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Pensées 412 à 416

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

412

Je prouve

Harmonie

Bien des gens en France, sur tout Mr de la Mote, soutienent qu’il n’y a pas d’harmonie[1] je prouve qu’il y en a come Diogene prouvoit a Zenon qu’il y avoit du mouvement en faisant un tour de chambre[2].

Main principale M

413

Nous

Dieu

voulons toujours fixe fixer les manifestations de la puissance de Dieu nous la fixons a une {p.375} terre nous la fixons a un peuple a une ville a un temple … Elle est par tout.

Main principale M

414

Les

Temples

temples des payens estoint petits. Ils n’avoint guere de culte en comun. Chacun faisoit ses sacrifices et ses prieres en particulier point de sermons a entendre peu de sacrifices comuns

Main principale M

415

La

Musique ital.

de langue francoise consiste toutte en iambes c’est a dire que l’on separe tout par de deux sillabes en deux sillabes, dont la premiere est breve et l’autre longue. La langue italiene au contraire[1] consiste toute en trochée une longue et une breve et est coupée de deux en deux sillabes d’une longue et d’une breve cela fait deux declamation totalement difference[2] et qui se peut a peine comparendre quand on en ignore la raison come le recitatif italien est une declamation plus haute nous Francois ne le pouvons pas plus souffrir que la declamation italiene or ce qui fait une des genies si differents dans la declamation le doivent estre infiniment dans la musique : une declamation si differente doit faire musique aussi tres differente l’italien pese sur la penultieme {p.376} sillabe le francois sur la derniere. Les Anglois et les Allemans et originaires Teutons ne font ny trochees ny iambes il font des dactiles milord Cārtĕrĕt dēr vēn vătĕr et come le dactile aproche plus du trochée que de l’iambe car c’est toujours la derniere breve ces nations langues souffrent mieux la musique italiene que la francoise

Voy p 377.

 : chaque musique est donc excellante c’est a dire la plus excellante que chaque langue puisse porter il me semble seulement que notre musi declamation est meilleure et nostre musique moins bonne. Il faut chercher sur ces principes la difference des deux musiques : examines si cette difference de declamation ne viendroit pas de ce qu’une des deux langues a plus de voyeles que l’autre ou de quelque autre raison c’et une chose arbitraire que l’une tou se tourne en trochées, l’autre en iambes tournes la feuille (1)[3]

Main principale M

416

La principale difference du sisteme payen au La principale difference du sistheme payen au notre c’est que nous croyons la plus par les intelligences d’un ordre inferieur cré[é]es et que les payens qui n’avoînt pas d’idée de la creation les croyoit engendrées

Main principale M


412

n1.

Annonce du développement ci-après (nº 415 et 418). L’abbé Conti (voir nº 585) reproche à Houdar de La Motte et à ses partisans de rejeter la notion d’harmonie, un des critères de la supériorité des langues anciennes sur le français (Lettre à Scipione Maffei [postérieure à 1722], dans La Querelle des Anciens et des Modernes, XVIIe-XVIIIe siècles, A.-M. Lecoq (éd.), Paris, Gallimard, 2001, p. 727-728).

412

n2.

Cette réfutation topique de Diogène de Sinope à Zénon d’Élée sur l’impossibilité du mouvement (Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, liv. VI, 39) a été longuement commentée par Bayle (Dictionnaire historique et critique, 1re éd., Rotterdam, Reinier Leers, 1697, art. « Zenon », note K).

415

n1.

Cet article et le nº 418 qu’un appel sur le manuscrit invite à lire à la suite, constituent un seul développement annoncé ci-dessus (nº 412). L’italien, à côté du latin et du grec, était considéré comme la langue vernaculaire de référence pour établir la pauvreté harmonique du français. Si des traités techniques associant la diction et le chant pouvaient fournir à Montesquieu des arguments contre cette idée (voir Jean-François Castille, Naissance d’une esthétique de la prose de langue française, les enjeux de l’opposition prose-poésie dans l’histoire des discours rhétoriques et poétiques de l’Antiquité aux Lumières, thèse inédite de l’université de Caen, 2007, t. II, p. 447-448 [dactyl.]), le rapprochement avec un article du Spicilège (nº 473) accrédite l’influence des entretiens avec l’abbé Conti. Montesquieu a exploré la possibilité d’une prose poétique dans le Temple de Gnide (voir nº 333, note 1).

415

n2.

Lire : différentes.

415

n3.

Signe de raccord invitant à lire le nº 418 après le nº 415.