Sepia [la seiche1La seiche (Sepia officinalis Linné, 1758)
était un animal marin bien connu des Anciens, notamment du fait des
vertus multiples qu’ils reconnaissaient à son os. Pour autant, le
mode de vie de l’animal ne leur était pas aussi familier. Voir De
Saint-Denis 1947, 104 ; D’Arcy Thompson 1947, 231-233.] [+][VB 17,
89 De
sepia [-]][+] [+][VB 17, 90 De medicinis ex sepia [-]][+]
Sepia [+][VB 17, 89 De sepia [-]][+] [+][VB 17, 90 De medicinis ex sepia [-]][+]
Lieux parallèles : TC, De
sepia (7, 78) ; AM, [Sepia] (24, 113
(53)).
[1] [•] VB 17, 89, 1Isidore. [•] Isid. orig. 12, 6, 46La seiche est ainsi dénommée parce qu’on la capture plus
facilement en l’enfermant dans des filets2Le terme sepes
(« clôture, enceinte ») peut désigner une sorte de filet de
pêche : A. Blaise (Dictionnaire latin-français
des auteurs chrétiens, Turnhout, Brepols, 1954, édition
révisée par P. Tombeur, s. v.) relève un
emploi dans Cass. var. 5, 17, 6..
C’est une espèce immonde dans son accouplement, car elle conçoit
par la bouche, comme la vipère. La force de son encre est telle qu’au rapport de
certains, si l’on en verse dans une lampe, l’éclairage s’en trouve
changé et les gens ont des airs d’Éthiopiens.
[1] [•] VB 17, 89, 1Isidorus. [•] Isid. orig. 12, 6, 46
— Sepia
dicitur, quia sepibus interclusa facilius capitur ; in coeundo
obscenum genus ; ore enim concipit sicut uiperae. Cuius atramento
tanta uis est ut lucernae addito Aethiopas uideri ablato priori
lumine quidam tradant.Sepia dicitur quia sepibus interclusa facilius capitur.
In coeundo obscenum genus : nam ore concipit, sicut2post
sicut add. et 1536. vipera. [Prüss1/vue 39] Hujus atramenti tanta vis est ut, lucernae additum,
Aethiopes videri ablato priori lumine3priori post lumine hab. 1536. quidam tradunt4Isidore de Séville
emprunte à Plin. nat. 32, 141 : Sepiae atramento tanta uis est ut in lucerna addito
Aethiopas uideri ablato priore lumine..
[2] [•] VB 17, 89, 3D’après le Liber de natura
rerum. [•] TC 7, 78La seiche conçoit par la bouche, comme la vipère. Ses œufs sont durs. Ces poissons ne nagent dans
la mer que deux par deux, mâle et femelle. Ils pondent des œufs en
toute saison, et ceux-ci arrivent à maturité au bout de quarante
nuits. Quand la femelle pond, le mâle la suit et répand sa semence
sur les œufs pour les féconder3Le mâle féconde la femelle avant la ponte..
[2] [•] VB 17, 89, 3Ex Libro de naturis rerum5Vincent de Beauvais a
repris très fidèlement le texte de Thomas de
Cantimpré.. [•] TC 7, 78Sepia concipit ore, sicut et vipera. Ova ejus dura sunt. Hae non natant in mari nisi
par et par, masculus et femina. Omni tempore ovant, et in
quadraginta noctibus ova sua complent. Femina cum ovat, mas
eam6ea VBd. sequitur et
super ova semen insufflat ut vivificentur.
[3] [•] VB 17, 89, 4Aristote. [•] Arist. HA 524 b 14-18 MSLa seiche possède sous la bouche un organe que l’on appelle
le « fouet »4Le terme
« fouet », mastix, provient d’une mauvaise
compréhension du texte d’Arist. HA 524 b 14-15 : « Aucun
céphalopode n’a de viscères, mais seulement ce qu’on appelle le
foie [μύτις] et, au-dessus, la poche du noir » (Louis 1964, 115).
Dans sa transcription latine, Michel Scot a transformé le mot grec
μύτις, « foie », organe situé, chez la seiche, juste au-dessous de
celui sécrétant l’encre (le mot μύτις sert d’ailleurs, sans doute
à la suite d’une confusion, à désigner l’encre elle-même), en mastix, « fouet ». L’erreur a été facilitée par
la ressemblance entre le bras ectocotyle, dont l’individu mâle se
sert pour féconder la femelle, et un fouet. Le bras ectocotyle est
un des huit bras qui entourent la bouche ; il est dépourvu de
ventouses et sert à la copulation. Il en résulte une confusion
entre le mode de reproduction de la seiche (le sperme de
l’individu mâle transite en effet par le bras ectocotyle) et son
moyen de défense, c’est-à-dire l’encre qu’elle répand dans l’eau
et qui l’aide à échapper à ses prédateurs. Voir aussi une
description détaillée de ces organes dans Arist. PA 681 b 17-28.,
dans lequel se trouve une semence abondante, et quand elle prend
peur, elle rejette cette semence dans l’eau et trouble celle-ci.
[•] Arist. HA 525 a 6-7 MSElle a également à l’intérieur de son corps deux vésicules
pleines d’œufs, qui rappellent, par leur blancheur5L’Hortus
sanitatis souligne la blancheur des œufs de seiches : après
la fécondation, qui est interne, la femelle pond en effet des œufs
blancs ; mais elle les colore avec son encre après les avoir fixés
sur un support. Arist. HA 550 a 10-20 avait bien
observé le changement de couleur des œufs de seiche mais n’en
avait pas compris l’origine : « Quant aux seiches, elles pondent
des œufs, et ceux-ci ressemblent à des baies de myrte grosses et
noires : ils tiennent les uns aux autres, l’ensemble formant comme
une grappe ; ils sont entortillés autour de l’un d’entre eux, et
se détachent difficilement les uns des autres. En effet, le mâle
projette sur eux un liquide gluant qui les rend visqueux. Et ces
œufs augmentent de volume : au début, ils sont blancs, mais quand
le mâle a émis sa semence, ils grossissent et deviennent noirs.
Lorsque la petite seiche se développe, elle se forme entièrement à
l’intérieur à partir du blanc et une fois celui-ci déchiré, elle
en sort. Il se constitue, aussitôt que la femelle a pondu, une
espèce de grêlon. En effet, c’est à partir de cette substance que
la petite seiche se développe par la tête, à la façon des oiseaux
qui adhèrent par le ventre » (Louis 1968, 36). D’Arcy Thompson
1947, 232, y voit les « raisins de mer » décrits par Pline (Plin. nat. 32,
138)., des grêlons. [•] Arist. HA 525 a 11-12 MSLe corps des mâles est plus rugueux que celui des femelles.
[•] Arist. GA 758 a 21-23Le rejeton de la seiche est collé à l’œuf par la partie antérieure de son
corps. Et il ne peut en être autrement : en effet, la partie
antérieure et la partie postérieure se rejoignent.
[3] [•] VB 17, 89, 4Aristoteles. [•] Arist. HA 524 b 14-18 MS
— Et
nullus modus malachie habet membrum aliud ab istis preter membrum
quod dicitur mastiz, in quo est sperma magnum, et maxime in sepia.
Et quando accidit ei timor, eicit illud in aquam et turbat
eam.Sepia membrum habet sub ore positum quod dicitur mastim,
in quo est sperma magnum, et quando accidit timor, ejicit illud in
aquam et turbat eam. [•] Arist. HA 525 a 6-7 MS
— Sepia autem
habet in interiori[s] eius duo vasa <plena> ovis, similibus grandini
in albedine.Habet etiam in interiori suo vasa
duo plena ovis in albedine similia grandini. [•] Arist. HA 525 a 11-12 MS
— Et corpora marium
su<n>t magis aspera corporibus feminarum.Corpora vero marium magis aspera sunt quam feminarum.
[•] Arist. GA 758 a 21-23 MS
— Et
pullus sepiae est continuus cum ovo in anteriori parte corporis,
quoniam non potest esse nisi talis dispositionis tantum, et pars
anterior et pars posterior conveniunt in eodem loco.Pullus sepiae continuus est cum ovo7ova 1536. in
anteriori corporis parte. Nec potest aliter esse : anterior enim
pars et posterior in eodem loco conveniunt.
Propriétés et
indications
Operationes
[4] [•] VB 17, 90, 1A. Dioscoride. [•] Diosc. 597 GVLa seiche cuite dans son encre est néfaste pour l’estomac ;
elle relâche le ventre. La partie tendre de son os doit être
impérativement mélangée aux collyres, aux remèdes propres à ôter
les rugosités.
[4] [•] VB 17, 90, 1A. Dioscorides8Le compilateur de l’Hortus sanitatis a fractionné la citation
de Dioscoride trouvée chez Vincent de Beauvais en autant de
médications qu’il pouvait en distinguer.. [•] Diosc. 597 GV
— Sepia cum atramento suo
cocta cacostomacha est. Ventrem mollit. Ossis vero ejus molle est
colliriis. Trachomaticis necessarie miscetur.Sepia cum atramento suo cocta cacostomacha9cacostomacho Prüss1.10Transcription du grec
κακοστόμαχος, « qui fatigue l’estomac ». est, ventrem
mollit. Quod molle est ossis ejus collyriis, trachomaticis11trachomaticis correximus ex Diosc. : cracomaticis 1491 Prüss1 1536 VB. necessarie12necessariae 1536. miscetur.
[5] [•] VB 17, 90, 1B. Nota HSLe même. [•] Diosc. 597 GVSon os, broyé, enlève le
tartre des dents ; il redonne sa couleur originelle à une peau
tachée.
[5] [•] VB 17, 90, 1B. compil.Item13item non hab.
VB.. [•] Diosc. 597 GV
— Ossa tunsa rubiginem
dentibus tollunt. Maculas carnis integro restituent colori.Ossa tusa rubiginem14rubiginem correximus ex Diosc. :
oniguinem 1491 Prüss1 1536
VB2 onimguinem VBd. dentibus tollunt, maculas carnis
integro colori15colore 1536. restituunt.
[6] [•] VB 17, 90, 1C. [•] Diosc. 597 GVSi on
le vaporise dans les yeux, surtout additionné de sel, il guérit
les glaucomes des hommes et des animaux.
[6] [•] VB 17, 90, 1C. [•] Diosc. 597 GV
— Glaucomati hominum vel animalium in oculis sufflando
maxime cum sale ad sanitatem perducit.Glaucomata hominum vel animalium in oculis sufflando maxime
cum sale ad sanitatem perducunt.
[7] [•] VB 17, 90, 1D. [•] Diosc. 597 GVRéduit en poudre et bu dans de l’eau, cet os est souverain
contre les affections pulmonaires et l’asthme.
[7] [•] VB 17, 90, 1D. [•] Diosc. 597 GV
— Os ejus
tritum et cum aqua bibitum thoracis vitiis et asmaticis cito
prodest.Os16ante os hab. item VB.
ejus tritum et cum aqua bibitum toracis vitiis et asmaticis omnino
prodest.
[8] [•] VB 17, 90, 2E. Pline, livre 32. [•] Plin. nat. 32,
71Le gonflement et la rougeur des yeux sont
soignés par la poudre d’os de seiche appliquée avec du lait de femme, et, utilisée
seule, elle efface les granulations.
[8] [•] VB 17, 90, 2E. Plinius libro XXXII. [•] Plin. nat. 32, 71
— Tumorem
oculorum ruboremque saepiae cortex cum lacte mulieris inlitus
sedat, et per se scabritias emendat.Oculorum
tumorem ruboremque sepiae cortex cum lacte mulieris illitus sanat, et per
se scabritias17scatiricias 1491 Prüss1 1536. emendat.
[9] [•] VB 17, 90, 2F. [•] Plin.
nat. 32, 72La cendre de cet os
guérit les cicatrices des yeux et efface les taies des bêtes de
somme.
[9] [•] VB 17, 90, 2F. [•] Plin. nat. 32, 72
— Extrahit et squamas eius cinis. Cicatrices oculorum
cum melle sanat, […] emendat et albugines
iumentorum.Cinis ejusdem corticis cicatrices
oculorum sanat et albugines jumentorum emendat.
[10] [•] VB 17, 90, 2G. [•] Plin.
nat. 32, 100La seiche, prise comme aliment, est purgative [•] Plin. nat. 32, 125et leur os, plongé dans la saumure, permet d’extraire les
traits restés dans le corps6Vincent de Beauvais suit ici la tradition
manuscrite de Pline, très perturbée par d’importantes omissions.
Le texte de Pline est le suivant : « Pour extraire les traits
restés dans le corps on emploie la cendre d’os de seiche [saepiarum testae cinis], ou encore celle des
coquilles de pourpres délayée dans l’eau [purpurarum testae ex aqua], ou la chair de
poissons salés [salsamentorum carnes] ».
L’omission de cinis, notamment, laisse
croire au lecteur que c’est l’os de seiche et non la cendre de
celui-ci qui a la vertu d’extraire les traits. En outre, salsamentorum a été retiré de son contexte et
se trouve rapporté à aqua..
[10] [•] VB 17, 90, 2G. [•] Plin. nat. 32, 100
— [Apsinthium] aluum soluit et
noxiis animalibus intestina liberat
(soluunt et saepiae) ; in cibo datur cum oleo et sale et farina
coctum.Sepiae in cibo solvunt18La structure de la phrase de Pline a
induit en erreur Vincent de Beauvais ; Pline signifie simplement
ici que la seiche a, comme l’absinthe, la propriété de relâcher
les intestins. [•] Plin. nat. 32, 125
— Extrahit
corpori tela inhaerentia saepiarum testae cinis, item purpurarum
testae ex aqua, salsamentorum carnes, cancri fluuiatiles triti,
siluri fluviatilis […] carnes
inpositae. earumque testae ex aqua
salsamentorum inhaerentia corpori tela extrahunt.
[11] [•] VB 17, 90, 2H. [•] Plin.
nat. 32, 85On guérit aussi le
lentigo et les autres taches de la peau avec la cendre des os de
seiche.
[11] [•] VB 17, 90, 2H. [•] Plin. nat. 32, 85
— Medetur et lentigini
ceterisque uitiis ex ossibus saepiarum cinis.Medentur et lentigini ceterisque vitiis ex ossibus sepiarum ustis.
[12] [•] VB 17, 90, 2I. Le même. [•] Plin. nat. 32,
85Cette cendre supprime également les
excroissances de chair ainsi que les ulcères purulents.
[12] [•] VB 17, 90, 2I. Idem19ideo VBd.. [•] Plin. nat. 32, 85
— Et carnes
excrescentes tollit et umida ulcera.Cinis et
carnes excrescentes tollit et humida ulcera.
[13] [•] VB 17, 90, 3K. Platearius. [•] Circa instans , De osse sepieL’os que l’on trouve
dans le ventre de la seiche est excellent pour blanchir les dents, si on les
frotte avec cet os, réduit en une fine poudre placée sur un tissu
de lin.
[13] [•] VB 17, 90, 3K. Platearius. [•] Circa
instans, De
osse sepie
— Ad dentes dealbandos
pulvis eius subtilis in panno lineo subtili ponatur et inde dentes
fricentur (Matthaeus Platearius, Circa
instans, 1939, p. 90).Os sepiae quod in ejus ventre invenitur ad albandos dentes
valet, si pulvere ejus subtili in panno lineo posito
fricentur.
[14] [•] VB 17, 90, 3L. [•] Circa
instans , De osse sepieOn incorpore également sa poudre à une pommade de cédrat en
vue de blanchir le teint.
[14] [•] VB 17, 90, 3L. [•] Circa instans, De osse sepie
— Ad faciem dealbandam
pulvis eius conficiatur cum unguento citrino et illiniatur
facies (Matthaeus Platearius, Circa
instans, 1939, p. 90).Ad faciem quoque
dealbandam pulvis ejus cum unguento citrino conficitur.
~
1La seiche (Sepia officinalis Linné, 1758)
était un animal marin bien connu des Anciens, notamment du fait des
vertus multiples qu’ils reconnaissaient à son os. Pour autant, le
mode de vie de l’animal ne leur était pas aussi familier. Voir De
Saint-Denis 1947, 104 ; D’Arcy Thompson 1947, 231-233.
2Le terme sepes
(« clôture, enceinte ») peut désigner une sorte de filet de
pêche : A. Blaise (Dictionnaire latin-français
des auteurs chrétiens, Turnhout, Brepols, 1954, édition
révisée par P. Tombeur, s. v.) relève un
emploi dans Cass. var. 5, 17, 6.
3Le mâle féconde la femelle avant la ponte.
4Le terme
« fouet », mastix, provient d’une mauvaise
compréhension du texte d’Arist. HA 524 b 14-15 : « Aucun
céphalopode n’a de viscères, mais seulement ce qu’on appelle le
foie [μύτις] et, au-dessus, la poche du noir » (Louis 1964, 115).
Dans sa transcription latine, Michel Scot a transformé le mot grec
μύτις, « foie », organe situé, chez la seiche, juste au-dessous de
celui sécrétant l’encre (le mot μύτις sert d’ailleurs, sans doute
à la suite d’une confusion, à désigner l’encre elle-même), en mastix, « fouet ». L’erreur a été facilitée par
la ressemblance entre le bras ectocotyle, dont l’individu mâle se
sert pour féconder la femelle, et un fouet. Le bras ectocotyle est
un des huit bras qui entourent la bouche ; il est dépourvu de
ventouses et sert à la copulation. Il en résulte une confusion
entre le mode de reproduction de la seiche (le sperme de
l’individu mâle transite en effet par le bras ectocotyle) et son
moyen de défense, c’est-à-dire l’encre qu’elle répand dans l’eau
et qui l’aide à échapper à ses prédateurs. Voir aussi une
description détaillée de ces organes dans Arist. PA 681 b 17-28.
5L’Hortus
sanitatis souligne la blancheur des œufs de seiches : après
la fécondation, qui est interne, la femelle pond en effet des œufs
blancs ; mais elle les colore avec son encre après les avoir fixés
sur un support. Arist. HA 550 a 10-20 avait bien
observé le changement de couleur des œufs de seiche mais n’en
avait pas compris l’origine : « Quant aux seiches, elles pondent
des œufs, et ceux-ci ressemblent à des baies de myrte grosses et
noires : ils tiennent les uns aux autres, l’ensemble formant comme
une grappe ; ils sont entortillés autour de l’un d’entre eux, et
se détachent difficilement les uns des autres. En effet, le mâle
projette sur eux un liquide gluant qui les rend visqueux. Et ces
œufs augmentent de volume : au début, ils sont blancs, mais quand
le mâle a émis sa semence, ils grossissent et deviennent noirs.
Lorsque la petite seiche se développe, elle se forme entièrement à
l’intérieur à partir du blanc et une fois celui-ci déchiré, elle
en sort. Il se constitue, aussitôt que la femelle a pondu, une
espèce de grêlon. En effet, c’est à partir de cette substance que
la petite seiche se développe par la tête, à la façon des oiseaux
qui adhèrent par le ventre » (Louis 1968, 36). D’Arcy Thompson
1947, 232, y voit les « raisins de mer » décrits par Pline (Plin. nat. 32,
138).
6Vincent de Beauvais suit ici la tradition
manuscrite de Pline, très perturbée par d’importantes omissions.
Le texte de Pline est le suivant : « Pour extraire les traits
restés dans le corps on emploie la cendre d’os de seiche [saepiarum testae cinis], ou encore celle des
coquilles de pourpres délayée dans l’eau [purpurarum testae ex aqua], ou la chair de
poissons salés [salsamentorum carnes] ».
L’omission de cinis, notamment, laisse
croire au lecteur que c’est l’os de seiche et non la cendre de
celui-ci qui a la vertu d’extraire les traits. En outre, salsamentorum a été retiré de son contexte et
se trouve rapporté à aqua.
~
1caput 80 1536.
2post
sicut add. et 1536.
3priori post lumine hab. 1536.
4Isidore de Séville
emprunte à Plin. nat. 32, 141 : Sepiae atramento tanta uis est ut in lucerna addito
Aethiopas uideri ablato priore lumine.
5Vincent de Beauvais a
repris très fidèlement le texte de Thomas de
Cantimpré.
6ea VBd.
7ova 1536.
8Le compilateur de l’Hortus sanitatis a fractionné la citation
de Dioscoride trouvée chez Vincent de Beauvais en autant de
médications qu’il pouvait en distinguer.
9cacostomacho Prüss1.
10Transcription du grec
κακοστόμαχος, « qui fatigue l’estomac ».
11trachomaticis correximus ex Diosc. : cracomaticis 1491 Prüss1 1536 VB.
12necessariae 1536.
13item non hab.
VB.
14rubiginem correximus ex Diosc. :
oniguinem 1491 Prüss1 1536
VB2 onimguinem VBd.
15colore 1536.
16ante os hab. item VB.
17scatiricias 1491 Prüss1 1536.
18La structure de la phrase de Pline a
induit en erreur Vincent de Beauvais ; Pline signifie simplement
ici que la seiche a, comme l’absinthe, la propriété de relâcher
les intestins.
19ideo VBd.