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Pensées 459 à 463

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

459

Trois sottises en jour

J’ay connu un ecclesiastique qui se faisoit estimer parce qu’il estoit gros. Il faisoit valoir un air serieux répandu dans touttes les dimensions de son corps et il parloit si peu qu’il lui falloit presque tout un jour pour dire trois sotises :

- - - - -

Main principale M

460

Loi

Une chose n’est pas juste parce qu’elle est loy mais elle doit estre loy parce qu’elle est juste[1].

- - - - -

Main principale M

461

Juge

Tout ce qu’on peut dire d’un particulier qui fait quelque impolitesse c’est qu’il ne sçait pas vivre mais un juge qui manque d’égart peut se rendre redoutable il peut faire soubsoner sa droiture et son impartialité

- - - - -

Main principale M

462

{p.394}

Zele

Je croy qu’il faut avoir du zele pour le salut des autres ; mais qu’il n’en faut pas moins avoir pour le sien propre. Or il est plus certein que les meurtres les assassinats les genes et les persécutions nous sont deffendües qu’il n’est certein qu’ils nous sont permis pour la conversion des autres et pour la gloire de la relligion (qui laquelle n’a pas besoin de gloire)[1]

- - - - -

Main principale M

463

Voy p 187

Il n’y a rien de point d’estat si dangereux et qui menace si fort de les autres estats de la conquete qu’un estat qui est dans la guerre civile

J’ay mis cela dans les Consid sur la rep romaine

c’est que tout le peuple nobles bourg[e]ois laboureur devient soldat d’ailleurs il s’y forme de grands homes parce que dans la confusion ceux qui ont du merite se font jour au lieu que dans la tranquilité de l’estat on choisit les homes

Guerres civiles

et on choisit mal
L’Angleterre Les Romains apres les guerres civiles de Marius et de Silla de Cæsar et de Pompée les Anglois apres les guerres civiles sous Cronvel les Francois apres les guerres civiles de Louis 13 sous Henri quatre apres les guerres civiles sous Louis 13 apres les guerres civiles sous Louis 14 les Alemans contre les Turcs apres les guerres civiles d’Alemagne les Espagnols sous Philipe V en Scicille apres les guerres civiles pour la succession[1]  si donc l’estat n’est pas detruit ce qui arrive aisement il devient plus fort il se detruit par le partage ou l’usurpation d’un voisin

Main principale M


460

n1.

L’adversaire principal de Montesquieu est ici le positivisme juridique de Hobbes (LP, 81 [83], p. 361 ; EL, I, 1 ; Pensées, nº 1266), mais sa formulation semble aussi répondre à une sentence de Montaigne : « Les loix se maintiennent en credit, non parce qu’elles sont justes, mais parce qu’elles sont loix » (Montaigne, III, 13, p. 1072).

462

n1.

Montesquieu rejoint ici les arguments rationalistes de Bayle pour condamner les crimes des persécuteurs qui se mettent en état de péché (Commentaire philosophique sur ces paroles de Jésus-Christ : « Contrains-les d’entrer » […], Cantorbery [Amsterdam], T. Litwel [A. Wolfgang], 1686, 2 vol.). Il exprime ailleurs son indignation à l’égard des horreurs perpétrées au nom de la foi (Pensées, nº 207, 409, 727 ; LP, 27 [29]).

463

n1.

Cf. nº 187 et Romains, p. 171.