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Pensées 2177 à 2181

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.
Q : 1750-1751.
S : 1754-1755.
V : 1754.

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Pensées, volume III

2177

{f.361v} [Passage à la main V] Je croyois faire l’eloge de Mr l’archeveque de Sens[1], je disois, on peut dire de luy que dans un temps ou la plus part des gens faisoit voir plus une de passion que de zele celuy cy a montré plus de zele que de passion.
Ses souffrances sa pauvreté sans derangement prouveront a jamais que ce zele pour la religion ou etoit de l’amour pour la religion.
Je n’en saurois douter je sais des gens qu’il avoit cru etre ses adversaires je suis sur qu’il ne les prenoit pas pour ses enemis ennemis.
L’eloquence est relative, la varieté des talens la caracterisent, le caractere de celle de Mr de Sens étoit la discussion celuy de votre esprit est une imagination et une gayeté qui ne vous quitte jamais {f.362r} quel bonheur quand la nature a donné a l’esprit pour caractere, cette joye qui ne fait que le bonheur passager des hommes. Cette joye qui fuyt tous ceux qui la cherchent, qui est sourde a tous ceux qui l’invoquent, qui suit ceux qui veulent la recevoir, qui fuit ceux qui veulent la communiquer. Cette gayeté qui depuis si longtemps a quitté l’esclavage, les richesses, et les palais : cette gaieté que la grandeur peut envier, que la grandeur peut avoir, mais que certainement elle ne donne jamais.
{f.362v} Une page blanche

Passage de la main S à la main V

2178

{f.363r} [Passage à la main S] Litterature et belles lettres 
Quint Curse[1]

On ne sait gueres quel est le rheteur que qui sans savoir et sans jugemt promene Alexandre sur une terre qu’il ne connoit pas et qui le couvre de petites fleurs et qui a ecrit sans connoitre une seule des sources où il devoit puiser. Les anciens ont eu plus de bon sens que nous. Ils ne l’ont [trois lettres biffées non déchiffrées] cité nulle part et quoique la pureté de son stile nous prouve son antiquité {f.363v} il est resté dans l’oubli, et il semble qu’on attendit la barbarie pour l’en faire sortir et le produire comme un modele dans les ecoles. Come si pour apprendre une langue il falloit commencer par gater l’esprit. Q. Curse nous dira qu’Alexandre desesperant de se faire suivre par ses Macedoniens leur dit qu’ils n’avoient qu’a s’en retourner en Macedoine et qu’il iroit seul conquerir l’univers. Arrien nous dira que le desespoir la tristesse et les larmes des Macedoniens vinrent de ce qu’Alexandre avoit formé une armée qui le mettoit en etat de se passer des Macedoniens et d’achever sa conquete. Les cris {f.364r} et les larmes de l’armée les soupirs d’Alexandre les reconcilierent[2]

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Passage de la main V à la main S

2179

Homere

Les Amadis[1] decrivent des combats come Homere mais ils les decrivent avec une uniformité qui fait de la peine et donne du degout. Homere est si varié que rien ne se ressemble. Les combats des Amadis sont longs, ceux d’Homere rapides. Il ne s’arrete jamais et il court court d’evenemens en evenemens pendant que les Amadis s’appesantissent ses comparaisons sont riantes et admirables[2] tout est froid dans les Amadis
{f.364v} Tout est chaud dans Homere dans le poete grec tous les evenemens naissent du sujet. Dans les Amadis tout nait de l’esprit de l’ecrivain et toute autre avanture auroit convenu com̃e celle qu’ils imaginent. On ne sait pas pourquoi la plupart des choses se sont passées ainsi : c’est que dans Homere le merveilleux est dans le tout ensemble[3]. Dans les Amadis il n’est que dans les details.
L’Iliade et l’Odissée. Dans l’une la varieté des mouvemts dans l’autre la varieté des recits.
{f.365r} Virgile plus beau lorsqu’il imite l’Odissée dans ses Irs livres que lorsque dans les derniers il imite l’Iliade[4] il manquoit du beau feu d’Homere[5]

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Sans l’Iliade et l’Odissée il y a apparence que nous n’aurions pas l’Eneide.
On a reproché a Homere que ses rois faisoient la cuisine : ce qui fait dit on une impression de degout[6] je repons qu’il n’est pas etonnant que cela fut ainsi dans les tems heroïques. Outre que les mœurs y etoient simples c’est que les rois et les {f.365v} chefs de famille faisoient eux meme les sacrifices[7]. Ils tuoient la victime ils bruloient une partie de la graisse et comme on devoit en manger il etoit tout simple qu’ils la partageassent en morceaux &c
Ainsi l’idée de la cuisine dans les tems heroiques est liée avec les idées les plus nobles des autres tems qui celle de sacrifice. Voyes au 2e livre de l’Iliade Agamemnon offrit au puissant fils de Saturne un bœuf de 5 années et les chefs {f.366r} les plus considerables de l’armée furent presens a ce sacrifice et Nestor roi des Pyliens Idomenée &c. On amene la victime et apres que l’on eut presenté les gateaux Agamemnon fit cette priere. &c.
Cepandant on presente la victime et ils l’egorgent devant l’autel. Ils la coupent, ils la mettent au feu et ayant preparé le festin qu’ils en devoient faire ils mangerent ensemble &c[8]
{f.366v} Je remarque que l’amour de la patrie tant exprimé dans l’Odissée devoit plus frapper les peuples grecs a cause de leur bonheur et de leur liberté[9].
Que la plupart des recits de l’Odissée etoient les bruits populaires rapportés par les voyageurs dans ces tems la où la navigation etoit si difficile
Que les palais faits d’une maniere surnaturelle {f.367r} comme celui de Circé et autres rapportés par Homere sont moins merveilleux que ceux de nos romans a proportion des idées du luxe des uns et des autres

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Main principale S

2180

Ovide

Il faudra voir les reflexions que j’ay faites dans mes extraits de ce poete[1].
Sur l’affront fait a Lucrece et qu’elle raconte

Cætera restabant, voluit cum dicere flevit

et matronales erubuere genæ[2]

{f.367v} Le second vers n’est point une longueur comme on a dit. La passion
Quand elle pense a la grandeur de l’affront, elle pleure. Quand elle pense a la honte qui le suit elle rougit. C’est son embarras qui la fait pleurer. Le sentiment de son malheur la fait pleurer, la vuë de son malheur la fait rougir ce sont les differents etats où nous mettent les passions qu’Ovide exprime si bien.
J’ay dit que le second vers n’etoit pas une longueur le Ir vers est le sentiment du malheur et de la douleur de Lucrece le 2nd{f.368r} est le sentiment de la pudeur
Or Ovide est admirable pour peindre les passions c’est a dire pour peindre les differens sentimens qui naissent d’une passion, qui se precedent ou qui se suivent[3].
Pour bien sentir ce que c’est que la longueur et la brieveté pour sentir encore ce que c’est que repetition il faut distinguer trois sujets principaux. Les choses dont le sujet consiste dans le raisonnement, celles dont le sujet consiste dans la peinture {f.368v} com̃e est par exemple la poesie en general. Celles enfin dont le sujet consiste a exprimer l’agitation des passions. Dans le Ir cas on ne sauroit trop ecarter le superflu toute parole, toute idée inutile est pernicieuse parce que l’esprit la croyant importante se fatigue ou se degoute. Souvent meme ce qui etoit clair devient obscur parce qu’on s’imagine n’avoir pas entendu ce qu’on a tres bien entendu
{f.369r} Mais dans le cas de la peinture soit des effets de la nature soit des effets des passions l’esprit doit etre en quelque facon parleur pour exprimer ce nombre infini de choses que l’œil voit ou que le cœur sent et pour faire connoitre qu’il a vu une infinité de choses qu’ils n’avoient pas su distinguer. (rendre plus clair)[4]
Ovide comme j’ay dit ailleurs est admirable pour peindre les circonstances et ce qui prouve qu’il n’est point diffus c’est qu’il est rapide et en cela on peut tres bien le comparer {f.369v} a l’Arioste.
On dit qu’Ovide est diffus[5] et cepandant je ne vois qu’on puisse rien retrancher d’Ovide. Le CheCavalier Marin[6] est diffus parce qu’on y peut retrancher tout ce qu’on veut quelques vers, le quart de l’ouvrage la moitié de l’ouvrage. Ce qui reste n’en sera que meilleur c’est a dire moins insupportable
On dit qu’Ovide a trop d’esprit[7] c’est a dire s’abandonne trop a son esprit mais si c’etoit le defaut d’Ovide il seroit {f.370r} identifié avec lui et regneroit dans tous ses ouvrages come il regne dans tous les ouvrages du Cavalier Marin Ovide n’avoit point ce caractere d’esprit la parce qu’il prenoit le caractere qui etoit propre a chaque sujet

Main principale S

2181

M. Despreau #

M. Despreaux dans la preface de sa dern. ed. a dit lui ou son libraire le beau mot de François 1 et on l et l’a exprimé ainsi un roi de France ne vange pas les injures d’un duc d’Orleans[1]{f.370v} il faut dire le roi de France ne vange pas les injures du duc d’Orleans. L’un est une reflexion l’autre est un sentimt l’un peut etre dit de tout le monde l’autre nous frappe parce qu’il ne peut avoir eté dit que par le roi de France qui a eu ce sentiment il n’en faut point faire une pensée generalle ce qui frappe d’admiration c’est lorsque la chose est dite par celui qui la sentoit et la sentoit dans le moment où il l’a dite.
{f.371r} Les deux satires que nous avons sur les femmes ont eté faites par deux pedans. Aussi ne sont-elles pas bonnes Despreaux et Juvenal[2]. Bon Dieu ! Si Horace l’avoit faite mais le sujet ne vaut rien et Horace avoit trop d’esprit pour prendre un tel sujet
Mais les beaux genies ont beaux faire de mauvais ouvrages ils sont toujours par quelque coté inimitables. Temoin l’eloge de madame de Maintenon dans cette satire sur les femes de M. Depreaux[3]
{f.371v} Le jansenisme a fait un furieux tort a la muse de M. Despreaux. Il a fait la gloire de Racine, Esther et Attalie. M Racine a tiré de la des idées sur la grandeur de la religion et a rempli sa poesie de ses sentiments
M Despreaux en a tiré des discussions theologiques sujet etranger et ennemi de la poesie.
{f.372r} Les ouvrages immortels de M Despreaux sont son Lutrin son Art poetique son Epitre a M de Valincour[4] et autres ce qui afflige dans les ouvrages de M. D. c’est un orgueil tres peu delicat qui se montre toujours et un mauvais naturel qui se montre encore, une repetition trop frequente des memes traits satiriques. De sorte qu’on voit un cœur egalement corrompu et un esprit qui ne sert pas {f.372v} assés bien le cœur ses imitations des anciens ont fait croire qu’il avoit plus d’esprit que de genie et moi vue la sterilité de son esprit je lui trouverois plus de genie que d’esprit effectivement il n’y a presque pas une de ses pieces où l’on ne trouve de l’invention où l’on ne voit l’home de genie son Lutrin est un poeme parfait il se maintient perpetuellement contre la bassesse et la sterilité de son sujet par la rich richesse de l’invention {f.373r} Il n’y a point d’ouvrage qui ait eté plus difficile a faire que celui la et peut etre n’en avons nous pas de plus parfait

Nec erat quod tollere velles[5]

Les anciens ne lui ont point servi de modeles. Quand il marche avec les anciens il ne leur est pas inferieur et quand il marche tout seul il ne leur est pas inferieur n’ont non plus. M Perrault deffendant les modernes ne pouvoit rien citer de mieux {f.373v} contre M D. que M Despreaux lui-meme.
# Il n’est plus permis de mal ecrire depuis qu’on a connu si bien les sources de l’agreable et du beau c’est a dire qu’il est tres difficile de bien ecrire
Dans un grand serail il est difficile de plaire nous jugeons des ouvrages d’esprit avec le degout des sultans

- - - - -

Main principale S


2177

n1.

Jean-Joseph Languet de Gergy (1677-1753), de l’Académie française, archevêque de Sens en 1731, favorable à la Constitution ; sur ce personnage, voir nº 822. Buffon fut élu à l’Académie française pour le remplacer en juin 1753, au moment où Montesquieu en était le directeur : voir nº 2165.

2178

n1.

Montesquieu possédait trois éditions en latin des Histoires d’Alexandre de Quinte-Curce (De rebus gestis Alexandri Magni, Bâle, Froben, 1545, exemplaire annoté par Montaigne – Catalogue, nº 2772 ; Leyde, A. Gryphium, 1569 – Catalogue, nº 2775 ; De rebus gestis Alexandri Magni cum supplementis Freinshemii, Bordeaux, [S. Bae], 1688 – Catalogue, nº 2773) et la traduction française par Vaugelas avec les suppléments de Freinshemius traduits par Du Ryer (Paris, C. Osmont, 1680 – Catalogue, nº 2774). Dans le chapitre de L’Esprit des lois consacré à Alexandre (EL, X, 14), l’auteur s’appuie essentiellement sur l’Anabase d’Arrien dont il possède deux traductions latines, une édition bilingue grec-latin et la traduction française par Perrot d’Ablancourt (Catalogue, nº 2767-2770). Cet article fit sans doute partie des matériaux pour une comparaison entre les deux auteurs : voir nº 2204.

2178

n2.

Avant Montesquieu, Jean Le Clerc, dans son Ars critica, suivi par Bayle, soulignait les défauts de l’historien latin ; l’auteur de L’Esprit des lois opte délibérément pour la supériorité d’Arrien comme source de l’histoire d’Alexandre : voir Pierre Briant, Alexandre des Lumières, Paris, Gallimard, 2012, p. 81-82, 110-112.

2179

n1.

Montesquieu connaissait la version française des Amadis d’Herberay des Essarts, librement traduite de l’espagnol à partir de 1540 (diverses éditions : Paris, Lyon, Anvers) : voir Spicilège, nº 454 ; Catalogue, nº 2224 (plusieurs éditions non spécifiées). Les Amadis étaient encore très lus au XVIIIe siècle : selon Lenglet Du Fresnoy, « c’est le meilleur de tous les romans de chevalerie, le plus amusant et le mieux écrit en son genre » (Gordon de Percel [Lenglet Du Fresnoy], Bibliothèque des romans, Amsterdam [Paris], veuve de Poilras, 1734, t. II, p. 208).

2179

n2.

Montesquieu se distingue des Modernes qui critiquaient vivement les comparaisons homériques : Houdar de La Motte notamment souhaitait les rendre « plus exactes et moins fréquentes » (Discours sur Homère [1714], dans Œuvres, Paris, Prault, 1754, t. II, p. 130 ; voir aussi p. 78-79).

2179

n3.

Cette notion de « tout ensemble » fait partie du vocabulaire esthétique commun au XVIIIe siècle : voir Roger de Piles, Cours de peinture par principes, Paris, J. Estienne, 1708, p. 109-113. Sur son usage chez Montesquieu, voir Denis de Casabianca, « “Ed io anche son pittore” : poétique du regard et politique dans L’Esprit des lois », dans Du goût à l’esthétique : Montesquieu, J. Ehrard et C. Volpilhac-Auger (éd.), Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 2007, p. 228 et suiv.

2179

n4.

Voir nº 1110.

2179

n5.

Même métaphore chez Pope (Traduction de la première partie de la préface de l’Homère anglais de M. Pope [1re éd fr. 1718-1719], dans La Querelle des Anciens et des Modernes, XVIIe-XVIIIe siècles, A.-M. Lecoq (éd.), Paris, Gallimard, 2001, p. 560).

2179

n6.

La Valterie, dont Montesquieu admire pourtant la traduction, souligne ainsi dans sa préface de l’Iliade que « pour prévenir […] le dégoût » de ses lecteurs, il n’a pas « osé faire paraître Achille, Patrocle, Ulysse et Ajax dans la cuisine » (Paris, C. Barbin, 1681, [p. VII]). Voir aussi Charles Perrault, Parallèle des Anciens et des Modernes, Paris, J.-B. Coignard veuve et fils, 1690, t. II, p. 230 ; Antoine Houdar de La Motte, Discours sur Homère [1714], dans Œuvres, Paris, Prault, 1754, t. II, p. 41-42).

2179

n7.

« Les plus saints actes de la religion, chez les anciens Grecs comme chez les Juifs, étaient les sacrifices. Les rois en étaient souvent les ministres. Ils immolaient eux-mêmes les victimes » (Jean Boivin, Apologie d’Homère […], Paris, F. Jouenne, 1715, p. 111-112).

2179

n8.

Homère, Iliade, II, v. 402-405, 410-411, 421-431 ; voir L’« Iliade » d’Homère, traduite en français par M. D*** [La Valterie], Paris, M. Brunet, 1709, t. I, chant II, p. 43 – Catalogue, nº 2059-2060.

2179

n9.

L’idée est reprise à peu près dans les mêmes termes dans les extraits de lecture annotés de l’Odyssée dont tout laisse à penser que leur rédaction est à peu près contemporaine de ces remarques (voir ms 2526/2b [f. 1v], OC, t. 17, à paraître).

2180

n1.

Ces extraits sont perdus.

2180

n2.

Ovide, Fastes, II, v. 827-828. Voir nº 1474 et 1680.

2180

n3.

Selon l’Essai sur le goût, l’âme éprouve du plaisir lorsqu’elle « trouve un très-grand nombre de sentimens différens qui concourent à l’ébranler » (OC, t. 9, p. 499, l. 325-327).

2180

n4.

Les parenthèses et le soulignement signalent une note de régie.

2180

n5.

C’est le jugement de l’abbé Banier : « trop diffus, il serait fâché d’oublier la moindre circonstance » (Les Métamorphoses d’Ovide, Amsterdam, R. et J. Wetstein – G. Smith, 1732, t. I, préface, p. XII).

2180

n6.

Giovan Battista Marino (1569-1625), le « Cavalier Marin », auteur de L’Adone, dont Montesquieu possédait une édition italienne des idylles, La Sampogna (Venise, 1626 – Catalogue, nº 2091) ; voir le Spicilège, nº 473.

2180

n7.

Voir l’abbé Banier : « Eloigné de cette sage retenue qui laisse toujours quelque chemin à faire aux lecteurs, Ovide, pour vouloir avoir trop d’esprit, leur ôte le plaisir d’en avoir eux-mêmes » (Les Métamorphoses d’Ovide, Amsterdam, R. et J. Wetstein – G. Smith, 1732, t. I, préface, p. XII).

2181

n1.

Le « beau mot » est en réalité attribué à Louis XII (cf. nº 1302, « Louis XII ») et se trouve dans la préface des Œuvres diverses du Sr Boileau Despréaux parues en 1701 (Paris, D. Thierry – Catalogue, nº 2000 ; préface reproduite dans les Œuvres de M. Boileau Despréaux […], Paris, David, 1747, t. I, p. lxj).

2181

n2.

Il s’agit de la satire X de Boileau (Œuvres de M. Boileau Despréaux […], Paris, David, 1747, t. I, satire X, p. 167-211) et de la satire VI de Juvénal [en ligne à l’adresse suivante : http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/juvenal_satura_06/].

2181

n3.

Boileau, satire X, v. 516-520 : « J’en sçais Une chérie & du Monde & de Dieu, / Humble dans les grandeurs, sage dans la fortune ; / Qui gemit, comme Esther, de la gloire importune : / Que le Vice lui-mesme est contraint d’estimer, / Et que sur ce tableau d’abord tu vas nommer » (Œuvres de M. Boileau Despréaux […], Paris, David, 1747, t. I, p. 199).

2181

n4.

L’Art poétique [1674], le Lutrin [I-IV, 1674 ; V-VI, 1683], la satire XI « À M. de Valincour » [1698] dont Montesquieu confond le titre avec celui de l’Épître à M. de Valincour. Sur l’abus que les poètes font de la poésie [1722] de Louis Racine.

2181

n5.

« Il n’y avait rien qu’on eût voulu supprimer » (Horace, Satires, I, 4, v. 11 ; nous traduisons). Le contexte de la citation à laquelle Montesquieu ajoute le nec initial invite à prendre le verbe tollere dans le sens de supprimer et non de recueillir. Sur les deux interprétations contradictoires de ce vers, voir la note de François Villeneuve à son édition des Satires (Paris, Les Belles Lettres, 1932, p. 60).