droit anglois ».

626

n5.

Cf. EL, XII, 10.

626

n6.

Par deux anecdotes concernant Philippe III et IV d’Espagne, Algernon Sidney ridiculisa un respect excessif de l’étiquette et du formalisme juridique, afin de justifier, par analogie, le droit de convoquer le Parlement, que chacun devait, selon lui, exercer pour parer un danger imminent (Discours sur le gouvernement [1re éd. fr. 1702], P.-A. Samson (trad. fr.), Paris, Josse et Langlois, 1793, t. III, chap. III, section XXXVIII, p. 295-296).

626

n7.

Gilbert Burnet, Histoire de la réformation de l’Église d’Angleterre. Traduite de l’Anglois de M. Burnet, par M. De Rosemond, Londres, [R. Chiswel et M. Pitt], 1683, vol. 1, p. 362-363. Les premières éditions de L’Esprit des lois, antérieures à 1757, font référence à une définition du bill d’atteindre par Nicholas Tindal (1687–1774), historien anglais traducteur et continuateur de l’Histoire d’Angleterre de Rapin de Thoiras : « Jugement qui, ayant été approuvé par les deux Chambres, et signé par le Roi, passe en Acte, par lequel l’accusé est déclaré convaincu de haute trahison, sans autre formalité et sans appel » (EL, XII, 19 : Derathé, t. I, p. 392) ; à la suite de ses échanges avec Charles Yorke en 1749, Montesquieu précisera cette définition : voir nº 1665.

627

n1.

Montesquieu critique, comme Boulainvilliers, la thèse des historiens flatteurs qui prétendaient, à l’instar du père Daniel, qu’Hugues Capet avait concédé des privilèges aux seigneurs pour obtenir la couronne (Boulainvilliers, Histoire de l’ancien gouvernement de la France, La Haye et Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 1727, t. I, p. 149-168). Voir nº 1302, « De la 3e race ».

627

n2.

Montesquieu poursuivra sa réflexion sur l’hérédité des grands offices et des fiefs et l’affaiblissement de l’autorité royale au livre XXXI de L’Esprit des lois (chap. 7 (in fine), 27, 32).

628

n1.

Lire : qu’un.

628

n2.

Cette réflexion est absente du morceau intitulé Des Princes, partie de l’annexe au Traité des devoirs intitulée De la politique (OC, t. 8, p. 521-522), et des Réflexions sur le caractère de quelques princes et sur quelques événements de leur vie (OC, t. 9, p. 51-65). Sur ce titre « le prince », voir nº 140, note 1.