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Pensées 1631

M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume II

1631

{f.496r} Le prince[1]

Je l’ay copié pour le roman d’Arsace

.

Il doit penser que des villages entiers ne peuvent suffire à payer une pension qu’ils donnent à des grands seigneurs tout prêts à devenir miserables, ou à des miserables touts prets à devenir grands seigneurs, et qui souvant n’ont d’autre merite pour l’obtenir que la hardiesse de la demander
On avoit mis dans l’esprit d’un grand monarque que pourvû que l’argent ne sortit point de son royaume[2], le royaume quelsques subsides qu’il levat, quelque profusion qu’il fit, quelsques pensions qu’il payat, le royaume ne pouvoit jamais s’apauvrir. Mais ôter l’argent necessaire pour la culture des terres pour le donner à ceux qui ne l’emploiront que dans l’encouragement aux arts du luxe par leur luxe n’est ce pas apauvrir l’etat. C’est comme si l’on disoit que 20 cheveaux qui portent chacun cent livres ne seront pas plus incommodés {f.496v} lorsque dix porteront le tout et que cinq porteront dans une charrete les cinq autres.
Faites des biensfaits immenses à quelsques particuliers, vous accablés en privant les autres et eux même accablent encore les derniers par leur luxe qu’ils leur communiquent et qu’ils les contraignent d’accepter.
[f.1r-28r] Cinquante-six pages blanches

Main principale R


1631

n1.

Voir nº 1983. Recopié par le secrétaire R entre 1751 et 1754 (voir, dans cette édition, les parties introductives « Les Pensées dans l’œuvre de Montesquieu » et « Histoire de la constitution du recueil »), ce fragment était prévu pour le roman Arsace et Isménie, dont le manuscrit avait été transcrit par Damours entre 1748 et 1750 et qui ne sera publié qu’en 1783 ; sur ce manuscrit, voir OC, t. 9, introduction, p. 307-312. Tandis que d’autres fragments copiés dans le troisième volume en 1750-1751 (secrétaire Q) sont explicitement signalés comme des rejets archivés de cet ouvrage (nº 2025 : « Choses qui n’ont pu entrer dans mon roman d’Arsace et Ismenie »), la destination finale de ce morceau paraît plus incertaine. Il correspond à la partie du roman énonçant les maximes politiques du bon prince souhaitant faire le bonheur de ses sujets : voir Arsace et Isménie, OC, t. 9, p. 353-359 et l’introduction, p. 315-316).

1631

n2.

L’opposition à Louis XIV avait dénoncé le bullionisme de sa politique économique, fiscale et financière : voir les Réflexions sur la monarchie universelle en Europe (OC, t. 2, p. 355-358 et l’introduction, p. 327) ; Céline Spector, Montesquieu et l’émergence de l’économie politique, Paris, H. Champion, 2006, p. 236-238.