Afficher Masquer
Passages biffés :
Sauts de pages :
Changements de mains :
Mots clés en marge
(main T) :
DistinguerIntégrer
Corrections du transcripteur :

Fermer

Accueil|Présentation du projet|Abréviations|Introductions|Texte|Index

Français|English Contacts

Volume I|Volume II|Volume III|Citer le texte et les notes| Écritures|Affichage

Pensées 1494 à 1498

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

Fermer

M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

Fermer

Pensées, volume II

1494

{f.223v} Je ne doute en aucune maniere que dans une petite republique

Petite republique

on ne pût donner une education telle qu’elle fût toute composée d’honnêtes gens.
Les loix font les bons et les mauvais citoyens

Loix font les citoyens

 : le même esprit de timidité qui fera un homme exact à ses devoirs dans une republique, fera un homme ruse dans une autre. Le même esprit de hardiesse qui fera un homme qui aime sa patrie et qui se sacrifiera pour elle dans un état, fera un voleur de grand chemin dans un autre.
Je suppose qu’un homme qu’un homme sauvage qui n’a jamais vêcu que dans les forêts, rencontre pour la premiere fois de sa vie un autre homme de même espece que lui, et qu’ils ne puissent fuir ni l’un ni l’autre, le hazard fondé sur le moindre geste, sur un maintien, fera que ces deux hommes chercheront à s’entredétruire ou à se préter secours ; aussi la moindre circonstance fera t’elle d’abord un peuple antropophage, ou un {f.224r} peuple qui aura des mœurs.
Ce qui fait la plupart des méchans hommes

Mechans

, c’est qu’ils se trouvent dans des circonstances où ils se trouvent sont plus frappés de la gloire ou de l’utilité de faire des crimes, que de la honte ou du péril de les commettre. De bonnes loix

Loix

peuvent rendre ces circonstances rares, de mauvaises loix les multiplient ; des loix indifferentes laissent toutes celles que le hazard peut produire.

- - - - -

Main principale F

1495

Surprendre des camps

Il y a des choses qui pouvoient se faire autrefois, et qui à present ne se font plus. Par exemple, Titus Martius en Espagne surprit dans la même nuit deux camps des ennemis, l’un après l’autre[1]. Le bruit de la mousqueterie et du canon ne le permettroit plus.

- - - - -

Main principale F

1496

Vegece a trés bien remarqué que les armées licentieuses[1] sont mutines, sa raison[2]... * Il y en a une autre, c’est qu’elles sont moins accoutumées au commandement.

- - - - -

Main principale F

1497

{f.224v} Comme les Suisses

Suisses

nous ont donné l’art de la guerre en formant notre infanterie[1] ; il n’est pas étonnant que les Romains eussent fait autrefois de même.

- - - - -

Main principale F

1498

Les conditions de paix imposées par les Romains, étoient prises des idées de ces tems là où l’on ne cherchoit pas tant à s’aggrandir qu’à affoiblir ses ennemis. Ainsi la paix que les Lacedemoniens donnerent aux Atheniens, fut telle qu’ils auroient les mêmes amis et les mêmes ennemis, les mêmes galeres, &c.

- - - - -

Main principale F


1495

n1.

Lucius Martius, en 212 av. J.-C., s’empare en une nuit de deux camps carthaginois (Tite-Live, XXV, 39).

1496

n1.

« Qui prend trop de liberté et de licence » (Furetière, 1690, art. « Licencieux »).

1496

n2.

Végèce, De re militari (III, 4 – Catalogue, nº 1742 et 1743 : éd. de 1553 et 1606-1607) ; l’auteur y invoque les durs travaux qui rebutent les troupes ayant vécu dans leurs quartiers « dans l’oisiveté et la mollesse ». Cf. nº 1527-1528.

1497

n1.

Les fantassins suisses, habiles aux techniques du combat à la pique ou à l’arbalète, ont été utilisés comme instructeurs par Louis XI et recrutés comme mercenaires par diverses puissances européennes dès le XVe siècle. L’analogie entre les méthodes de combat des légions romaines et celles des troupes helvétiques inspira les réformateurs de l’infanterie à la Renaissance et ceux qui, comme Machiavel, dans son Art de la guerre (Paris, C. Chappelain, 1614 – Catalogue, nº 2402), aspiraient à un renouveau de l’éthique militaire ; voir Thomas F. Arnold, Les Guerres de la Renaissance, XVe-XVIe siècles, Paris, Autrement (Atlas des guerres), 2002.