Chapitre 10

Capitulum X1caput 9 1536.

Abydes [la larve de l’œstre1À la suite de Kitchell & Resnick 1999, 1664, n. 57, il faut reconnaître dans cet énigmatique amphibien, que Thomas de Cantimpré (TC 6, 2) a rangé parmi les monstres marins, la larve de l’œstre (œstridae), une grande mouche piquante, proche du taon. La source de ce passage est Aristote, comme l’indique la notice de Thomas de Cantimpré, et l’emprunt à Arist. HA 487 b 3-6 dans la traduction de Michel Scot est évident : Et quedam animalia vivunt in aqua ; deinde mutantur in aliam formam et vivunt extra, sicut quod nominatur grece ambides. Nam ipsum manet in fluminibus prius, deinde mutatur forma eius et fiet ex eo animal quod dicitur astoroz, et vivit extra, « et certains animaux vivent dans l’eau, ensuite ils changent de forme et vivent à l’extérieur [de l’eau], comme l’animal qu’on appelle en grec ambides. En effet celui-ci demeure d’abord dans les rivières, ensuite il change de forme, devient l’animal qu’on appelle astoroz, et il vit en dehors de l’eau ». Dans le texte grec, on lit : « Mais certains animaux vivent d’abord dans l’eau, puis changent de forme et vivent hors de l’eau ; c’est le cas des vers de rivière : car de ces vers se forme l’œstre » (Louis 1964, 4 ; voir aussi n. 4, p. 160). Il est peu probable que les encyclopédistes médiévaux aient reconnu dans l’abydes la larve de l’œstre décrite par Aristote.] [+][AM 24, 16 (11) [-]][+]

Abydes [+][AM 24, 16 (11) [-]][+]

Lieux parallèles : TC, De abyde (6, 2).

poisson

[1] Albert le Grand, dans le même livre que ci-dessus. [] AM 24, 16 (11)L’abydes est un animal marin qui séjourne et s’alimente d’abord dans l’eau. Ensuite il change d’aspect : il devient un animal terrestre et il sort de l’eau, cherchant désormais sa nourriture sur la terre ferme et, lorsqu’il change d’aspect, il change aussi de nom et on l’appelle l’astoym2Albert le Grand au premier livre du De animalibus (AM 1, 30) éclaire avec justesse la métamorphose de l’ambydez, qui lui est inconnu, par une comparaison avec la métamorphose des têtards en grenouilles. Ce commentaire d’Albert le Grand sur le texte d’Aristote était prudent et raisonnable. En revanche, les représentations figurées de l’abydes dans le Liber de natura rerum ou dans l’Hortus sanitatis témoignent de l’imagination débridée des illustrateurs..

[1] Albertus in libro ut supra. [] AM 24, 16 (11)Abydes2La tradition manuscrite d’Aristote (Arist. HA 487 b 3-6 MS) est ici corrompue et donne, là où on doit conjecturer le génitif pluriel ἀσκαρίδων, différentes formes aberrantes, ἀσπίδων, ἐμπίδων, difficiles à rapprocher du nom grec du vers, l’ἀσκαρίς. Le terme abydes, via un intermédiaire arabe, pourrait remonter à l’une de ces formes altérées pourvu que la corruption du texte grec original ait été ancienne. animal3animal post est hab. AM. est marinum cujus conversatio primum4primo AM. est in aquis et cibus ; et postea mutatur figura ejus et efficitur terrestre et egreditur de aqua, quaerens victum in terra. Et cum5ante cum hab. tunc AM. figura mutatur, mutatur6alt. mutatur non hab. AM. etiam7et AM. nomen ejus et vocatur astoym.

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1À la suite de Kitchell & Resnick 1999, 1664, n. 57, il faut reconnaître dans cet énigmatique amphibien, que Thomas de Cantimpré (TC 6, 2) a rangé parmi les monstres marins, la larve de l’œstre (œstridae), une grande mouche piquante, proche du taon. La source de ce passage est Aristote, comme l’indique la notice de Thomas de Cantimpré, et l’emprunt à Arist. HA 487 b 3-6 dans la traduction de Michel Scot est évident : Et quedam animalia vivunt in aqua ; deinde mutantur in aliam formam et vivunt extra, sicut quod nominatur grece ambides. Nam ipsum manet in fluminibus prius, deinde mutatur forma eius et fiet ex eo animal quod dicitur astoroz, et vivit extra, « et certains animaux vivent dans l’eau, ensuite ils changent de forme et vivent à l’extérieur [de l’eau], comme l’animal qu’on appelle en grec ambides. En effet celui-ci demeure d’abord dans les rivières, ensuite il change de forme, devient l’animal qu’on appelle astoroz, et il vit en dehors de l’eau ». Dans le texte grec, on lit : « Mais certains animaux vivent d’abord dans l’eau, puis changent de forme et vivent hors de l’eau ; c’est le cas des vers de rivière : car de ces vers se forme l’œstre » (Louis 1964, 4 ; voir aussi n. 4, p. 160). Il est peu probable que les encyclopédistes médiévaux aient reconnu dans l’abydes la larve de l’œstre décrite par Aristote.

2Albert le Grand au premier livre du De animalibus (AM 1, 30) éclaire avec justesse la métamorphose de l’ambydez, qui lui est inconnu, par une comparaison avec la métamorphose des têtards en grenouilles. Ce commentaire d’Albert le Grand sur le texte d’Aristote était prudent et raisonnable. En revanche, les représentations figurées de l’abydes dans le Liber de natura rerum ou dans l’Hortus sanitatis témoignent de l’imagination débridée des illustrateurs.

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1caput 9 1536.

2La tradition manuscrite d’Aristote (Arist. HA 487 b 3-6 MS) est ici corrompue et donne, là où on doit conjecturer le génitif pluriel ἀσκαρίδων, différentes formes aberrantes, ἀσπίδων, ἐμπίδων, difficiles à rapprocher du nom grec du vers, l’ἀσκαρίς. Le terme abydes, via un intermédiaire arabe, pourrait remonter à l’une de ces formes altérées pourvu que la corruption du texte grec original ait été ancienne.

3animal post est hab. AM.

4primo AM.

5ante cum hab. tunc AM.

6alt. mutatur non hab. AM.

7et AM.

Annotations scientifiques

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