Chapitre 61

Capitulum LXI1caput 61 1536.

Mulus ou mullus [« le mulet » : le surmulet ou le rouget barbet1Selon D’Arcy Thompson 1947, 268, le mullus du latin est la τρίγλη du grec (voir Arist. HA 591 a 12-13), que Louis 1969, 10, traduit par « trigle ». Ces deux termes désignent le rouget, dont on distingue deux espèces répandues sur nos côtes : l’une est le rouget barbet de vase (Mullus barbatus Linné, 1758), que l’on trouve communément en Méditerranée, l’autre, plus grand, est le rouget barbet de roche ou surmulet (Mullus surmuletus Linné, 1758), qui vit sur la côte française de l’océan Atlantique, dans la Manche et la mer du Nord. C’est par le terme de surmulet que De Saint-Denis 1955, 58, traduit le mullus de Pline, né dans « l’océan septentrional ». Cependant, De Saint-Denis 1947, 69, avait posé la question d’une possible distinction faite déjà par les Anciens entre ces deux rougets. De fait, Pline (Plin. nat. 9, 64) – repris par Thomas de Cantimpré (TC 7, 56), cité dans le premier paragraphe de ce chapitre –, distingue plusieurs espèces de mulli dont il ne donne pas les noms, en fonction de ce qu’ils mangent : le « limon » ne serait-il pas la nourriture du Mullus barbatus ? L’élément de description donné par Alexandre Neckam fait penser au rouget barbet de vase. Voir encore André 1986, 196, n. 364. Thomas de Cantimpré (TC 7, 56 et TC 7, 57) et Albert le Grand (AM 24, 82 (44) et AM 24, 78 (43)) consacrent tous deux un paragraphe au mulus et un autre au mullus, y donnant respectivement à peu près les mêmes informations et s’inspirant, pour le mulus, de Pline et, pour le mullus, d’Isidore de Séville. Or, le mullus de ces deux encyclopédistes est distingué du mulus par Stadler, cité par Kitchell & Resnick 1999, 1691 et n. 221, et identifié comme le « grey mullet », le Mugil chelo Cuvier, 1829, autrement nommé le Chelon labrosus Risso, 1827, c’est-à-dire un mulet à grosses lèvres. Au contraire, De Saint-Denis, dans les deux ouvrages cités plus haut, a soutenu que le mullus de Pline ne pouvait pas être un mulet. En tout cas, la différenciation graphique opérée par les deux encyclopédistes médiévaux n’a pas dû être signifiante pour Vincent de Beauvais, qui ne connaît que la graphie mullus, sous laquelle il a réuni les informations recueillies auprès des auteurs anciens et médiévaux dans un seul paragraphe. La géminée est absente des éditions princeps et de Prüss1, hormis dans le titre ; dans celle de 1536, mullus ne se trouve qu’une seule fois, dans la citation de Sénèque.] [+][VB 17, 69 De mulo [-]][+] [+][VB 17, 70 De medicinis ex mulo [-]][+]

Mulus vel mullus [+][VB 17, 69 De mulo2mullo VBd ut semper. [-]][+] [+][VB 17, 7070 nos : 71 VBd per errorem. De medicinis ex mulo [-]][+]

Lieux parallèles : Mulus dans TC, De mulo (7, 56) ; AM, [Mulus] (24, 82 (44)).
Mullus dans TC, De mullo (7, 57) ; AM, [Mullus] (24, 78 (43)).

poisson

[1] [] VB 17, 69, 1D’après le Liber de natura rerum. [] TC 7, 56, 1-8Le mulus [le surmulet], ainsi que Pline le dit, est un poisson de mer de taille moyenne, qui, parce qu’il est renommé, n’est servi qu’à la table des maisons prestigieuses. C’est un poisson extrêmement rare, cependant, que seul l’océan Septentrional produit. Il en existe cependant plusieurs sortes. Certains se nourrissent d’algues, d’huîtres, de limon et de la chair des autres poissons. Mais les plus renommés se reconnaissent à la double barbe qu’ils ont à la lèvre inférieure ; et ils se nourrissent de ce qui vit le long des rives à l’air libre. Les fins gourmets racontent que, lorsqu’un mulus [le surmulet] de qualité expire, on le voit passer par toute une variété de couleurs.

[1] [] VB 17, 69, 1Ex Libro de naturis rerum4Les informations données par Thomas de Cantimpré au début de son paragraphe sont presque copiées à l’identique, ou très légèrement résumées. Elles viennent de Plin. nat. 9, 64-66.. [] TC 7, 56, 1-8Mulus5mulus vel mullus VB2. est piscis marinus, ut ait Plinius, modicae quantitatis, gratia nobilitatis in esum tantum datus nobilibus. Rarissimus tamen est, quem septentrionalis tantum gignit oceanus. Horum tamen genera plura sunt. Quidam alga et ostreis ac limo ceterorumque piscium carne vescuntur. Nobiliores autem in inferiori labio vel6labio vel non hab. VBd. labro7La coordination par vel de deux substantifs qui signifient « lèvre » indique peut-être qu’il y a eu, à un moment donné de la tradition manuscrite, une hésitation de lecture. L’édition de Douai a corrigé en supprimant vel labrum, mais l’auteur de l’Hortus sanitatis, recopiant le texte de l’incunable, a maintenu les deux termes qu’on ne peut pas traduire. gemina barba insigniuntur ; victusque eorum est quod juxta ripas aeris serenitate8serenitatem 1491 Prüss1 1536. concreverit. Mulum nobilem expirantem numerosa colorum varietate spectari proceres gulae narrant.

[2] [] VB 17, 69, 2Sénèque, De naturalibus questionibus, livre 7. [] Sen. nat. 3, 17, 2Incroyables, [] VB 17, 69, 2comme on l’a déjà dit plus haut, [] Sen. nat. 3, 17, 2sont les œuvres de la sensualité : on fait nager le poisson dans la pièce. Attrapé sous la table, il est aussitôt servi sur la table. On ne trouve pas assez frais le mulus [le surmulet] qui ne meurt pas dans la main d’un convive. Pendant qu’ils meurent, on observe leur couleur, les nuances variées par lesquelles les fait passer la lutte de la vie contre la mort. [] Sen. nat. 3, 18, 1Le rouge d’abord, la pâleur ensuite se répand sur son corps : longue attente, assoupissante et d’une paresseuse sensualité. [] Sen. nat. 3, 18, 2On refuse de toucher à un poisson qui n’a pas été pêché le jour même, qui n’a pas, comme on dit, un goût de mer ; etc.

[2] [] VB 17, 69, 2Seneca, De naturalibus quaestionibus libro VII. [] Sen. nat. 3, 17, 2Hoc miraris accidere ; quanto incredibiliora sunt opera luxuriae, quotiens naturam aut mentitur aut uincit ? In cubili natant pisces, et sub ipsa mensa capitur qui statim transferatur in mensam : parum uidetur recens mullus, nisi qui in conuiuae manu moritur. Vitreis ollis inclusi afferuntur et obseruatur morientium color, quem in multas mutationes mors luctante spiritu uertit.Incredibilia, [] VB 17, 69, 2sicut jam superius dictum est9Cette incise, reprise à l’identique par l’auteur de l’Hortus sanitatis à Vincent de Beauvais, renvoie au chapitre 27 du livre 17 du Speculum naturale, De luxuria hominum in captura, et esu piscium, dans lequel la citation de Sénèque est plus longue., [] Sen. nat. 3, 17, 2sunt opera luxuriae : in cubili pisces natant, et sub ipsa mensa capitur qui statim in mensam transferatur. Parum recens videtur mulus10mullus 1536., nisi qui in convivae manu moritur. Observatur morientium color, quem11quaeque VBd. in multas mutationes mors ipsa luctante spiritu vertit. [] Sen. nat. 3, 18, 1Nihil est, inquis, mullo expirante illis formosius ; ipsa colluctatione animae deficientis rubor primum, deinde pallor suffunditur, squamaeque uariantur et in incertas facies inter uitam ac mortem coloris est uagatio. Longa somniculosae inertisque luxuriae neglegentia, quam sero expressa sero circumscribi se et fraudari tanto bono sensit !Rubor primum, deinde pallor suffunditur. Longa, somniculosa12semniculosa Prüss1 somniculosae VB. inertisque luxuriae expectatio13L’apparat critique de Oltramare 1929 à Sen. nat. 3, 18, 1 fait état des variantes : neglegentia Z expectatio G.. [] Sen. nat. 3, 18, 2Mirabamur tantum illis inesse fastidium ut nollent attingere nisi eodem die captum, qui, ut aiunt, saperet ipsum mare ; ideo cursu aduehebatur, ideo gerulis cum anhelitu et clamore properantibus dabatur uia.Nolunt attingere nisi eodem die14diem 1536. captum, qui ipsum, ut aiunt, mare sapiat15sapiunt 1491 Prüss1 1536. ; etc.16etc. om. 1536 ideo cursu advehitur hab. VB ex Sen..

[3] [] VB 17, 69, 5Isidore. [] Isid. orig. 12, 6, 25Le mulus [le surmulet] est ainsi appelé parce qu’il est mou [mollis] et très tendre2Sur cette étymologie fantaisiste, voir André 1986, 196, n. 364, et De Saint-Denis 1947, 68. L’origine du mot mulus reste aujourd’hui incertaine.. Consommé, il réprime, dit-on, les ardeurs amoureuses et affaiblit l’acuité du regard. Les personnes qui en ont souvent mangé sentent le poisson ; si on tue un mulus [surmulet] dans du vin, ceux qui en ont bu prennent le dégoût du vin.

[3] [] VB 17, 69, 5Isidorus. [] Isid. orig. 12, 6, 25Mullus uocatus quod mollis sit atque tenerrimus. Cuius cibo tradunt libidinem inhibere, oculorum autem aciem hebetari ; homines uero, quibus saepe pastus, piscem olent. Mullus in uino necatus, hi qui inde biberint taedium uini habent.Mulus vocatus est, eo quod mollis sit17fit VBd. ac18atque VB. tenerrimus. Cujus cibo tradunt libidinem inhiberi19L’apparat critique de André 1986 à Isid. orig. 12, 6, 25 fait état des variantes : inhiberi XC2YG inhibere DH inibere TVWK inibire U inuenere B. et oculorum aciem hebetari. Homines vero qui his saepe pasti sunt piscem olent ; [1491/vue 37] mulo in vino necato, qui inde biberint, taedium vini habent20Ces informations sont empruntées à Plin. nat. 32, 70 et Plin. nat. 32, 138, dont les extraits sont cités en note de sources..

[4] [] VB 17, 69, 6Alexandre. [] AN 31Le mulus [le rouget barbet de vase] se complaît dans les déjections de bœuf, au point qu’il y demeure, et que la chair du poisson emprunte sa coloration à ces déjections.

[4] [] VB 17, 69, 6Alexander. [] AN 31Mullus fimo bovis delectatur, adeo ut sic ipso diu jaceat et tincturam caro piscis ex fimo mutuetur. Sic et nonnulli obscaenis rebus et turpibus gloriantur.Mulus bovis21bonus 1536 hominis VBd. fimo delectatur, adeo ut in ipso jaceat et tincturam caro piscis ex fimo mutuetur.

Propriétés et indications

Operationes

[5] [] VB 17, 70, 1A. Pline. [] Plin. nat. 32, 44Le mulus [le surmulet] est un bon remède, en application ou en aliment, contre les pastenagues, les scorpions terrestres ou marins, les dragons3Sur les animaux nommés draco et scorpio, voir Draco marinus, ch. 26 ; Scorpio, ch. 86, 6. et les phalanges4La phalange est une araignée décrite par Pline (Plin. nat. 11, 79) dans les termes suivants : phalangia ex iis [araneis] appellantur quorum noxii morsus, corpus exiguum, uarium, acuminatum, adsultim ingredientum : « on appelle phalanges <les araignées> dont la morsure est venimeuse, le corps petit, bigarré, pointu, et qui avancent par bonds »..

[5] [] VB 17, 70, 1A. Plinius22post plinius hab. libro 32 VB.. [] Plin. nat. 32, 44Contra ea omnia auxiliatur, ut diximus, mullus, item contra pastinacam et scorpiones terrestres marinosque et dracones, phalangia inlitus sumptusue in cibo, […].Mulus contra pastinacas et scorpiones terrestres sive marinos et dracones atque spalangia23sphalangia VB2 phalangia VBd. prodest illitus aut in cibo sumptus24Pline énumère quelques poisons (le miel vénéneux ou même le miel pur, le scinque, les menstrues des femmes), puis en indique l’antidote. Voir encore Plin. nat. 32, 25 : […] percussis uero ab ea [sc. pastinaca] medentur et hi [sc. galei] quidem, sed et mullus ac laser. Le compilateur de l’Hortus sanitatis a jugé bon de fractionner le texte de Pline en deux usages distincts..

[6] [] VB 17, 70, 1B. [] Plin. nat. 32, 44La tête de ce même poisson, tout frais, réduite en cendre, est bonne contre tous les poisons, en particulier contre les champignons.

[6] [] VB 17, 70, 1B. [] Plin. nat. 32, 44[…] eiusdem recentis e capite cinis contra omnia uenena, priuatim contra fungos.Ejusdemque recentis e25de 1536. capite cinis contra omnia venena valet, et privatim contra fungos.

[7] [] VB 17, 70, 1C. [] Plin. nat. 32, 104En outre, la cendre des têtes des muli [surmulets], appliquée en frottant, soulage les crises de sciatique. On les incinère dans un vase de terre, et l’application doit être faite avec du miel.

[7] [] VB 17, 70, 1C. [] Plin. nat. 32, 104Ischiadicos liberant salsamenta e siluro infusa clysterio, euacuata prius aluo, sedis attritus cinis e capite mugilum et mullorum ; comburuntur autem in fictili uase, inlini cum melle debent.Iterum cinis e capite mulorum attritus26attritos 1491 Prüss1 1536. sciaticos27ischiaticos VB. liberat. Comburuntur autem in vase fictili et cum melle debent28dicunt VBd. illiniri29illini 1491 1536 VB at vide sis H. Rönsch, Itala und Vulgata, 18752, 285.30Le texte a déjà été cité au chapitre Mugilus, ch. 56, 5..

[8] [] VB 17, 70, 1D. [] Plin. nat. 32, 104On trouve que les muli [les surmulets] pris comme aliment ne valent rien pour les muscles ; [] Plin. nat. 32, 70on dit encore qu’en en mangeant on s’affaiblit la vue. [] Plin. nat. 32, 43-44En revanche, le mulus [le surmulet] est un remède contre les menstrues des femmes. [] Plin. nat. 32, 91Les muli [les surmulets] conservés et broyés, pris en breuvage, provoquent les vomissements.

[8] [] VB 17, 70, 1D. [] Plin. nat. 32, 120Mullos in cibo inutiles neruis inuenio.Mulos autem in cibo inutiles nervis invenio31invenis Prüss1. ; [] Plin. nat. 32, 70Mullorum cibo aciem oculorum hebetari tradunt.eorum quoque cibo tradunt oculorum aciem hebetari. [] Plin. nat. 32, 43-44Quid esset scincus diximus, saepius uero quantum ueneficii in menstruis mulierum. Contra ea omnia auxiliatur, ut diximus, mullus, item contra pastinacam […] (voir extrait cité ch. 61, 5).In menstruis vero mulierum auxiliatur mulus32Vincent de Beauvais a juxtaposé maladroitement deux morceaux de phrase tirés du texte de Pline, donnant à in la valeur de contra.. [] Plin. nat. 32, 91Vomitiones mulli inueterati tritique in potione concitant.Inveterati muli et in potione triti vomitiones33vomitationes VBd. concitant.

[9] [] VB 17, 70, 1E. [] Plin. nat. 32, 127La cendre des muli [surmulets] salés élimine les anthrax. [] Plin. 32, 138Et, comme on l’a dit, si on tue un mulus [surmulet] dans du vin, ceux qui ont bu de cette préparation se dégoûtent du vin.

[9] [] VB 17, 70, 1E. [] Plin. nat. 32, 127Carbunculos coracinorum salsamenta inlita discutiunt, item mullorum salsamenti cinis (quidam capite tantum utuntur cum melle) uel coracinorum carnes.Mulorum salsamenti cinis carbunculos discutit. [] Plin. 32, 138Mullus in uino necatus […] iis qui inde biberint taedium uini adfert.Mulus autem in vino necatus, ut dictum est, his qui biberint inde vini taedium affert34afferunt 1491 Prüss1 1536..

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1Selon D’Arcy Thompson 1947, 268, le mullus du latin est la τρίγλη du grec (voir Arist. HA 591 a 12-13), que Louis 1969, 10, traduit par « trigle ». Ces deux termes désignent le rouget, dont on distingue deux espèces répandues sur nos côtes : l’une est le rouget barbet de vase (Mullus barbatus Linné, 1758), que l’on trouve communément en Méditerranée, l’autre, plus grand, est le rouget barbet de roche ou surmulet (Mullus surmuletus Linné, 1758), qui vit sur la côte française de l’océan Atlantique, dans la Manche et la mer du Nord. C’est par le terme de surmulet que De Saint-Denis 1955, 58, traduit le mullus de Pline, né dans « l’océan septentrional ». Cependant, De Saint-Denis 1947, 69, avait posé la question d’une possible distinction faite déjà par les Anciens entre ces deux rougets. De fait, Pline (Plin. nat. 9, 64) – repris par Thomas de Cantimpré (TC 7, 56), cité dans le premier paragraphe de ce chapitre –, distingue plusieurs espèces de mulli dont il ne donne pas les noms, en fonction de ce qu’ils mangent : le « limon » ne serait-il pas la nourriture du Mullus barbatus ? L’élément de description donné par Alexandre Neckam fait penser au rouget barbet de vase. Voir encore André 1986, 196, n. 364. Thomas de Cantimpré (TC 7, 56 et TC 7, 57) et Albert le Grand (AM 24, 82 (44) et AM 24, 78 (43)) consacrent tous deux un paragraphe au mulus et un autre au mullus, y donnant respectivement à peu près les mêmes informations et s’inspirant, pour le mulus, de Pline et, pour le mullus, d’Isidore de Séville. Or, le mullus de ces deux encyclopédistes est distingué du mulus par Stadler, cité par Kitchell & Resnick 1999, 1691 et n. 221, et identifié comme le « grey mullet », le Mugil chelo Cuvier, 1829, autrement nommé le Chelon labrosus Risso, 1827, c’est-à-dire un mulet à grosses lèvres. Au contraire, De Saint-Denis, dans les deux ouvrages cités plus haut, a soutenu que le mullus de Pline ne pouvait pas être un mulet. En tout cas, la différenciation graphique opérée par les deux encyclopédistes médiévaux n’a pas dû être signifiante pour Vincent de Beauvais, qui ne connaît que la graphie mullus, sous laquelle il a réuni les informations recueillies auprès des auteurs anciens et médiévaux dans un seul paragraphe. La géminée est absente des éditions princeps et de Prüss1, hormis dans le titre ; dans celle de 1536, mullus ne se trouve qu’une seule fois, dans la citation de Sénèque.

2Sur cette étymologie fantaisiste, voir André 1986, 196, n. 364, et De Saint-Denis 1947, 68. L’origine du mot mulus reste aujourd’hui incertaine.

3Sur les animaux nommés draco et scorpio, voir Draco marinus, ch. 26 ; Scorpio, ch. 86, 6.

4La phalange est une araignée décrite par Pline (Plin. nat. 11, 79) dans les termes suivants : phalangia ex iis [araneis] appellantur quorum noxii morsus, corpus exiguum, uarium, acuminatum, adsultim ingredientum : « on appelle phalanges <les araignées> dont la morsure est venimeuse, le corps petit, bigarré, pointu, et qui avancent par bonds ».

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1caput 61 1536.

2mullo VBd ut semper.

370 nos : 71 VBd per errorem.

4Les informations données par Thomas de Cantimpré au début de son paragraphe sont presque copiées à l’identique, ou très légèrement résumées. Elles viennent de Plin. nat. 9, 64-66.

5mulus vel mullus VB2.

6labio vel non hab. VBd.

7La coordination par vel de deux substantifs qui signifient « lèvre » indique peut-être qu’il y a eu, à un moment donné de la tradition manuscrite, une hésitation de lecture. L’édition de Douai a corrigé en supprimant vel labrum, mais l’auteur de l’Hortus sanitatis, recopiant le texte de l’incunable, a maintenu les deux termes qu’on ne peut pas traduire.

8serenitatem 1491 Prüss1 1536.

9Cette incise, reprise à l’identique par l’auteur de l’Hortus sanitatis à Vincent de Beauvais, renvoie au chapitre 27 du livre 17 du Speculum naturale, De luxuria hominum in captura, et esu piscium, dans lequel la citation de Sénèque est plus longue.

10mullus 1536.

11quaeque VBd.

12semniculosa Prüss1 somniculosae VB.

13L’apparat critique de Oltramare 1929 à Sen. nat. 3, 18, 1 fait état des variantes : neglegentia Z expectatio G.

14diem 1536.

15sapiunt 1491 Prüss1 1536.

16etc. om. 1536 ideo cursu advehitur hab. VB ex Sen.

17fit VBd.

18atque VB.

19L’apparat critique de André 1986 à Isid. orig. 12, 6, 25 fait état des variantes : inhiberi XC2YG inhibere DH inibere TVWK inibire U inuenere B.

20Ces informations sont empruntées à Plin. nat. 32, 70 et Plin. nat. 32, 138, dont les extraits sont cités en note de sources.

21bonus 1536 hominis VBd.

22post plinius hab. libro 32 VB.

23sphalangia VB2 phalangia VBd.

24Pline énumère quelques poisons (le miel vénéneux ou même le miel pur, le scinque, les menstrues des femmes), puis en indique l’antidote. Voir encore Plin. nat. 32, 25 : […] percussis uero ab ea [sc. pastinaca] medentur et hi [sc. galei] quidem, sed et mullus ac laser. Le compilateur de l’Hortus sanitatis a jugé bon de fractionner le texte de Pline en deux usages distincts.

25de 1536.

26attritos 1491 Prüss1 1536.

27ischiaticos VB.

28dicunt VBd.

29illini 1491 1536 VB at vide sis H. Rönsch, Itala und Vulgata, 18752, 285.

30Le texte a déjà été cité au chapitre Mugilus, ch. 56, 5.

31invenis Prüss1.

32Vincent de Beauvais a juxtaposé maladroitement deux morceaux de phrase tirés du texte de Pline, donnant à in la valeur de contra.

33vomitationes VBd.

34afferunt 1491 Prüss1 1536.

Annotations scientifiques

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  • Morbi tempus nulla sed quam vestibulum
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