M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Q : | 1750-1751. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
Pensées, volume III
1940
{f.155v} Chez les Grecs et chez les Romains l’admiration pour les connoissances politiques et morales fut porté jusqu’à une espece de culte[1] ; aujourd’huy nous n’avons d’estime que pour les sciences physiques, nous en sommes uniquement occupés, et le bien et le mal politiques sont parmi nous un sentiment plustôt qu’un objet de connoissances
Ainsi n’etant point né dans le siecle qu’il me falloit j’ay pris le parti de me faire sectateur de l’excellent homme l’abbé de St Pierre qui a tant ecrit de nos jours sur la politique[2] et de me mettre dans l’esprit que dans sept ou huit cens ans d’ici, il viendra quelque peuple à qui mes idées seront tres utiles et dans la petite portion de ce tems que j’ai à {f.156r} vivre de faire pour mon usage un emploi actuel de ma modestie.
- - - - - |
Main principale Q |
1941 On dit que les diverses femmes de Charlemagne étoient successives : il faudroit chercher aussi un moyen pour prouver que les trois reines et les concubines de Dagobert qui etoit aussi pieux que lui (voyez la chronique de Fredegaire sur l’an 628.) vinrent de main en main et se succederent[1]. Je n’attaque point la sainteté de Charlemagne parce que je ne sai point le terme de la misericorde sur ceux qui ont violé les loix de l’Evangile en suivant les loix de leur pays.
Je ferai ici une conjecture. Fredegaire (sur l’an 626) dit que le maire Warnachaire étant {f.156v} mort, et Godin son fils ayant epousé sa belle memre, le roi entra en fureur disant qu’il avoit violé les canons[2], mais je ne crois pas que ce roi aimât assez les canons pour envoyer à cette occasion une armée contre lui ; le roi ordonna qu’on lui fit preter serment de fidelité ; l’action de Godin étoit donc un attentat politique, et son mariage incestueux blessoit une certaine prerogative royale j’en ai parlé dans mon Esprit des loix au livre, je crois, sur la nature du terrain[3] ou au livre des fiefs à l’occasion de la pluralité des femmes des rois francs.
- - - - - |
Main principale Q |
1942
{f.157r} [Passage à la main R] Seroit-ce une pensée trop hardie de dire que cette benediction particuliere par laquelle Dieu multiplia la race des patriarches[1], tenoit aux idées que leur donnoit la vie pastoralle. La terre étoit ouverte à touts, et quand le nombre des enfants croissoit on leur donnoit une certainne partie de betail, ce qui augmantoit la famille sans la surcharger ; et chaque famille formant un petit empire, l’augmantation de la famille faisoit la sureté de la famille. Ne pourroit-on pas dire que Dieu voulant benir le peuple israelite plaça ses recompenses sur une chose que les israelites croyoient être et sentoient être leur bonheur. Sans doute que Dieu nous a manifesté de plus grand dessains et une plus grande œconomie ; mais ne {f.157v} pourroit-on pas admirer sa sagesse, lá même où l’on semble considerer les choses d’une maniere humaine. Le grand nombre d’enfants etoit ches les Israelites le signe d’une benediction particuliere de Dieu, il n’est aujourd’huy que le signe d’une benediction genérale ; Dieu attribuoit une benediction particuliere à une chose qui étoit liée chés les Israélites à l’idée de leur sureté, aujourd’huy il n’attribue pas une benediction particuliere à une chose qui est si souvant liée aux idées de nôtre orgueil
|
Passage de la main Q à la main R |
1943 La Grece du côté des terres étoit d’une force invincible : il falloit passer deux chaines de montagnes qui vont d’une mer à l’autre. Elle étoit invincible pour les Perses ; car ces montagnes une fois passées, ils se trouvoient dans un pais trés fort d’assiete. Entre ces montagnes et l’isthme de Pelonoponaise[1] qu’ils ne pouvoient passer : avec des petites armées, ils ne pouvoient pas conquerir ; avec des grandes armées, ils le pouvoient moins encore.
|
Main principale R |
1944
{f.159r} La Grece étoit invincible pour les Perses avec de petites armées ils ne pouvoient pas conquerir, avec de grandes armées ils le pouvoint encore moins. Il falloit qu’ils passassent les Termopiles[1] qui separoit la Phocide et la Locride de la Thessalie ; il falloit qu’ils passassent la chaine de montagnes qui separoit la Thessalie de la Macedoine ; aprés quoi il falloit vivre dans les païs steriles qui sont entre ces montagnes et l’isthme de Corinthe, lesquels sont trés bornés
[f.159v-246v] Cent soixante-quinze pages blanches
|
Main principale R |
1940 |
n1. |
|
1940 |
n2. |
|
1941 |
n1. |
La Chronique de Frédégaire compare Dagobert à Salomon, pour ses « trois reines et [sa] multitude de concubines » (Historiæ Francorum scriptores coætani ab ipsius gentis origine ad nostras usque tempora, A. Du Chesne (éd.), Paris, S. Cramoisy, 1636, t. I, Fredegarii Scholastici Chronicon, LX, p. 758 – Catalogue, nº 2932). |
1941 |
n2. |
Chronique de Frédégaire [626], dans Historiæ Francorum scriptores coætani ab ipsius gentis origine ad nostras usque tempora, A. Du Chesne (éd.), Paris, S. Cramoisy, 1636, t. I, Fredegarii Scholastici Chronicon, LIV, p. 756 – Catalogue, nº 2932. |
1941 |
n3. |
EL, XVIII, 24. Montesquieu justifie le grand nombre des femmes des rois de la première race par une prérogative royale, un « attribut de dignité » dont ne disposaient pas leurs sujets. |
1942 |
n1. |
Genèse, I, 28 ; IX, 1. |
1942 |
n2. |
Lire : choisi. |
1943 |
n1. |
Lire : Péloponnèse. |
1944 |
n1. |
Lire : Thermopyles. |