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Pensées 464 à 468

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

464

{p.395}

Amour propre fortifie la société

C’est l’envie de plaire qui done de la liaison a la societé et tel a este le bonheur desu hom genre humein que cet amour propre qui devoit dissoudre la societé, la fortifie au contraire et la rend inebranlable[1]

- - - - -

Main principale M

465

Modes

A l’egard des modes les gens raisonables doivent changer les derniers mais ils ne doivent pas se faire attendre.

- - - - -

Main principale M

466

Esclavage

Nations qui vivent dans l’esclavage dans ou les homes sont come les betes dont le partage est seulement l’obeissance et l’instinct[1].

- - - - -

Main principale M

467

Envie

Envie. Partout ou je la trouve je me fais un plaisir de la desperer je loüe toujours devant un envieux ceux qui le font palir : [un espace blanc] quelle lacheté de se sentir decouragé du bonheur des autres, et d’estre accable de leur fortune.

- - - - -

Main principale M

468

{p.396}

C’est le présent qui frappe les hommes

La creinte des peines de l’autre vie[1] n’est pas un motif si réprimant que la creinte des peines de celle cy, parce que les homes ne sont pas frapés des maux a proportion de leur grandeur mais par a proportion que le temps en est plus sur ou ils arriveront est plus ou moins eloigné de facon qu’un petit plaisir present nous touche plus qu’une grande peine eloignée temoin les femmes qui ne font pas de cas des peines de l’enfantement dans le moment qu’elles vont se les procurer parce que l’enfentement est une chose eloignée de facon le plaisir agit de près, la douleur affecte de loin de facon que c’est un grand bonheur de la nature qu’il faille tant de temps depuis la conception jusqu’à l’enfentement or ceux qui voyent les maux aussi près que le plaisir, come ceux qui creignent les maux vénériens, [lettre biffée non déchiffrée] s’abstienent du [lettre biffée non déchiffrée] plaisir ordinairement.
Mahomet[2] doñe deux motif d’observer sa loy, la creinte des peines de cette vie, et de celles de l’autre :

Main principale M


464

n1.

Cf. nº 1270 (morceau du projet d’un Traité sur les devoirs). Ce renversement de la condamnation morale de l’amour-propre en admiration pour ses effets sociaux est notamment présent chez Pascal et Nicole (De la charité et de l’amour-propre, dans Essais de morale, Paris, G. Desprez, 1733, t. III, chap. 1, p. 131-139) : c’est le thème janséniste du « bel ordre de la concupiscence » ou du « tableau de charité ». On en trouve des prolongements chez La Rochefoucauld (cf. en particulier Maximes, 83, 87, 158, 256), Domat (Traité des lois, Paris, Didot, 1828, chap. IX, p. 26 ; Montesquieu possède les Loix civiles dans leur ordre naturel, Paris, J.-B. Coignard, 1689, dont le Traité est le préambule – Catalogue, nº 751) ou Mandeville (Fable of the Bees, 1714 ; La Fable des abeilles, 1740 ; cf. dans la traduction de P. Carrive, Paris, J. Vrin, 1990, t. I, remarque R, p. 168-169). La formulation de Montesquieu s’apparente également à celle de Malebranche, à une époque où celui-ci dialogue avec les jansénistes (De la recherche de la vérité, liv. IV, chap. 13, dans Œuvres, G. Rodis-Lewis (éd.), Paris, Gallimard, 1979, t. I, p. 479-481). Sur les filiations entre ces auteurs, voir Céline Spector, « Cupidité ou charité ? L’ordre sans vertu ; des moralistes du Grand Siècle à L’Esprit des lois de Montesquieu », Corpus, nº 43, 2003, p. 23-69.

466

n1.

Cf. EL, III, 10 : la formule y désigne les nations soumises au despotisme.

468

n1.

Cf. nº 422. Cette réflexion s’inscrit dans le prolongement des arguments de Polignac dans son Anti-Lucrèce, et, donc, du séjour romain.

468

n2.

Montesquieu possède l’Alcoran de Mahomet dans la version de Du Ryer [1647], dont il a fait un extrait (voir nº 41, note 9).