M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Q : | 1750-1751. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
Pensées, volume III
2092 Lorsqu’on lit un livre il faut estre dans la disposition de croire que l’autheur a vu les contradictions que l’on imagine au premier coup d’œil s’y rencontrer ainsi, il faut comencer par se deffier un peu de ses jujemens prompts, reprendre les passages que l’on pretend se contredire les comparer ensemble, les comparer encor avec ce qui les precede et ce qui les suit voir s’ils sont dans la meme hipotese si la contradiction est dans les choses ou seulement dans sa propre maniere de concevoir quand on a bien fait tout cela on peut prononcer en maitre il y a la de la contradiction[1]
Ce n’est pourtant pas toujours tout quand un ouvrage est systhematique il faut encor estre sur que l’on tient bien tout le sistheme[2] voyes une grande machine[3] faite pour produire un effect vous voyes des roües qui tournent en sens opposé vous croiries au premier coup d’oeil que la machine va se detruire elle meme que tout le rouage va s’empecher que la machine va s’arrester elle va toujours {f.348r} ces pieces qui paroissont d’abort se detruire s’unissent pour l’objet proposé :
* C’est ma reponse a l’ouvrage de Mr l’abbé de Laporte : |
Main principale M |
2093 Je disois de deux familles toutes deux sottes toutes les deux orgueill l’une sotte l’autre org l’une modeste, l’autre orgeuilleuse, que l’une representoit les sots tels qu’ils sont, l’autre tels qu’ils devroint estre
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Main principale M |
2094 Les femmes a mon advis font tres bien d’estre le moins laides qu’elles peuvent ; il seroit bon qu’elles fussent egalement laides ou egalement belles affin d’otter l’orgueuil de la beauté et le desespoir de la laideur
- - - - - |
Main principale M |
2095 On parloit de l’existance de Dieu
Dieu - - - - - |
Main principale M |
2096 Un chretien est ordinairement celui qui scait l’histoire de sa secte, un catolique un calviniste un luterien mais non celui qui observe les preceptes de sa secte ; c’est come on est espagnol ou francois on est d’une patrie mais on ne scait point preferer le bien de cette patrie au sien
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Main principale M |
2092 |
n1. |
L’abbé Joseph de La Porte (1714-1779), collaborateur de Fréron, nommé à la fin de cet article, écrivit, après la publication de la Défense de l’Esprit des lois, des Observations sur « l’Esprit des lois », ou l’art de lire ce livre, de l’entendre et d’en juger (Amsterdam, P. Mortier, 1751) ; voir nº 2057. Jugeant que l’ouvrage n’a « pas de méthode bien suivie » (ibid., p. 3), il s’attachait à proposer un ordre thématique permettant de lever ses obscurités, pointait au passage les contradictions de Montesquieu et suggèrait même une nouvelle composition (ibid., p. 14) ; sur le personnage, voir l’article que lui a consacré Anne-Marie Chouillet dans le Dictionnaire des journalistes (1600-1789), J. Sgard (dir.) [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/455-joseph-de-la-porte]. |
2092 |
n2. |
Cette justification rejoint celle de Boulenger de Rivery qui publia une Apologie de « l’Esprit des lois » ou Réponses aux « Observations » […] (Amsterdam, 1751), dans laquelle il cherchait à lever les contradictions relevées, à faire valoir un plan conforme au « dessein » de l’auteur, et se demandait si les critiques de La Porte « tombent sur une partie essentielle du systême, ou seulement sur quelques endroits de détail, indépendans du fonds même de l’Ouvrage » (ibid., p. 15). L’essentiel à ses yeux était « qu’il y ait de la méthode en grand : il peut y avoir dans le détail des choses qui paroissent détachées, & qui ne servent qu’à mieux lier tout le systême » (ibid., p. 25). |
2092 |
n3. |
Sur l’usage de cette image pour caractériser l’art de la composition, voir Denis de Casabianca, Montesquieu. De l’étude des sciences à l’esprit des lois, Paris, H. Champion, 2008, p. 863 et suiv. |