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Volume I|Volume II|Volume III|Citer le texte et les notes| Écritures|Affichage

Pensées 1248 à 1252

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume II

1248

Licurgue a fait tout ce qu’il a pu pour rendre ses citoyens plus guerriers

Legislateurs

 : Platon et Thomas Morus plus honnêtes gens, Solon plus egaux, les legislateurs juifs plus relligieux, les Carthaginois plus riches, les Romains plus magnanimes[1]

Main principale E

1249

{f.103v} Savedra Corona gothica[1] voir ce livre.

Main principale E

1250

Les Francs s’incorporerent d’abord avec les nations vaincües non les Saxons ni les Bretons et les Gots pendant trois cens ans qu’ils regnerent en Espagne[1] ne contracterent de mariages ni ne se meslerent avec les Espagnols[2] * de là je tire l’origine de leur decadence et de la superiorite des Francs.

- - - - -

Main principale E

1251

Des serments.

Les serments

Ce sont des morceaux de mon projet du Traité sur les devoirs[1]

tiennent lieu du gage que l’on est naturellement porté à donner pour la promesse, car on a toujours eû besoin de se procurer la confiance des autres

Sermens

 : ainsi on a fait souvent les conventions des autres suivantes : si je ne fais pas ce que je vous promets je veux perdre le gage que je vous mets {f.104r} entre les mains : si je ne fais pas ce que je promets je veux que mon ami s’en offense et soit contraint de vous reparer le tort que je vous aurai fait ; si je ne fais pas ce que je vous promets, je me soumets au plus grand des malheurs, c’est à dire, a la vengeance de Dieu, et dans ce cas si je n’y crois pas je vous donne un gage faux et je vous trompe de deux manieres ; car vous n’avés ni la chose que je vous ai promis, ni le gage que vous croyés avoir.
Ceux qui disent que les sermens n’ajoutent rien a la promesse se trompent fort : car votre promesse ne vous lie que parce qu’elle m’engage à vous croire. Le lien augmente donc avec le motif de confiance : j’ai compté sur ce que vous me disiés non seulement parce que vous le disiés, mais aussi {f.104v} parce que j’ai cru que vous aviés de la relligion et que vous ne m’avés pas donné sujet de penser que vous êtiés un athée.
S’il est faux que le serment soit un nouveau lien il est faux aussi que la parole soit un lien, car la parole ne lie que par le degre de credibilite qu’elle donne à celui a qui on l’a donnée.

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Main principale E

1252

Du gouvernement d’Angleterre.

Les Anglois peuvent demander sur la question s’il est permis de resister à la tyrannie

Gouvernement Anglois

, est il plus utile au genre humain que l’opinion de l’obeissance aveugle soit etablie que celle qui borne la puissance lorsqu’elle devient destructive[1].
Valoit il mieux que des villes florissantes fussent {f.105r} baignées dans le sang que si Pisistrate avoit êté exilé, Denis chassé, Phalaris depoüillé de la puissance.
Suposons pour un moment qu’un gouvernement cruel et destructeur se trouvât etabli dans tout l’univers et qu’il ne subsistât pas par la force des tyrans mais par une certaine credulité et superstition populaire, si quelqu’un venoit desabuser les hommes de cette superstition et leur aprendre des loix invariables et fondamentales ne seroit il pas proprement le bienfaiteur du genre humain et quel heros à plus juste titre meriteroit des autels.
Il n’y a pas de bon sens

Autorité de la loi

de vouloir que l’autorité du prince soit sacrée et que celle de la loi ne le soit pas.
La guerre civile

Guerre civile

se fait lorsque les sujets resistent au prince : la guerre civile se fait {f.105v} lorsque le prince fait violence a ses sujets, l’un et l’autre est une violence exterieure.
Mais, dira t on, on ne dispute pas le droit des peuples

Tyrannie se perpetue

mais les malheurs de la guerre civile sont si grands qu’il est plus utile de ne l’exercer jamais ; comment peut on dire cela ? Les princes sont mortels la republique est eternelle ; leur empire est passager, l’obeissance de la rep. ne finit point : il n’y a donc point de mal plus grand et qui ait des suittes si funestes que la tolerance d’une tyrannie qui la perpetuent dans l’avenir.

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Main principale E


1248

n1.

Cf. nº 1911.

1249

n1.

Œuvre non traduite de Diego Saavedra Fajardo, diplomate espagnol (1584-1648), la Corona gothica Castellana y Austriaca (Munster, J. Jansonio, 1646 – Catalogue, nº 3176) est une histoire de la monarchie espagnole depuis sa fondation par les Wisigoths ; voir Belén Rosa de Gea, « La Corona Gótica de Saavedra Fajardo », dans Biblioteca Saavedra Fajardo de pensamiento político hispánico [en ligne à l’adresse suivante : http://saavedrafajardo.um.es/WEB/archivos/NOTAS/RES0045.pdf].

1250

n1.

Période qui s’étend de 415, date de l’installation des Wisigoths en Espagne, jusqu’en 713, avec la domination complète des Arabes sur la péninsule ibérique.

1250

n2.

L’Esprit des lois parle de la suppression par Récessuinde de la prohibition des mariages entre Goths et Romains en Espagne (XXVIII, 7, et note (c) de l’auteur), mentionnée dans la loi des Wisigoths (Friedrich Lindenbrog, Codex legum antiquarum, Francfort-sur-le-Main, J. et A. Marnios, 1613, p. 51 – Catalogue, nº 820).

1251

n1.

Voir nº 57, note 1 et nº 220, 924, 1266.

1252

n1.

Cette question était l’objet de la querelle sur l’obéissance passive : voir nº 625. Sur le gouvernement des lois, la tradition républicaine anglaise et son influence sur Montesquieu, voir Alexis Keller, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « République » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=128].