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Pensées 688 à 692

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

688

Un empire fondé par les armes a besoin de se soutenir par les armes ; mais come lors qu’un estat est dans le trouble et la confusion, on n’imagine pas coment il peut en sortir, de meme lors qu’il est en paix et que l’on respecte sa puissance il ne vient point dans l’esprit comme cela peut changer il neglige donc necessairement la milice donc il croit n’avoir rien a esperer et beaucoup a creindre il cherche meme a l’affoiblir et par la devient la proye du premier accident :

Mis dans les Romains[1]

Main principale M

689

{p.472}

Etat en decadence

Lorsqu’on a pour voisin un estat qui est dans sa decadence on doit bien se garder de rien faire qui puisse hâter sa ruine, parce qu’on est a cet eguard dans la situation la plus hureuse où on puisse estre, n’y ayant rien de si comode pour un prince que d’estre aupres d’un autre qui reçoit pour lui touts les coups et touts les outrages de la fortune[1] :

- - - - -

Main principale M

690

Disputes de religion

Lors qu’un estat est tourmente par des disputes de relligion il arrive necessairement que lae puissance du prince en est tout occupé ce qui fait qu’il y subordone touts les autres points com̃e moins essentiels :
Il arrive que le prince devenant presque toujours partie intéressée elles fixent sur lui dans le meme moment l’amour et le respect d’une partie de ses sujets et la heine et le mepris de l’autre :
Il arrive que com̃e on ne juje plus du prince par ses vices ou par ses vertus, aussi le prince ne juje plus de ses sujets que par des qualites étrangeres que ce n’est plus le merite personnel qui doñe les places ny l’incapacité qui en prive ; mais l’avantage d’estre {p.473} d’un certein parti ou le malheur d’estre d’un autre.
Il arrive qu’une infinité de gens sont degoutés du gouvernement, or quoy que la mauvaise volonté d’une partie des cytoyens paroisse impuissante parce qu’elle ne fait pas de coups eclatans elle ne laisse pas d’avoir des effects sourds, qui se produisent dans l’ombre et le temps d’ou vienent les grandes revolutions

Mécontens

 :
Il arrive que les gens pais du dehors sont pleins de cytoyens chassés de leur patrie qui en révélent les secrets, en comuniquent les avantages en exagérent la rig[u]eur en desirent l’abaissement enfin cherchent a se faire regretter par touttes sortes de voyes

Emigration

 :

Hommes modérés

Enfin les homes sages, qui pourroint remedier au mal, estant par leur modération même d’abort lassés par la contradiction aportent dans leurs actions l’indolence de leur caractere tandis que les autres y mettent toutte l’activité du leur :
{p.474}

Disputes de religion

Pour guerir le mal il est inutile de travailler sur l’esprit des theologiens mais sur celui du peuple qui entrant passivement dans la querelle est plus capable d’estre gueri
L’attention que l’on donne a ce mal l’augmente sans mesure en faisant croire qu’il est plus grand qu’il n’est en effet ; les questions actueles devenant frivoles au bout d’un certein temps pendant que la relligion com̃e celeste s’en dégage et subsiste toujours :

Theologiens

Il faut réduire les theologiens a deffendre leurs opinions uniquement par amour pour la verité moyenant quoy ils n’iront jamais bien loin

Reunir les partis

Quand on veut les acomoder les partis on les accredite en faisant voir que leur maniere de penser est tres importante et décide du repos de l’estat et de la sureté du prince
Par une contradiction naturelle de l’esprit humein deux parties que l’on veut réunir devienent par cela seul plus portées à se contredire
{p.475}

Disputes de religion

On veut toujours avoir recours a l’authorité du prince parce qu’on aime a rendre les querelles illustres :
Il ne faut pas s’etoner que beaucoup de persones aiment ces disputes parce qu’elles jettent dans les affaires une infinité de gens que leur estat leur naissance et leur profession en excluoint :
Le peuple n’entre guere dans ces contestations que pour la part que le prince y veut prendre et sur le champ tout le monde devient spectateur pour voir quel sera le rôle d’un si grand acteur :
Pour lors le prince met ses sujets en estat de lui faire la seule resistance dont ils soyent capables qui est de suivre leurs opinions : Voy. 2e volum. mes Pensées page 14. vº

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Main principale M

691

Hebreu

Ceux qui n’ont lu que l’Écriture ste tirent continuelement de l’hébreu l’origine de touts les peuples[1] :

- - - - -

Main principale M

692

{p.476}

Fontenelle

Lors que je lis les Lettres du chr d’H. R. je suis en rage de voir un si grand home ecrire come cela[1] :

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Main principale M


688

n1.

Romains, XVIII, p. 237.

689

n1.

Repris dans L’Esprit des lois (IX, 10).

691

n1.

Les théories de l’antériorité du peuple juif (voir nº 78) et de l’hébreu comme langue-mère ont encouragé au XVIIe siècle le recours à l’étymologie érudite, comme celle de Samuel Bochart dans sa Geographia sacra : voir nº 243. Une critique de l’usage de ces étymologies en géographie historique a été formulée par Isaac de La Peyrère dans sa Relation de l’Islande (1663 ; dans Recueil de voyages au Nord […] de Jean-Frédéric Bernard, Amsterdam, J.-F. Bernard, 1715, t. I, p. 57-58 – Catalogue, nº 2751 ; extrait perdu : voir nº 806).

692

n1.

Selon Trublet (Mémoires pour servir à l’histoire de la vie et des ouvrages de M. de Fontenelle, Amsterdam, M. M. Rey, 1759, p. 128), Fontenelle n’aurait pas avoué publiquement les Lettres du Chevalier d’Her*** [1683], ouvrage critiqué pour son style guindé et affecté.