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Pensées 1050 à 1054

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume II

1050

Plus l’art de la musique

Musique

a este rude et imparfait plus elle a fait des effets surprenans. En voicy je croy la raison ils avoient des instruments qui font plus de bruit et emeuvent et frapoient par là davantage des oreilles qui ne sont pas accoutumées a la musique, ou plustost a une musique meilleure qui plait plus quoy qu’elle emeuve moins. Mais quand cette musique nouvelle a comencé a plaire davantage la premiere a comencé a emouvoir moins.

- - - - -

Main principale M

1051

{f.61r} J’ay dans la tete (et pour cela il faudroit bien lire toutes les chroniques de France et de Normandie recueillies par Andre Duchesne[1]) que la Bretagne ne fut pas donnée toutte entiere aux Normans mais seulement le conté de pais de Nantes et ce qui environoit la Basse Loire

Voy mon  [...]

C’estoit une pratique constante chez les Normans de se saisir d’une isle a l’embouchure d’une riviere ou ils se fortifioint. De la ils portoint leurs brigandages par tout[3] mais les pais qui estoint pres de la partie basse du fleuve estoit[4] ruinés par preferance d’où je conclus qu’on leur donna d’abort la partie de la Bretagne

Bretagne

la plus ruinée il paroit meme par le pere Lobinau l. 3 : qu’il y avoit en meme temps des contes de Renes qui estoint restés, et il se pourroit de meme selon qu’on n’auroi le sentiment du P Lobinau, qu’on n’auroit donné d’abort a Rollon que la’une partie de la Normandie qui est aux environs de la come le diocese de Rouan et les terres voisines[5] et que le Cotentin avoit deja este doné aux Bretons car la partie orientale de la Normandie estant plus pres de l’embouchure de la Seine me paroit avoir du estre ravagee par preferance :

- - - - -

Main principale M

1052

{f.61v} Les fictions

Fictions

sont si bien de l’essence du poeme epique que celui de Milton[1] fondé sur la relligion chretiene n’a eu le commencé a estre admiré en Angleterre que depuis que la relligion y a este le plus decreditée passe pour une fiction :

- - - - -

Main principale M

1053

Je voyois un sot revenu d’embassade et et enflé je disois il ne dit plus des sotises qu’en monosillabes[1]

Dire des sottises en monosyllabes

 :

- - - - -

Main principale M

1054

Je disois le livre de Mr de Cambray[1] detruit en trois mots l’amour est un raport

L’amour est un rapport

 :

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Main principale M


1051

n1.

Voir nº 650 ; André Du Chesne, Historiæ Normannorum scriptores Antiqui […], Paris, R. Fouët, N. Buon et S. Cramoisy, 1619 ; Historiæ Francorum scriptores coætanei ab ipsius gentis origine ad nostras usque tempora, A. Du Chesne (éd.), Paris, S. Cramoisy, 1636 – Catalogue, nº 2932.

1051

n2.

Spicilège, nº 572.

1051

n3.

Cf. Réflexions sur la monarchie universelle en Europe, OC, t. 2, p. 349, l. 157-159 ; EL, XXXI, 10, 32 ; sur la vision des invasions normandes par Montesquieu, voir Guildin Davy, « Les derniers conquérants. Les invasions normandes et la naissance de la Normandie chez Montesquieu, retour sur un “moment” historiographique », Annales de Normandie, nº 1, janvier-juin, 2010, p. 93 et suiv.

1051

n4.

Lire : estoint.

1051

n5.

Dom Gui-Alexis Lobineau, Histoire de Bretagne, Paris, veuve F. Muguet, 1707, t. I, liv. III, p. 79.

1052

n1.

Le Paradis perdu [1674] de John Milton, dont Montesquieu possédait deux éditions anglaises (Paradise Lost, Londres, J. Tonson, 1711 et 1725 [avec une vie de Milton par Elijah Fenton] – Catalogue, nº 2099-2100).

1053

n1.

Cf. nº 952.

1054

n1.

Fénelon, « Mr de Cambray », développe la doctrine du « pur amour » dans l’Explication des maximes des Saints sur la vie intérieure (Paris, P. Aubouin, 1697 – Catalogue, nº 539) ; cf. nº 290.