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Pensées 462 à 466

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

462

{p.394}

Zele

Je croy qu’il faut avoir du zele pour le salut des autres ; mais qu’il n’en faut pas moins avoir pour le sien propre. Or il est plus certein que les meurtres les assassinats les genes et les persécutions nous sont deffendües qu’il n’est certein qu’ils nous sont permis pour la conversion des autres et pour la gloire de la relligion (qui laquelle n’a pas besoin de gloire)[1]

- - - - -

Main principale M

463

Voy p 187

Il n’y a rien de point d’estat si dangereux et qui menace si fort de les autres estats de la conquete qu’un estat qui est dans la guerre civile

J’ay mis cela dans les Consid sur la rep romaine

c’est que tout le peuple nobles bourg[e]ois laboureur devient soldat d’ailleurs il s’y forme de grands homes parce que dans la confusion ceux qui ont du merite se font jour au lieu que dans la tranquilité de l’estat on choisit les homes

Guerres civiles

et on choisit mal
L’Angleterre Les Romains apres les guerres civiles de Marius et de Silla de Cæsar et de Pompée les Anglois apres les guerres civiles sous Cronvel les Francois apres les guerres civiles de Louis 13 sous Henri quatre apres les guerres civiles sous Louis 13 apres les guerres civiles sous Louis 14 les Alemans contre les Turcs apres les guerres civiles d’Alemagne les Espagnols sous Philipe V en Scicille apres les guerres civiles pour la succession[1]  si donc l’estat n’est pas detruit ce qui arrive aisement il devient plus fort il se detruit par le partage ou l’usurpation d’un voisin

Main principale M

464

{p.395}

Amour propre fortifie la société

C’est l’envie de plaire qui done de la liaison a la societé et tel a este le bonheur desu hom genre humein que cet amour propre qui devoit dissoudre la societé, la fortifie au contraire et la rend inebranlable[1]

- - - - -

Main principale M

465

Modes

A l’egard des modes les gens raisonables doivent changer les derniers mais ils ne doivent pas se faire attendre.

- - - - -

Main principale M

466

Esclavage

Nations qui vivent dans l’esclavage dans ou les homes sont come les betes dont le partage est seulement l’obeissance et l’instinct[1].

- - - - -

Main principale M


462

n1.

Montesquieu rejoint ici les arguments rationalistes de Bayle pour condamner les crimes des persécuteurs qui se mettent en état de péché (Commentaire philosophique sur ces paroles de Jésus-Christ : « Contrains-les d’entrer » […], Cantorbery [Amsterdam], T. Litwel [A. Wolfgang], 1686, 2 vol.). Il exprime ailleurs son indignation à l’égard des horreurs perpétrées au nom de la foi (Pensées, nº 207, 409, 727 ; LP, 27 [29]).

463

n1.

Cf. nº 187 et Romains, p. 171.

464

n1.

Cf. nº 1270 (morceau du projet d’un Traité sur les devoirs). Ce renversement de la condamnation morale de l’amour-propre en admiration pour ses effets sociaux est notamment présent chez Pascal et Nicole (De la charité et de l’amour-propre, dans Essais de morale, Paris, G. Desprez, 1733, t. III, chap. 1, p. 131-139) : c’est le thème janséniste du « bel ordre de la concupiscence » ou du « tableau de charité ». On en trouve des prolongements chez La Rochefoucauld (cf. en particulier Maximes, 83, 87, 158, 256), Domat (Traité des lois, Paris, Didot, 1828, chap. IX, p. 26 ; Montesquieu possède les Loix civiles dans leur ordre naturel, Paris, J.-B. Coignard, 1689, dont le Traité est le préambule – Catalogue, nº 751) ou Mandeville (Fable of the Bees, 1714 ; La Fable des abeilles, 1740 ; cf. dans la traduction de P. Carrive, Paris, J. Vrin, 1990, t. I, remarque R, p. 168-169). La formulation de Montesquieu s’apparente également à celle de Malebranche, à une époque où celui-ci dialogue avec les jansénistes (De la recherche de la vérité, liv. IV, chap. 13, dans Œuvres, G. Rodis-Lewis (éd.), Paris, Gallimard, 1979, t. I, p. 479-481). Sur les filiations entre ces auteurs, voir Céline Spector, « Cupidité ou charité ? L’ordre sans vertu ; des moralistes du Grand Siècle à L’Esprit des lois de Montesquieu », Corpus, nº 43, 2003, p. 23-69.

466

n1.

Cf. EL, III, 10 : la formule y désigne les nations soumises au despotisme.