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Pensées 175 à 179

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

175

On

Esclavage

voit dans la Nouvelle relation des isles francoises{p.159} il faudroit retablir de l’Amerique que Louïs treize eut bien de la peine d’establir les loix de l’esclavage pour les negres d’Amerique et que ce ne fut que sur l’esperance qu’on lui dona de leur conversion qu’il y consentit[1].

- - - - -

Main principale M

176

Esclavage establissement d’un droit qui rend un home tellement propre a un autre home qu’il est le maitre absolu de sa vie et de ses biens[1]

Mis dans les loix

- - - - -

Main principale M

177

[Passage à la main D] Personne n’i

Sicile

Personne n’ignore la puissance des anciens rois de Sicile sur la terre et sur la mer, rivaux ou alliés des Cartaginois ou des Romains souvent vainqueurs des uns et des autres cette isle même avoit dans son sain plusieurs grandes puissances un tres grand nombre de grandes villes qui se gouvernoient par leurs loix, egalement capables de faire la guerre et de la soutenir[1] :
Quand la Sicile devint une province romaine elle fut avec l’Egyp[t]e le grenier de Rome et de l’Italie, et par consequent {p.160} une des principales parties de l’empire, il faut donc que des causes etrangeres ayent mis ce beau pays dans l’etat de decadence ou il est ; je crois qu’il n’en faut point chercher d’autre origine que celles que je vais donner ; l’absence de ses souverains qui ont toujours tiré l’or et l’argent du pays, la depopulation arrivée par le grand nombre de prêtres et de moines, ce qui se fait plus sentir dans les pays du midy qui se depeuplent toujours plus que ceux du Nord parce qu’on y vit beaucoup moins : voici ce q l’usage ce qu’il faudroit faire pour obvier a ces inconveniens
L’empereur Dom Carlos[2] tireroit un grand parti de la Sicile

Parti à tirer de la Sicile

s’il en employoit les revenus a entretenir une flotte, et par la il seroit trés respecté sur les côtes de l’Archipel, de l’Asie, de Barbarie[3], d’Italie, d’Espagne et même par les Anglois et les Hollandois qui auroient besoin de lui pour leur commerce ; il pourroit tenir le Turc en echec du côté de la mer, les tributs ne sortiroient point de {p.161} la Sicile et y seroient consommés, et le pays seroit plus en etat de porter les charges ; il faudroit moins en Sicile de troupes de terre puisque la flotte en garderoit les côtes, l’empereur le roy de Naples ne peut presque pas disposer des troupes de terre qu’il a en Sicile et ou elles sont pour ainsi dire enfermées.
Pour mettre la Sicile en etat d’entretenir cette flotte il a des moyens en ses mains que les autres souverains n’ont pas, comme il exerce la puissance pontificale[4] dans la Sicile il pourroit a son gré diminuer le nombre des moines, retrancher leurs biens et en grossir les revenus publics, un pretexte suffit pour ces sortes de choses, il pourroit obliger les ecclesiastiques a cultiver ou donner a cens leurs terres incultes ; il faudroit se conduire de maniere que l’on fit paroitre beaucoup de respect pour les superstitions indifferentes pendant qu’on detruiroit les superstitions nuisibles ; on pourroit mettre en Sicile les invalides des troupes imperiales royales {p.162} qui serviroient a la garder et y appliquer les revenus des principaux benefices, il faudroit y faire des loix qui favorisassent les mariages et entretenir une exacte severité dans la police, il faut faudroit y appeller et favoriser les juifs et les etrangers, il faudroit employer les soyes qui y viennent en manufactures[5], voici on pourroit encourager le labourage en deux manieres ; 1º en favorisant la sortie des grains de Sicile et trouvant un debouché pour les vendre aux Hollandois, Marseillois et même dans l’Archipel qui en manque quelquefois, 2º en entretenant le prix du bled un peu haut ce qu’on pourroit faire tres facilement : or rien n’entretient plus l’ardeur du maitre et du colone[6] pour le travail que l’esperance d’un prix du bled raisonable pour son bled : il y a toujours un raport naturel entre ldes le prix des fruits de la terre et le salaire que l’on donne aux gens qui la travaillent, si les fruits qui en viennent valent peu {p.163} on leur donne peu, s’ils valent beaucoup on leur donne beaucoup, or on voit bien que dans u ce dernier cas ils sont plus en etat de payer les tributs, de la politique des princes d’Italie qui entretiennent toujours le bled a un prix tres bas il resulte la misere pour le maitre et la faineantise pour le colone.

Passage de la main M à la main D

178

Plus un pays est peuplé plus il est en etat de fournir du bled aux etrangers.

Main principale D

179

Sixte Quint

Six V

dans cinq ans de pontificat par son bon gouvernement par l’austerité des moeurs qu’il etablit par la destruction des bandits par la protection continuelle donnée aux loix se vit en etat de faire des ouvrages immenses dans Rome d’amasser un grand tresor et de donner de la jalousie aux Espagnols[1]

- - - - -

Main principale D


175

n1.

Le fait, repris dans L’Esprit des lois pour illustrer l’une des origines de l’esclavage (XV, 4), est évoqué par Jean-Baptiste Labat dans ses Nouveaux voyages aux îles de l’Amérique […] (Paris, G. Cavelier, 1722, t. IV, chap. 7, p. 114 – Catalogue, nº 2746).

176

n1.

Cf. De l’esprit des loix (manuscrits), II, OC, t. 4, p. 376, l. 1-3 (secrétaire H, comme la note ici en marge) ; EL, XV, 1.

177

n1.

Ce passé glorieux est celui des cités fondées par les Grecs (VIIIe-IIIe siècles av. J.-C.), comme Agrigente, Géla, Syracuse, où la tyrannie a stimulé l’activité économique et repoussé les invasions carthaginoises. La Sicile, devenue première province romaine en 241 av. J.-C., fournissait Rome en blé.

177

n2.

Au moment de la rédaction de cet article, la Sicile appartient à l’empereur d’Autriche, Charles VI, échangée en 1718 par Victor Amédée II, duc de Savoie, contre la Sardaigne. À la suite de la guerre de Succession de la Pologne, elle revient en 1735 à Don Carlos, fils de Philippe V d’Espagne, « roy de Naples », ce qui explique les corrections apportées par le secrétaire E (1734-1739).

177

n3.

« L’Archipel » désigne la mer Égée, séparant l’Europe de la partie asiatique de la Méditerranée (« l’Asie ») ; voir Olfert Dapper, Description exacte des îles de l’Archipel et de quelques autres adjacentes […], Amsterdam, G. Gallet, 1703 – Catalogue, nº 2615 ; la Barbarie « est renfermée entre le mont Atlas, l’Ocean atlantique, la Mer Méditerranée & les déserts de Lybie & d’Egypte » (Olfert Dapper, Description de l’Afrique contenant les noms, la situation et les confins de toutes ses parties, leurs rivières, leurs villes et leurs habitations, leurs plantes et leurs animaux, les mœurs, les coutumes, la langue, les richesses, la religion et le gouvernement de ses peuples, Amsterdam, Wolfgang, Waesberge, Boom & Van Someren, 1686, p. 116).

177

n4.

Après la conquête normande contre les Arabes, sous le pontificat d’Urbain II, les rois de l’île ont été déclarés légats du Saint-Siège et juges des causes ecclésiastiques (1098) par l’intermédiaire d’un tribunal dit de la Monarchie : sur ce privilège, voir le compte rendu du Journal des savants de 1689 (nº 182, note 5), p. 292 et l’article nº 214.

177

n5.

Introduite par les Normands, la fabrication de la soie est une des principales activités de Messine (Savary des Bruslons, Dictionnaire universel de commerce, [Amsterdam], Jansons, 1726-1732, t. I, p. 997-998).

177

n6.

Lire ici et plus bas : colon. Voir nº 45, note 4.

179

n1.

Cf. Montesquieu, Réflexions sur le caractère de quelques princes et sur quelques événements de leur vie (env. 1731-1733, OC, t. 9, p. 55) et nº 623. Montesquieu rappelle les grands points de l’administration exemplaire de Sixte V (Felice Peretti), pape de 1585 à 1590 (Dictionnaire historique de la papauté, P. Levillain (dir.), Paris, Fayard, 1994, art. « Sixte V »). Il possédait La Vie du pape Sixte cinquième par Gregorio Leti (Paris, A. Pralard, 1699 – Catalogue, nº 265).