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Pensées 202 à 206

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

202

La

Metaphisique. Combien est séduisante

metaphisique a deux choses bien seduisantes, elle s’accorde avec la paresse, on l’etudie partout, dans son lit, a la promenade &c. d’ailleurs la metaphisique ne traite que de grandes choses, on y negocie toujours pour de grans interêts ; le phisicien, le logicien, l’orateur ne s’occupent que de petits objets, mais le metaphisicien s’empare de toute la nature, la gouverne a son gré, fait et defait les dieux, donne et ôte l’intelligence, mais met l’homme dans la condition des bêtes ou l’en ôte, toutes les notions qu’elle donne sont interessantes parce qu’il s’agit de la tranquilité presente et future

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Main principale D

203

Je suis plus touché quand je vois une belle peinture de Raphael qui me represente {p.197} une femme nuë dans le bain que si je voyois Venus sortir de l’onde

Peinture
Pourquoi touche plus que la nature

, c’est que la peinture ne nous represente que les beautés des femmes et rien de ce qui peut en faire voir les defauts, on y voit tout ce qui plait et rien de ce qui peut degoûter, d’ailleurs dans la peinture l’imagination a toujours quelque chose a faire, et c’est un peintre qui represente toujours en beau[1]. Pourquoi l’Aloisia

Aloïsia

charme t’il si fort en latin et si peu en françois[2], c’est que le françois represente au François les choses comme elles sont ; il lui donne une idée juste qui est si claire qu’il n’en peut pas ajoûter d’accessoires ; dans le latin que nous n’entendons pas parfaitement, l’imagination ajoûte a la véritable idée une idée accessoire qui est toujours plus agreable[3]. Voila pourquoi les traductions ne nous plaisent pas tant que les originaux, quoique reellement elles soient aussi belles, chaque langue ayant ses expressions aussi parfaites l’une que l’autre.

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Main principale D

204

{p.198}

Constantin

Constantin fit une faute en consentant que la juridiction ecclesiastique que les chretiens avoient etablie entr’ eux du tems du tems des empereurs payens, fût autorisée ; les chretiens ne pouvoient gueres aller plaider devant les payens pour leurs procés, car ils auroient donné mauvaise idée de la charité qui etoit parmi eux[1].

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Main principale D

205

Mariages

Les mariages entre parens au premier et second degré sont deffendus dans presque toutes les religions, et quoiqu’il y ait eu autrefois des peuples

† Il y en a les Tartares et d’autres peuples. Les Huns &c

ou il etoit permis aux peres de se marier avec leurs enfans[1] je ne sçai pas qu’il y en ait aujourd’hui de tels dans le monde, au moins sont ils si obscurs qu’ils ne valent pas la peine d’etre cités

J’ai mieux traité [ce] sujet dans mes loix.

.
Cependant a considerer ces mariages en eux mêmes ils ne sont pas moins licites que les autres, car ils ne sont point contraires au droit naturel[2] comme le peché d’Onam[3] {p.199} et celui des villes qui perirent par les flames[4], ils ne le sont pas non plus de leur nature au droit civil et politique comme l’incendie le vol et le meurtre, ils ne repugnent même au droit divin que dans le sens qu’il les deffend et non pas par eux mêmes comme l’impieté et le blaspheme, de maniere que tout ce que l’on en peut dire c’est qu’ils sont deffendus parce qu’ils sont deffendus.
Il paroit que cette prohibition est bien ancienne et même qu’elle l’est autant qu’elle peut l’etre, c’est a dire qu’elle vient des premiers patriarches et qu’elle a echapé a notre inconstance naturelle.
Ceci paroit en ce que si ces mariages furent autorisés chés quelques uns des premiers peuples ce ne fut que par l’abolition de l’ancienne coutume parce que l’on voit le mariage des seurs introduit par Cambise celui des meres avec leurs enfans par Semiramis[5].
Or a considerer les meurs des premiers tems on trouvera facilement les raisons d’une repugnance qui a passé depuis en force de loi. {p.200} Il n’y avoit dans ces premiers ages d’autre autorité que celle des peres. C’etoit la plenitude des puissances, pere, magistrat, monarque signifioient une même chose.
On ne trouve pas que dans les premiers tems les hommes exerçassent sur leurs femmes le même empire que sur leurs enfans, au contraire les premieres alliances nous donnent l’idée d’une parfaite egalité et d’une union aussi douce que naturelle, ce n’est qu’avec les empires despotiques que c’est[6] etabli cet esclavage des femmes, les princes toujours injustes ont commencé par abuser de ce sexe et ont trouvé des sujets tout disposés a les imiter ; dans les pays de liberté on n’a jamais vû ces disproportions.
On voit bien qu’une difference pareille a du faire naitre de la repugnance pour les mariages entre parens, comment une fille se seroit elle mariée avec son pere {p.201} comme fille elle lui auroit du un respect sans bornes, comme femme il y auroit eu entr’eux de l’egalité, ces deux qualités auroient donc eté incompatibles[7].
Cette repugnance une fois etablie elle se repandit bien tôt sur les mariages des freres et des seurs, car dés que les premiers inspirerent de l’horreur a cause de la proximité du sang, il est clair qu’une moindre proximité devoit donner moins d’horreur mais devoit en donner toujours.
Ceci etant une fois gravé dans l’esprit des hommes Dieu a voulu s’y conformer et il en a fait un point fondamental de sa loi.
Car lors que Dieu a donné des loix aux hommes, il n’a eu qu’une vuë generale qui etoit d’avoir un peuple fidelle, source naturelle de tous les preceptes.
De ces preceptes il y en a de deux sortes les uns dans le raport que les hommes ont entr’eux que j’apelleroi preceptes moraux, les autres dans le raport qu’ils ont avec lui {p.202} que j’apelleroi preceptes sacrés.
II y a encor deux sortes de preceptes moraux, les uns qui ont du raport a la conservation de la societé comme ils l’ont presque tous, les autres qui ne sont fondés que sur la facilité de l’execution, on peut mettre de ce nombre la deffense du mariage entre parens.
Il y a de même deux sortes de preceptes sacrés, les uns sont entierement fondés sur une raison eternelle comme ceux d’aimer Dieu et de l’adorer, les autres sont purement arbitraires et sont plutôt un signe de la religion que la religion même, et ce sont les ceremoniels.
Le fondement de la religion est qu’on aime Dieu et qu’on l’adore, et les ceremonies ne sont faites que pour exprimer ce sentiment

Cérémonies religieuses

.
Mais il faut qu’elles signifient ce qu’elles doivent signifier, et Dieu rejette celles qui ne peuvent pas signifier une veritable adoration et qui sont mauvaises {p.203} comme signes parce qu’elles le sont dans leur realité ; telles etoient celles qui le faisoient auteur des plus înfames prostitutions[8].

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Main principale D

206

DE L’ETERNITÉ DU MONDE.

Eternité du monde

L’argument de Lucrece contre l’eternité du monde prouve trop

Lucrece
Sa 1ere preuve réfutee

Præterea si nulla fuit genitalis origo

Terrasi et cæli semperque æterna fuere

Cur supra bellum Thebanum et funera Trojæ

Non alias alii quoque res cecinêre poëtæ

Quo tot fata virûm toties cecidēre, nec usquam

Æternis famæ monimentis inclita forent florent,

Verum ut opinor habet novitatem summa, recensque

Natura est mundi, neque pridem exordia cœpit[1].

Je dis qu’il prouve trop ; nous ne connaissons

Nous ne connoissons rien avant deux mille cinq ou 600 ans

rien avant les Olympiades, c’est a dire avant deux mille cinq ou six cens ans, tout le reste est fable et obscurité, nous sommes

Nous sommes surs que le monde dure depuis au moins 6000 ans

cependant surs que le monde dure depuis au moins six mille ans[2], nous {p.204} avons donc trois mille cinq cens ans au moins de la durée du monde pour lesquels l’histoire nous manque.

L’histoire nous manque pour 3500 ans

Pour que l’argument de Lucrece fût bon il faudroit que nous eussions une histoire bien exacte et bien suivie depuis l’epoque de la naissance du monde, alors on pourroit dire, iI faut bien que le monde n’ait pas commencé avant puisque nous n’avons point de memoire que rien ait precédé : mais ici il y a un age constant qui a precedé, dont nous n’avons point de memoire et pour la connoissance duquel nous avons besoin de la revelation.

2e preuve de Lucrece

Son autre preuve :

Quare etiam quædam nunc artes expoliuntur

Nunc etiam augescunt, nunc addita navigiis sunt multa[3]

ne vaut pas mieux, car il faudroit auparavant prouver qu’il n’est point arrivé sur la terre de catastrophe pareille a celle dont les Grecs parlent dans leur {p.205} deluge et Moise dans sa Genese ; car si un homme ou un tres petit nombre d’hommes restent dans un grand pays situé de maniere que la communication soit difficile, il faut necessairement que tous les arts tombent et s’y oublient, fussent ils les plus sçavans de la nation; un homme ou deux ne connoissans que peu d’arts et pouvant encor moins les pratiquer, quand ils le sçauroient faire ils le negligeroient : d’ailleurs la pauvreté necessairement attachée a un petit nombre d’hommes fera qu’on abando oubliera tous les arts excepté ceux qui peuvent procurer les plus indispensables besoins

D’ailleurs les arts se tiennent presque touts
Une eguille est le resultat d[e] bien des arts.

. Ne croyés point qu’un Nöé et un Deucalion pensassent a l’imprimerie et s’exerçassent a faire des lunettes de longue vüe ni des microscopes, qu’ils missent en usage de la monnoye, incapables de construire un vaisseau se souviendroient ils ou même se soucieroient ils de la boussole ?
Imaginés vous un pastre dans sa bergerie {p.206} de combien peu d’arts a t’il connoissance ; un paysan dans un lieu peu frequenté combien a t’il peu d’idées : il faudroit donc que tout le peuple partit de ce petit nombre d’idées et avant qu’il n’eûteût fait le moindre progrés, quel tems ne se passeroit il pas ! car la plupart des arts concernent leun grand peuple non pas une certaine quantité d’hommes, avant qu’ils n’eussent fait de bonnes loix qu’ils n’eussent pris ce tour d’esprit qui fait fleurir un etat combien de tems s’écouleroit il ?

Origine du monde

Il est certain que l’origine du monde ne se prouve que par la Ste Ecriture nos livres sacrés car pour les preuves historiques elles sont toutes contre le sistême reçu ; le concert unanime de tous les historiens etant pour une plus grande antiquitê forme une demonstration dans ce genre : dire que tous les peuples par vanité ont reculé leur origine c’est parler sans raison, la vanité ayant peu de part a cela ; n’avons nous pas un ecrivain de notre histoire qui a retranché nos 1ers rois, c’est le P. Daniel[4]. {p.207} Il semble que l’opinion du monde indestructible suppose aussi qu’il n’a pas eu de commencement ; l’opinion de la destruction du monde

Destruction du monde

par le feu qui est l’opinion des anciens philosophes et celle qui est parmi nous ortodoxe ne porte qu’un derangement auquel par les regles du mouvement doit necessairemt succeder un autre arrangement : toute notre theologie, la resurrection des corps, la destruction par le feu tout cela ne supose qu’un nouvel arrangement, et supposé que le mouvemt de la matiere soit inadmissible, le monde doit subsister eternellement, et Lucrece raisonne peu philosophiquement lorsqu’il dit que la destruction que nous voyons dans les parties du monde suppose une destruction dans le tout[5], mais dés que le mouvement subsiste il ne peut pas y avoir de destruction totale, chaque chose s’arrangeant a mesure que l’autre se derange, un tourbillon par ex. ne pouvant etre detruit  qu’il n’en agrandisse ou en forme un autre, une planette mise en pieces qu’elle n’en forme d’autres petites ou ne se range plus prés ou plus loin de son soleil[6]. La plupart des raisonnemens des anciens ne sont pas exacts ce qui vient de ce qu’ils n’avoient {p.208} pas les idées que les decouvertes de nos jours ont données du monde, ils ne faisoient presque attention qu’a la vaste etenduë de la terre qu’ils consideroient presque seule comme le monde et ils concevoient facilement qu’elle pouvoit perir, et voici comment ils raisonnoient, et avec raison, surtout Lucrece et les epicuriens qui croyoient que les astres n’avoient que leur grandeur apparente ; si vous avoüés, disoient ils, que les peuples ont peri que des grandes villes ont eté detruites, que des fleuves se sont formés et ont couvert les campagnes il faut que vous avoüiés aussi qu’il est tres facile que la terre et le ciel se dissolvent si les causes devenoient plus plus grandes,

Quod si forte fuisse ante hac eadem omnia credis

Sed per periisse hominum torrenti sæcla vapore

Aut cecidisse urbes magno vexamine mundi

Aut ex imbribus assiduis exiisse vapores

Per terras omnes atque oppida cooperuisse

 {p.209} Tanto quippe magis ictus fateare necesse est

Exitium quoque terræ cælique futurum

Nam cum res tantis morbis tantisque perïclis

Tentarentur ibi si tristior incubuisset

Causa darent late cladem tristesque ruinas[7]

Voyes p 45 46 et 47[8] :

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Main principale D


203

n1.

Le nº 203, transcrit par le secrétaire D, fait partie des fragments relatifs au beau, au goût et à la critique, antérieurs aux voyages de Montesquieu, traces d’un dossier ouvert et repris à son retour, qui aboutira à l’Essai sur le goût (OC, t. 9, introduction, p. 469) ; la visite au palais Farnèse et au Vatican confirmera l’admiration de Montesquieu pour Raphaël (Voyages, p. 265-269 ; 286-287).

203

n2.

Ouvrage érotique de Nicolas Chorier (1612-1692) publié d’abord en latin (Joannis Meursii Elegantiæ latini sermonis. Aloisiæ Sigeæ Toletanæ : satiræ sotadicæ de arcanis amoris et Veneris [s. l. n. d.]), traduit en français par Jean Nicolas sous le titre : Aloysia, ou entretiens académiques des dames (s. l. n. d. [Hollande, 1680]).

203

n3.

Le rôle des idées accessoires dans le plaisir esthétique est un thème présent dans la Logique de Port-Royal et dans plusieurs textes de Nicole : voir Céline Spector, « L’Essai sur le goût de Montesquieu : une esthétique paradoxale », CM, nº 9, 2005, Montesquieu, œuvre ouverte ? (1748-1755), p. 205-214.

204

n1.

En 318 puis en 333, Constantin reconnaît officiellement en matière civile les jugements rendus par l’autorité ecclésiastique, jusque-là ignorés par l’État romain. Cf. EL, XXIII, 21 : Derathé, t. II, p. 121.

205

n1.

La note de la main L (1743-1744) donne une précision contenue dans L’Esprit des lois : les Tartares pouvaient épouser leurs filles (EL, XXVI, 14 : Derathé, t. II, p. 181 ; livre absent du manuscrit et non datable [De l’esprit des loix (manuscrits), I, OC, t. 3, p. lxxi]), selon l’Histoire généalogique des Tatars (Leyde, A. Kallewier, 1726 – Catalogue, nº 3125 ; Geographica, p. 301-302, passage de l’extrait transcrit par le secrétaire E), traduite du manuscrit d’Abu’l Ghazi Bahadur, khan de Khiva.

205

n2.

L’Esprit des lois, s’appuyant sur l’universalité de la prohibition de l’inceste, la considérera en revanche comme naturelle, car justifiée par les devoirs respectifs des enfants et des parents, même si elle est étendue et appliquée par des lois civiles, et transgressée parfois par des lois religieuses (XXVI, 14).

205

n3.

Onân (Genèse, XXXVIII, 9-10).

205

n4.

Sodome et Gomorrhe.

205

n5.

Hérodote rapporte le cas de Cambyse II, roi de Perse (?-522 av. J.-C.) qui épousa deux de ses sœurs (III, 31). Sémiramis, reine mythique des royaumes orientaux (Assyrie et Babylonie), passe pour avoir autorisé l’inceste ; cf. LP, 65 (67), p. 307-308, l. 30-34 ; EL, XXVI, 14 : Derathé, t. II, p. 183.

205

n6.

Lire : s’est.

205

n7.

Voir nº 377.

205

n8.

Cf. EL, XXVI, 14 : Derathé, t. II, p. 183.

206

n1.

« En outre, s’il n’y a jamais eu de commencement ni de naissance pour la terre et pour le ciel, s’ils ont toujours été depuis l’éternité, pourquoi, par-delà la guerre de Thèbes et la mort de Troie, n’y a-t-il pas eu d’autres poètes pour chanter d’autres événements ? Où se sont donc allés tant de fois se perdre les exploits de tant de héros ; pourquoi ne voit-on nulle part leur gloire fleurir sur les monuments éternels gravés par la renommée ? Mais non, tout est nouveau dans ce monde, tout est récent ; c’est depuis peu qu’il a pris naissance » (Lucrèce, De natura rerum, liv. V, v. 324-331, A. Ernout (trad.), Paris, Les Belles Lettres, 1920 – Catalogue, nº 1491 : éd. de 1708, Paris, M. David, trad. J. Parrain, baron des Coutures). Cf. la lettre à Dodart de septembre 1725 (Correspondance I, nº 149, p. 174). Sur la thèse de l’éternité du monde, voir nº 67, note 1.

206

n2.

Sur ce calcul, voir nº 41.

206

n3.

« Voilà pourquoi encore aujourd’hui certains arts se perfectionnent, et aujourd’hui encore vont en progressant ; c’est ainsi qu’à notre époque des agrès nouveaux sont venus s’ajouter aux navires […] » (Lucrèce, De natura rerum, liv. V, v. 332-333, A. Ernout (trad.), Paris, Les Belles Lettres, 1920).

206

n4.

Le père Gabriel Daniel commence son Histoire de France depuis l’établissement de la monarchie française dans les Gaules (Paris, J.-B. Delespine, 1713, t. I, préface historique, p. ij) avec Clovis, déclaré fondateur de la monarchie française, parce qu’aucun historien de l’époque n’a fait mention d’un nouvel État établi dans les Gaules par Pharamond, Clodion, Mérovée, ou Childéric.

206

n5.

Voir Lucrèce, De natura rerum, liv. V, v. 352-380 et sur l’idée de la destruction du monde par le feu, commune aux stoïciens et aux chrétiens, le nº 72.

206

n6.

Descartes affirme que les tourbillons peuvent être détruits dans certaines circonstances précises (Principes de la philosophie, liv. III, § 115-118).

206

n7.

« Peut-être crois-tu que toutes ces mêmes choses ont existé autrefois, mais que les hommes d’alors ont péri dans un vaste embrasement, ou que les villes ont succombé dans une convulsion gigantesque du monde, ou qu’à la suite de pluies incessantes les fleuves, débordant de leurs lits, ont ravagé les terres et submergé les cités ? Ce serait une nouvelle nécessité pour toi de t’avouer vaincu, et de reconnaître que la terre et le ciel auront aussi leur fin. Car au moment où de tels maux, de tels périls venaient éprouver le monde, si quelque fléau plus funeste s’était abattu sur lui, il n’eût plus été que désastre décisif et que vastes ruines » (Lucrèce, De natura rerum, liv. V, v. 338-347, A. Ernout (trad.), Paris, Les Belles Lettres, 1920).

206

n8.

Nº 41.