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Pensées 1336 à 1340

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume II

1336

Je ne suis pas etoné des anciennes histoires ou vous voyez des hommes recomandables pour avoir tué des monstres qui ravag[e]oint les campagnes ; cela a dû estre dans des pays peu inhabites comme dans ces temps là, ou il pouvoit entrer par des rivieres et se conserver dans les pais des crocodiles qu’on nommoit des dragons qui faisoint ces sortes de ravages. Voyez les relation de Thomas Gage th. 2 part 4 ch 4 coment en

Caïman

passant près d’un lac ils furent poursuivis par un caïman ou crocodile qui alloit aussi vite que leurs chevaux[1]. Les hommes et les bettes cherchent a s’entredétruire et se disputent la terre ces pais cy sont trop peuples pour qu’on y laisse prendre un establissement a des caimans ; nos rivieres ne sont pas d’une largeur asses grande on les auroit aussitost detruits et il ne faut pas doutter que si {f.187r} les Francois ou les Anglois habittoint l’Egipte ils n’eussent bien tost trouvé le moyen de la purger des crocodiles les requiens[2] sont une autre espece d’animal me semble.

- - - - -

Main principale M

1337

L’Arioste

Arioste

ramassa les contes de chevalerie de son temps et en fit un tout come Ovide ramassa les fables et en fit un tout[1]

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Main principale M

1338

Ce qui me semble rend l’ecriture sainte

Ecriture Ste

venerable c’est la verite de la peinture la vie et les moeurs des patriarches sont vrayes, parce qu’encore aujourdhuy les Arabes et les peuples des pais des patriarches ont vécu come cela c’est un grand prejuge pour la verité de tout le livre :

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Main principale M

1339

Il faut que le vice crime de la sodomie ne fut pas autrefois si ridicule qu’il {f.187v} est l’ordonance d’un grand duc de Florance[1] poi che nei tempi di dietro nostri fidelissimi sudditi non si sono punto guardati de la sodomia[2] il establit les peines qui sont je croy 25 ecus d’amande pour l’agent moins pour le patiant[3] on ne feroit plus une loy pareille

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Main principale M

1340

[Passage à la main P] Changemens des moeurs  dans une certaine nation[1]

- - - - -

A mesure que la puisance politique se fortifia la noblesse quitta ses terres, ce fut la principale cause du changement qui arriva dans la nation

Mœurs changemens

. On laissa les moeurs simples des premiers tems, pour les vanités des villes. Les femmes quitterent la laine, et mepriserent tous les amusemens qui n’etoient pas des plaisirs.
Le desordre ne vint qu’insensiblement il commaenca sous François 1er, il continua sous {f.188r} Henry 2, le luxe et la molesse des Italiens l’augmenta sous les regences de la reyne Catherine. Sous Henry 3. un vice qui n’est malheureusement inconnu qu’aux nations barbares se montra a la cour mais la corruption et l’independance continua dans un sexe qui sçait tirer avantage des mepris mêmes. Jamais le mariage ne fut plus insulté que sous Henry 4. La devotion de Louis 13 : laissa le mal ou il etoit jamais prince ne fut moins propre a donner le ton a son siecle. La galanterie grave d’Anne d’Autriche ne put rien changer. La jeunesse de Louis 14 acrût le mal, la severité de sa viellesse le suspendit ; les digues furent rompües à sa mort.
{f.188v} a sa mort.
Les filles n’ecouterent plus les traditions des meres, les femmes qui ne venoient que par degrés a une certaine liberté l’obtinrent des les premiers jours du mariage, dans la crainte de rougir des jalousies on rougit des attentions, on ne connut plus les vices, on ne sentit que les ridicules, et l’on mit au nombre de ces ridicules une modestie genante, ou une vertu timide, l’ignorance des moeurs fut une espece de religion persecutée.
Les conventions furent suiviës des conventions, a peine le secret d dura t il le tems qu’il falloit pour le conclure, dans un changement continuel le goust fut lassé, on le perdit a force de chercher les plaisirs. {f.189r} La moitié de la nation commenca le jour ou l’autre le finissoit, l’oisiveté fut appellée liberté, et l’on apella occupation l’usage immoderé des plaisirs, on voulut porter dans la vie cette joye qui s’anonce dans les festins.
[f.189v et 190r et v] Trois pages blanches

Passage de la main M à la main P


1336

n1.

Il s’agissait de mules et non de chevaux (Nouvelle relation contenant les voyages de Thomas Gage dans la Nouvelle Espagne, A. Baillet (trad.), Amsterdam, P. Marret, 1721, vol. 2, 4e partie, chap. IV, p. 245-247 [1re éd. en anglais : Thomas Gage, The English American […], or A New Survey of the West Indies, Londres, R. Cotes, 1648]).

1336

n2.

Requien pour requiem, ancienne orthographe de requin (Furetière, 1690, art. « Requiem »).

1337

n1.

Allusion au Roland furieux de l’Arioste et aux Métamorphoses d’Ovide. Sur le parallèle entre les deux auteurs, voir nº 2180.

1339

n1.

Cosme Ier de Médicis (1519-1574), duc de Florence puis Grand-duc de Toscane.

1339

n2.

« Car dans le passé nos très fidèles sujets n’ont point évité la sodomie » (nous traduisons). Sur le lieu commun de la sodomie florentine, voir Voyages, p. 260 et Sur la coutume de Florence de n’admettre que des hommes pour jouer les rôles sur le théâtre (OC, t. 9, p. 25).

1339

n3.

Loi du 8 juillet 1542, qui avait été imprimée sous le titre Bando del Duco di Firenze e delli suoi Consiglieri sopra la bestemmia e la sodomia (Florence, Giunti, 1566, 4 f. ; voir L. Cantini, Legislazione toscana, Florence, G. Fantosini, 1800, t. I, p. 210).

1340

n1.

Cf. nº 1272.