Chapitre 15
[1491/vue 9] Capitulum XV1caput 14 1536.
Babilonicus [« le poisson de Babylone » : le périophthalme1On reconnaît traditionnellement dans le poisson de
Babylone le périophtalme (Periophthalmus barbarus Linné,
1766), aussi appelé gobie des marais, gobie sauteur ou encore
poisson-grenouille, dont les chambres branchiales peuvent contenir
de grandes réserves d’eau, ce qui lui permet de subsister à l’air
libre. Il s’appuie sur ses nageoires pectorales, très musclées, pour
se déplacer en sautillant. On le trouve en particulier dans les
marais côtiers et dans les mangroves d’Asie (voir De Saint-Denis
1955, 149 sq., § 175, n. 2 et D’Arcy Thompson
1947, 139). Dans leur commentaire d’Albert le Grand, Kitchell et
Resnick 1999, 1666, indiquent que, comme pour l’erachoides, les informations sur le babylonicus seraient issues, à l’origine, du De mirabilibus auscultationibus du
Pseudo-Aristote et auraient ensuite été reprises par Théophraste,
puis Pline.] et beluae [« le monstre
marin »2En
latin classique, belua est un terme générique
qui désigne les monstres marins qu’ils aient ou non une réalité
zoologique. Il ne renvoie pas à une espèce
particulière.] [+][AM 24, 22 (13) [-]][+] [+][AM 24,
18 (11) [-]][+]
Babilonicus2aabilonicus 1491. et
beluae3belua 1536. [+][AM 24, 22
(13) [-]][+] [+][AM 24, 18 (11) [-]][+]
Lieux parallèles : Babilonicus dans TC, De
babylonicis piscibus (7,
18).
Beluae dans TC, De beluis maris orientalis (6, 4).
[1] Albert le Grand dans le De
animalibus. [•] AM
[1] Albertus in libro De naturis
animalium. [•] AM
[2] Pline. [•] AM
[2] Plinius10L’auteur de l’Hortus
sanitatis reprend Albert le Grand, mais il supprime
l’incise ut dicit Plinius présente dans
le texte de celui-ci et la remplace par un marqueur sans
référence précise à l’œuvre, contrairement à l’habitude. Or le
marqueur est faux, car Albert le Grand réécrit le texte de Plin. nat. 9, 4-5 : Plurima autem et maxima animalia in Indico
mari […]. Sed in mari beluae circa
solstitia maxime uisuntur. Tunc illic ruont turbines, tunc
imbres, tunc deiectae montium iugis procellae ab imo uertunt
maria pulsatasque ex profundo beluas cum fluctibus uoluunt
tanta, ut alias thynnorum, multitudine ut Magni Alexandri
classis haud alio modo quam hostium acie obuia contrarium
agmen aduersa fronte derexerit ; aliter sparsis non erat
euadere.. [•] AM
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1On reconnaît traditionnellement dans le poisson de Babylone le périophtalme (Periophthalmus barbarus Linné, 1766), aussi appelé gobie des marais, gobie sauteur ou encore poisson-grenouille, dont les chambres branchiales peuvent contenir de grandes réserves d’eau, ce qui lui permet de subsister à l’air libre. Il s’appuie sur ses nageoires pectorales, très musclées, pour se déplacer en sautillant. On le trouve en particulier dans les marais côtiers et dans les mangroves d’Asie (voir De Saint-Denis 1955, 149 sq., § 175, n. 2 et D’Arcy Thompson 1947, 139). Dans leur commentaire d’Albert le Grand, Kitchell et Resnick 1999, 1666, indiquent que, comme pour l’erachoides, les informations sur le babylonicus seraient issues, à l’origine, du De mirabilibus auscultationibus du Pseudo-Aristote et auraient ensuite été reprises par Théophraste, puis Pline.
2En latin classique, belua est un terme générique qui désigne les monstres marins qu’ils aient ou non une réalité zoologique. Il ne renvoie pas à une espèce particulière.
3Alors que Pline indique très clairement que l’habitat des « poissons de Babylone » est constitué des trous d’eau résiduels de la décrue des rivières, l’Hortus sanitatis semble évoquer des bassins alimentés par des cascades ou des chutes d’eau. Le passage concernant la morphologie du périophtalme est lui aussi bizarrement corrompu. Pline compare la tête du babilonicus à celle de la rana marina [la baudroie ?]. Dans l’Hortus sanitatis elle est comparée à celle d’une grande grenouille, rana magna, ce qui est exact notamment à cause des yeux protubérants. Pline compare le reste du corps du babilonicus à celui des gobies, reliquas partes gobionum, tandis que l’auteur de l’Hortus sanitatis le compare à la queue de la raie, reliquas partes ragiae, sans doute dans un essai malheureux de correction. L’Hortus sanitatis a vraisemblablement cherché à restituer un nom de poisson plus admissible que la mention aberrante de la garance, rubiae, qui apparaît dans la tradition manuscrite de sa source (voir par exemple Stadler 1920, 1522).
4On remarquera ici le retournement merveilleux et dramatique auquel aboutissent les mutilations infligées au texte de Pline. Dans Plin. nat. 9, 5, en effet, ce sont les tempêtes et les ouragans qui débusquent les animaux marins et les amènent à la surface, et non les animaux marins qui sont capables de provoquer les tempêtes.
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1caput 14 1536.
2aabilonicus 1491
3belua 1536.
4La description de ces poissons, commune, à quelques variantes près, à Thomas de Cantimpré (TC 7, 18) et Albert le Grand (AM 24, 22 (13)), trouve sa source directe dans Plin. nat. 9, 175 : Piscium genera etiamnum a Theophrasto mira produntur. Circa Babylonis rigua decedentibus fluuiis in cauernis aquas habentibus remanere quosdam, inde exire ad pabula pinnulis gradientes crebro caudae motu, contraque uenantes refugere in suas cauernas et in his obuersos stare ; capita eorum esse ranae marinae similia, reliquas partes gobionum, branchias ut ceteris piscibus. Le passage de Théophraste (Theoph. frgm 171, 2) auquel Pline a puisé a été conservé (voir Stadler 1920, 1522).
5cavernis correximus ex Plin. : cavernosis maris AM cinorosis 1491 Prüss1 1536.
6marinarum AM.
7rubiae AM.
8branchos om. 1491 Prüss1 1536.
9cerebro 1491 Prüss1.
10L’auteur de l’Hortus sanitatis reprend Albert le Grand, mais il supprime l’incise ut dicit Plinius présente dans le texte de celui-ci et la remplace par un marqueur sans référence précise à l’œuvre, contrairement à l’habitude. Or le marqueur est faux, car Albert le Grand réécrit le texte de Plin. nat. 9, 4-5 : Plurima autem et maxima animalia in Indico mari […]. Sed in mari beluae circa solstitia maxime uisuntur. Tunc illic ruont turbines, tunc imbres, tunc deiectae montium iugis procellae ab imo uertunt maria pulsatasque ex profundo beluas cum fluctibus uoluunt tanta, ut alias thynnorum, multitudine ut Magni Alexandri classis haud alio modo quam hostium acie obuia contrarium agmen aduersa fronte derexerit ; aliter sparsis non erat euadere.
11post beluae hab. ut dicit Plinius AM.
12et — sunt non hab. AM.
13ante animalia hab. quaedam AM.
14inducant 1491 Prüss1 1536.
15alexander 1491.
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