Afficher Masquer
Passages biffés :
Sauts de pages :
Changements de mains :
Mots clés en marge
(main T) :
DistinguerIntégrer
Corrections du transcripteur :

Fermer

Accueil|Présentation du projet|Abréviations|Introductions|Texte|Index

Français|English Contacts

Volume I|Volume II|Volume III|Citer le texte et les notes| Écritures|Affichage

Pensées 417 à 421

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

Fermer

M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

Fermer

Pensées, volume I

417

Le

Paganisme devoit necessairement être

paganisme devoit necessairement êstre : mettes moy des Indiens Mexicains ou Peruviens imbus de la religion chrétiene cent ans sans livres et sans prédicateurs, ils seront bientost idolâtres, car nous somes portes a fixer les idées que nous avons de grandeur de superiorité de merveilleux sur quelque sujet particulier, outre que la flaterie le feroit tout de meme

Main principale M

418

{p.377}

Declamon italiene

(1) La declamation italiene est foible et ne peut estre bone dans le tragique parce qu’il est impossible de prononcer un mot soutenu parce qu’on finit toujours par une breve. Je ne scay pas encor pourquoy les vers rimes sont insuportables dans une comedie ou tragedie italiene come on me dit[1].
L’avantage de nos yiambes sur les trochees italiens est que les iambes frapent mieux les organes les [lettres biffées non déchiffrées] mots la longue qui finit le mot semble lui adjouter quelque chose la breve qui le finit semble lui otter quelque chose lors que nous voulons mouvoir un corps nous l’ebranlons et gardons toujours la grande percussion pour la fin il en est de meme des mouvemens de l’ame aussi les anciens pas mettoit ils des iambes dans les vers qui ls devoint se declamer afin de battre sans cesse l’oreille et a examiner la declamation italiene on voit bien qu’ils f que les Italiens font bien de n’avoir que des polichinels et des harlequins, ils c’est qu’ils ne… peuvent pas faire mi avoir mieux le tragique a besoin ... de force[2] et la prononciation italiene n’a pas cette force : la cadance dans la danse et la musique c’est de tomber {p.378} tout a coup affin d’ebranler l’ame touts les vers latin finissoit leur repos et le dernier pied par une longue et une breve estoit une licence ; voila je croy pourquoy la langue un[e] piece francoise ne peut estre bien traduitte en italien si fait bien une piece angloise c’est que l’anglois fait a toujours que des dactiles et finit de deux par des breves come l’italien il est vray encore qu’il y a une autre raison qui est que la langue francoise est plus pure et plus simple et l’italiene p[lettres biffées non déchiffrées] plus haute et plus elevée ce qui fait que ce qui est grand parmi nous est comun parmi eux et ce qui est parmi nous comun est pour eux insipide :
Les articles

Articles

dont notre langue est pleine empechent nos vers d’estre si serrés que les latins cela etend les mots quoy qu’il n’y ait que le meme sens les Grecs avoint aussi des articles mais ils les retranchoint quand ils vouloint. Ces articles sont des non valeurs. D’ailleurs il n’y a que les transpositions du genitif et du datif qui soyent permises en francois[3] nous avons notre cesure toujours au meme endroit mais les Italiens la mettent apres le premier le second ou le troisieme pied. Temoin les 3 premiers vers du Tasse[4]
Pos

Main principale M

419

{p.379}

Pays qui ont ete fort habités fort mal sains

Remarques que touts les pais qui ont esté beaucoup habités sont très mal sains. Ainsi le territoire de Rome devenu très mal sain l’Egipte devenüe tres mal seine ; aparament que les grands ouvrages des homes qui s’enfoncent sous la terre, les canaux, caves souterreins recoivent les eaux qui y croupissent[1] l’Egipte est sujette a la peste ce païs se detruit peu a peu et la destruction augmente par la negligence a entretenir les anciens canaux ainsi l’Egipte a cette peste toutes les années[2].

- - - - -

Main principale M

420

{p.380}

Pascal

Le celebre argument de MrPascal[1] est bien bon pour nous doner de la creinte non pas pour nous doner de la foy. Epicure a fait des dieux pour n’estre pas traité come Socrate[2] il vouloit disoit il délivrer les homes du joug de la relligion mais la relligion payene n’estoit point un joug

Main principale M

421

N’est

Religion

il pas vray que l’autheur de la nature regarde d’un autre œil Denis le tiran qui pille les temples et Antonin et Trajan, ces princes pieux et et si zelés pour le paganisme. Donc quand la relligion chrétiene seroit fausse, il faudroit la garder guarder parce que nous plairons plairions plus a la divinité que si nous la violions.

- - - - -

Main principale M


418

n1.

L’abbé Conti, comme Scipione Maffei, Muratori, rencontrés en Italie, Guiseppe Orsi (Voyages, p. 137, 147, 367-368), et Gravina (Shackleton, p. 90), dénonce les défauts de la rime et proclame l’excellence et l’utilité des vers blancs, dans le contexte du débat italien sur le vers tragique ; voir V. Gallo, « Lineamenti di una teoria del verso tragico tra Sei e Settecento », dans Il Verso tragico dal Cinquecento al Settecento (Actes du colloque de Vérone, 14-15 mai 2003), G. Lonardi et S. Verdino (dir.), Padoue, Esedra, 2005, p. 123-168.

418

n2.

L’abbé d’Aubignac avait déjà souligné la composante bouffonne du théâtre italien (Pratique du Théatre, Paris, A. de Sommaville, 1657, p. 147), dont la tragédie était éclipsée par les auteurs français (Corneille et Racine), en dépit des efforts de Gravina, Maffei et Conti, comme théoriciens et dramaturges (Gérard Luciani, « L’Aube de la modernité en Italie », dans L’Aube de la modernité (1680-1760), P.-E. Knabe et al. (dir.), Amsterdam – Philadelphie, J. Benjamins, 2002, p. 230).

418

n3.

Il s’agit des inversions (« transpositions ») de groupes de mots occupant les fonctions qui correspondent au génitif et au datif en latin (voir nº 285 et 251, note 3).

418

n4.

« Canto l’armi pietose, e’l Capitano, / Ch’il gran Sepolcro liberòdi Christo. / Molto egli oprò col senno, e con la mano : / Molto sudò nel glorioso acquisto ; » (« Je chante les pieuses armes, et le capitaine qui délivra le grand tombeau du Christ. Il fit beaucoup par son génie et sa valeur ; il eut beaucoup à souffrir dans cette glorieuse conquête », Le Tasse, La Jérusalem délivrée, A. Desplaces (trad.), Paris, Charpentier, 1845 ; Il Goffredo del Sig. Torquato Tasso […], Venise, G. Perchacino, 1581, « Canto primo », p. 2 – Catalogue, nº 2194).

419

n1.

Cf. Voyages, p. 125, 242, 259, 308 ; Réflexions sur les habitants de Rome (1732, OC, t. 9, p. 78) et Troisieme memoire sur les mines (1731, Voyages, p. 627). Les sources sur la question de la qualité de l’air et de ses effets pathogènes ont été répertoriées dans l’introduction de Sheila Mason aux Réflexions sur les habitants de Rome (OC, t. 9, p. 72-73).

419

n2.

Cf. nº 137.

420

n1.

Pascal, Pensées, L. Brunschvicg (éd.), nº 233.

420

n2.

Socrate fut accusé de ne pas reconnaître les dieux de la cité et d’introduire des divinités nouvelles. Cicéron évoque Épicure admettant l’existence des dieux pour éviter mécontentements et accusations (De la nature des dieux, III, 1, 3).