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Pensées 646 à 650

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

646

{f.457v}

Mort pour un Romain

La mort pour un Romain et la mort pour un chretien sont deux choses :

Main principale M

647

Monnoie a fait les grands empires

L’invention de la monoye a beaucoup contribué a faire de grands empires. Aussi tous ceux ou il n’y a point de monoye sont sauvages car le prince ne peut pas asses surpasser les autres en richesses pour se faire obeir ny acheter asses de gens pour accabler touts les autres chacun a peu de besoins et les satisfait aisément et egallement. L’égalité est donc forcée ; aussi les chef des sauvages et des Tartares Tartares ne sont ils jamais despotiques[1] :

- - - - -

Main principale M

648

Dans les differents changemens de relligion en Angleterre les eclesiastiques des differents partis se bruloint tour a tour

- - - - -

Main principale M

649

Mis cela dans les Romains

Il est etonant que dans l’eglise catholique ou l’on a deffendu le mariage aux pretres affin qu’ils ne se melent pas des affaires séculieres, ils s’en melent plus qu’en Angleterre et autres pais protestans ou l’on leur a permis le mariage[1]

Mariage des prétres

- - - - -

Main principale M

650

{f.458v}

Force d’un pays

Il ne faut pas jujer de la force que les differents pais d’Europe avoint autrefois par celle qu’ils ont aujourd’hui, ce n’estoit pas seulement l’etendüe et la richesse d’un royaume qui en faisoit la puissance, mais plutost la grandeur du domeine du prince ; les rois d’Angleterre qui avoint de tres grands revenus firent de tres grandes choses et le[s] roix de France qui avoint de plus grands vasseaux en furent long temps moins aidés qu’embarassés :

Mis cela dans la Monarchie universelle[1]

Lors que les armées conquirent les terres furent partagées entre elles et les chefs ; mais

Partage des terres

plus la conquete estoit anciene, plus on avoit pu depouiller les roix par des usurpations ou par des recompenses et come les Normans furent les derniers conquérans le roy (1) Guilhaume qui se reserva tout le domeine ancien avec ce qu’il eut par le nouveau partage, fut le plus riche prince de l’Europe
(1) Ses revenus montoint a 1061 livres sterling par jour Oderici Vita L 1er[2] ce qui dans la proportion d’aujourd’huy revient a 4 ou 5 milions sterling par an.

Main principale M


647

n1.

Cette remarque est reprise dans L’Esprit des lois (XVIII, 17), sans la référence aux Tartares dont l’esprit de servitude et le despotisme constituent une exception à la liberté des peuples qui ne cultivent pas la terre (EL, XVII, 5 ; XVIII, 19). La documentation de Montesquieu s’étoffera à partir de 1733-1734 : il fait mention des ouvrages de Jean du Plan Carpin (Relation des voyages en Tartarie […], Paris, M. Soly, 1634 ; voir Geographica, p. 302, etc.) et de Pétis de la Croix père (Histoire du Grand Genghizcan, premier empereur des anciens Mogols et Tartares, Paris, veuve Jombert, 1710 ; voir nº 1934), dans les Réflexions sur la monarchie universelle en Europe, parues en 1734 (OC, t. 2, XIII, note (g), p. 351) : il lit la Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l’Empire de la Chine et de la Tartarie chinoise du père Du Halde (Paris, P. G. Le Mercier, 1735 ; extrait [1735-1739] dans Geographica, p. 139-284) et l’Histoire généalogique des Tatars (Leyde, A. Kallewier, 1726 – Catalogue, nº 3125 ; extrait [1734-début 1739] dans Geographica, p. 293-318) ; voir nº 205, note 1.

649

n1.

Cf. Romains, XXI, p. 272.

650

n1.

Cf. Réflexions sur la monarchie universelle en Europe, OC, t. 2, XI, p. 350, où ce paragraphe est repris presque mot pour mot.

650

n2.

Dans le livre IV (et non I) de son Histoire ecclésiastique, Orderic Vital rapporte que le roi touchait par jour 1 060 livres sterling 30 sous et 3 oboles (André Du Chesne, Historiae Normannorum scriptores Antiqui [...], Paris, R. Fouët, N. Buon et S. Cramoisy, 1619, liv. IV, p. 523 B). L’immense domaine royal de Guillaume, qu’il fit inventorier dans le Domesday Book, réunissait l’héritage d’Édouard le Confesseur et les biens patrimoniaux de Harold, confisqués après Hastings (Michel de Boüard, Guillaume le Conquérant, Paris, Fayard, 1984, p. 427).