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Pensées 748 à 752

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

748

Romains

Ce qui rendoit inalterable la fortune des Romains c’est que surs de leur superiorite dans l’art militaire ils faisoint les guerres offensives avec peu de troupes, et employoint des forces prodigieuses dans les deffensives[1]

Main principale M

749

Conquêtes

Nous ne somes point dans ces climats chauts où les homes et les animaux, presque sans besoins, traversent des pais infinis et laissent une monarchie pour en aller attaquer une autre nos conquetes sont longues et avant qu’elles ne soyent achevées il y a toujours une certeine reaction qui remet le conquerant dans l’etat d’ou il estoit sorti[1]

Main principale M

750

L’Asie n’est pas a beaucoup pres si forte que l’Europe Candahar est la seule barriere entre le Mogol et la Perse {p.494} Bagdat entre la Perse et les Turcs Asoph entre les Turcs et les Moscovites et cette partie du monde L’Asie n’estoit point autre fois si forte qu’est l’Europe aujourd’hui n’estoit guere plus forte autrefois, ou dans chaque estat on ne song[e]oit qu’a metre en sureté le lieu de la residence du prince aussi dans les ancienes histoires trouve t’on des expeditions et rarement des guerres, des invasions plutost que des conquetes[1] :

- - - - -

Main principale M

751

Liberté

Liberté[1] il faut s’otter de l’idée ces mots de throne et de senat ou d’estats ce n’est pas ce qui caracterise la liberte ; il y a dans les monarchies des points et des moments de liberte…
Persone libre en Turquie pas meme le prince[2]
Persone libre a Venise pas meme
A Venise les senateurs libres politiquement et non pas civilement[3]
L’aristochratie de Genes eguale a celle de l’armée d’Alger[4]
La Holande est plus libre depuis qu’elle n’a plus de stathouder[5]
En Holande les magistrats sont libres en Angleterre ils sont esclaves come magistrats et libres come citoyens : c’est le mal lors qu’un magistrat est libre come magistrat et cela arrive toujours s’il n’y a quelque puissance reglante et temperante en Angleterre celui a qui on fait son proces et qui sera pendu le lendemain est plus libre qu’aucun citoyen du reste de l’Europe[6] :
En Espagne le roy et le clerge libres le peuple dans un etrange esclavage.
{p.495}

Republique

Toute peti republique trop petite ne peut pas estre apellée ll libre : libertas non sua vi nixa[7] :

Rome moderne

A Rome liberté des eclesiastiques et des etrangers : gouvernement doux quoy que deffectueux[8] :

- - - - -

Main principale M

752

Charlemagne

Charles magne sous lui les peuples du Nord furent sommis ; et le fleuve remonta vers sa source[1]

- - - - -

Main principale M


748

n1.

Cf. Romains, IV, p. 113, l. 78-81.

749

n1.

Cf. Réflexions sur la monarchie universelle en Europe (OC, t. 2, XIV, p. 353), où Montesquieu remarque que, dans le Nord, les chevaux des conquérants ne résistent pas et les hommes, « accablés de misères, ne peuvent plus songer à des entreprises glorieuses ». Il comparera le bilan de la guerre du Nord et des conquêtes de Charles XII avec celui d’Alexandre dans L’Esprit des lois (X, 13).

750

n1.

Cf. nº 271.

751

n1.

Premier état d’une réflexion poursuivie au nº 940. Sur un projet d’ouvrage concernant la Liberté politique, voir nº 934-935.

751

n2.

L’article nº 940 dira : « pas même le sultan ».

751

n3.

Dans son très influent Examen de la liberté originaire de Venise, Amelot de La Houssaye avait introduit une brèche dans le mythe de Venise, insistant sur la clôture progressive de l’oligarchie et sur son incompétence (Histoire du gouvernement de Venise, Paris, F. Léonard, 1677, 3e partie, « Des causes principales de la decadence de la République de Venise », p. 493 et suiv. – Catalogue, nº 3084 ; extrait de Montesquieu mentionné ci-après, nº 1842). La critique de ce qu’il faut entendre par liberté à Venise et par républiques en Italie, consignée dans les Voyages (p. 106, 296), se poursuivra dans L’Esprit des lois : si ces républiques se distinguent du despotisme asiatique parce que les pouvoirs ne sont pas concentrés entre les mêmes mains, ils le sont cependant dans le même corps de magistrats (XI, 6 : Derathé, t. I, p. 169-170).

751

n4.

Montesquieu se montre très sévère à l’égard de la noblesse génoise enrichie par le commerce et détestée du peuple (Voyages, p. 193, 516-517). Il définira Alger comme une « aristocratie militaire » (nº 1772).

751

n5.

Dans l’article nº 655, Montesquieu considérait que le stathoudérat était cette « puissance reglante et temperante » évoquée ci-après, qui limitait la tyrannie des magistrats sur les citoyens et que sa disparition rendait ces derniers moins libres. Il reprendra son texte plus loin pour le mettre en cohérence avec son analyse initiale : « La Holande est devenüe moins libre depuis qu’elle n’a point de stathouder » (nº 940).

751

n6.

La formule sera reprise dans L’Esprit des lois pour souligner le lien entre les lois criminelles et la liberté du citoyen. Le condamné à mort dans un État dont ces lois sont les meilleures possibles est « plus libre qu’un bacha ne l’est en Turquie » (XII, 4) ; cf. Notes sur l’Angleterre, Voyages, p. 505.

751

n7.

«Une liberté qui n’est pas appuyée sur sa force propre » (nous traduisons). Adaptation d’une phrase de Tacite (Annales, XIII, 19), utilisée par Machiavel : « Il n’y a rien de si foible, ni de si fragile, que la puissance qui n’est pas appuiée sur ses propres fondemens » (Le Prince, N. Amelot de La Houssaye (trad.), Amsterdam, H. Wetstein, 1684, XIII, p. 109 – Catalogue, nº 2401). La réflexion de Montesquieu est orientée vers l’idée de la fragilité des petits États qui doivent s’unir en fédérations pour résister aux agressions extérieures. Cf. nº 940, EL, IX, 1 et la note de Montesquieu dans l’édition de 1748, Derathé, t. I, « Variantes », p. 381).

751

n8.

À Rome, Montesquieu a remarqué l’influence des prêtres, la présence massive des ecclésiastiques étrangers et le relâchement des mœurs du clergé (Voyages, p. 257, 261, 283-284).

752

n1.

Montesquieu intègrera l’exemple de Charlemagne, comme force faisant refluer les peuples installés au Sud vers le Nord, dans l’édition de 1748 des Romains (XVI, p. 221-222, voir apparat critique).