M : | Montesquieu 1726/1727-1755. |
D : | Bottereau-Duval 1718-1731. |
E : | 1734-1739. |
U : | 1739. |
H : | 1741-1742. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
I : | 1743. |
L : | 1743-1744. |
O : | 1745-1747. |
P : | Damours 1748-1750. |
Q : | 1750-1751. |
R : | Saint-Marc 1751-1754. |
S : | 1754-1755. |
V : | 1754. |
JB : | Jean-Baptiste Secondat ?-1795. |
T : | écriture des manchettes 1828-1835 |
M : | Montesquieu. |
D : | Bottereau-Duval_1721-1731. |
H : | 1741-1742. |
P : | Damours_1748-1750. |
E : | 1734-1739. |
L : | 1742-1744. |
O : | 1745-1747. |
T : |
écriture des manchettes |
JB : | Jean-Baptiste_Secondat. |
J : | 1742. |
K : | 1742-1743. |
F : | 1743. |
E2 : | |
I : | 1743. |
R : | Saint-Marc_1751-1754. |
Pensées, volume I
395 J’ay peur des jésuites. Si j’offance quelque grand il m’oubliera je l’oublieray, je passeray dans une autre province un autre royaume, mais si j’offense les jesuites a Rome je les trouvay trouvray a Paris ils m’environeront par tout : la coutume qu’ils ont de s’écrire sans cesse etend leurs inimitiés un enemi ennemy des jesuites
Voy. p 402 |
Main principale M |
396
Horace[1]
Si les hommes ont dégénéré
Ce n’es Ce n’est pas tout les homes ont cru que leur corps si mauvaise opinion d’eux qu’ils ont cru non seulement qu’ils avoint degenere mais avoint degeneré que leur esprit et leur ame avoint degeneré mais aussi leur corps ; voyés mo et qu’ils estoint devenus moins grands. Et non seulement eux mais les animaux la terre moins fertile[2] ; eux moins parfaits. C’estoit l’opinion des saint Augustin stoiciens, Egiptiens voyes mon extrait de Coringius de habitu corporum Germanorum : st Cyprien, qui raisone fort mal, avertit un heretique qu’il n’y a plus tant de pluie l’hiver, tant de chaleur l’esté, moins de marbres dans les montagnes, moins d’or et d’argent ; moins de concorde dans les amitiés, moins de laboureurs dans les champs et autres sotises[3] :
De plus on voit dans les histoires les homes peins en beau et on ne trouve pas tels ceux que l’on voit… et il y a de certeins deffauts qu’il faut voir pour les sentir, tels que les habituels :
- - - - - |
Main principale M |
Main principale M |
398 J’ay
Peinture |
Main principale M |
399 Le
Sculpteur J’ay employe ceci dans mon ouvrage sur les plaisirs le beau
{p.369} metant ses figures dans une de belles attitudes et leur donnant de beaux airs de teste. Ainsi quand il a mis les proportions dans ses figures, que ses draperies son belles il n’a rien fait s’il ne les met pas en action, si la position est dure, car la sculpture est naturellement froide[1] :
La simetrie dans les attitudes y est insuportable j’en ay parle sur le gout : mais les contrastes trop contrastes souvent le sont autant come quand on voit qu’[u]n bras en contraste fait exactement tout ce que l’autre fait et qu’on voit qu’on a etudie de faire precisement l’un come l’autre.
Sculpture L’ombre d’un corps qui laquelle tombe sur une membre d’une statue ou quelque corps qui y est appliqué come un baton pastoral sur le bras d’un saint, pourront faire paroitre ces parties moindres :
Il faut que les yeux[3] des plis soint plus minces moins ronds et plus crus que le reste des plis de meme la le plis ou la partie des plis qui so est au dessous doit estre plus crüe que et moins ronde que la superieure.
Les bas relief ont une grande partie des difficultes de la peinture il faut faire fuir les figures faire sentir les eloignemens faire de grandes ordonances :
Une des raisons pourquoy nos sculpteurs ne font pas les {p370} draperies si bien que les anciens c’est que le marbre de Carrare
Marbres Nos moines et nos sts ont quelquefois des habits auxquels il est impossible de doñer de la grace.
|
Main principale M |
395 |
n1. |
Le point de vue de Montesquieu, ami du jésuite Castel, sur la Compagnie de Jésus, rejoint celui du père Desmolets : « Je les crains tous en général et en respecte plusieurs en particulier » (lettre à Bouhier, 3 mai 1726, n. a. fr. 1212, fº 72) ; concernant les rapports de l’auteur avec cet ordre, voir Edith Flamarion, Dictionnaire électronique Montesquieu, art. « Jésuites » [en ligne à l’adresse suivante : http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=265]. |
396 |
n1. |
Horace, Odes, III, 6. |
396 |
n2. |
Cf. nº 90. |
396 |
n3. |
Montesquieu démarque un passage de l’ouvrage d’Hermann Conring qui cite le Traité contre Démétrien (III) de Cyprien (De habitus corporum Germanicorum antiqui ac novi causis liber singularis [1re éd. 1645], Francfort-sur-le-Main, J. A. Stock, 1727, p. 115-116 – Catalogue, nº 1432 ; extrait perdu : voir nº 1918). |
397 |
n1. |
Voir Spicilège, nº 461. Montesquieu a visité Vienne et fait route de Gratz à Venise avec l’Anglais Hildebrand Jacob qui l’a initié aux beaux-arts (Jean Ehrard, Montesquieu critique d’art, Paris, PUF, 1965, p. 14-15). La réflexion et le projet d’ouvrage sur le goût mentionnés à l’article nº 108 et limités alors aux belles-lettres, sont élargis aux beaux-arts, à la suite des voyages, comme en témoigne cette séquence autographe (nº 397-407). Sur la fonction incertaine de ces remarques, voir l’introduction d’Annie Becq à l’Essai sur le goût, OC, t. 9, p. 467-468. |
398 |
n1. |
Montesquieu désigne les peintres florentins du XVIe siècle qui ont, selon Félibien, « rétabli » la peinture : Vinci, Andrea del Sarto, Bronzino, Michel-Ange et ses imitateurs, comme Rosso et Pontormo (voir Jean Ehrard, Montesquieu critique d’art, Paris, PUF, 1965, p. 51 et 56-57). Il a séjourné à Florence du 1er décembre 1728 au 15 janvier 1729 et a pu contempler leurs œuvres au palais Pitti et dans la Galerie du Grand-duc, aujourd’hui des Offices (Voyages, p. 236-237, 577-580, 586, 588-589). |
399 |
n1. |
La réflexion sur la froideur naturelle de la sculpture qu’il faut animer et sur le nécessaire équilibre entre la symétrie et les contrastes, sera reprise dans l’Essai sur le goût (OC, t. 9, p. 497 ; voir ci-après « j’en ay parle sur le gout », autographe.) D’après la note en marge, Montesquieu a hésité sur le titre et le contenu du projet d’ouvrage envisagé (voir ci-dessus nº 398 et l’introduction d’Annie Becq, ibid., p. 468). |
399 |
n2. |
L’expression signifie : exactement pareils. |
399 |
n3. |
L’œil d’un pli, au sens d’ouverture, emprunté au vocabulaire des praticiens, est attesté tardivement dans l’Encyclopédie méthodique (Paris, Panckoucke, 1791, t. I, art. « Beaux-arts » ; t. II, art. « Pli », p. 196). |