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Pensées 654 à 658

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M :Montesquieu 1726/1727-1755.
D :Bottereau-Duval 1718-1731.
E :1734-1739.
U :1739.
H :1741-1742.
J :1742.
K :1742-1743.
F :1743.
I :1743.
L :1743-1744.
O :1745-1747.
P :Damours 1748-1750.
Q :1750-1751.
R :Saint-Marc 1751-1754.
S :1754-1755.
V :1754.
JB :Jean-Baptiste Secondat ?-1795.
T :écriture des manchettes 1828-1835

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M : Montesquieu.
D : Bottereau-Duval_1721-1731.
H : 1741-1742.
P : Damours_1748-1750.
E : 1734-1739.
L : 1742-1744.
O : 1745-1747.
T : écriture des manchettes
JB : Jean-Baptiste_Secondat.
J : 1742.
K : 1742-1743.
F : 1743.
E2 :
I : 1743.
R : Saint-Marc_1751-1754.

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Pensées, volume I

654

Soldats romains

J’ay long temps cherche la raison pour quoy les soldats romains qui faisoint tant de travaux qui estoint si chargés que l’on apelloit les soldats de Marius des mulets[1] ne mouroint pas come les notres lors qu’on les faisoit travailler come nous avons vu au camp de Meintenon[2] et ailleurs je croy que la raison en est que les soldats romains ne mouroint point dans les travaux parce qu’ils travailloint toujours au lieu que les notres sont des feneants qui ne remuent jamais les terres car on se sert parmi nous des pioniers[3] pour cela [lettre biffée non déchiffrée] ou des paisans du lieu voies quelle estoit la charge d’un soldat romain[4]

J’ay mis cela dans les Romains

Main principale M

655

{f.459v}

Roi d’Angleterre

Je disois s’il n’y avoit pas de roy en Angleterre les Anglois seroint moins libres cela se prouve par la Holande ou les peuples sont plus dans l’esclavage depuis qu’il n’y a plus de stathouder touts les magistrats  de chaque ville de petits tirans[1] :

- - - - -

Main principale M

656

Chien qui joue aux cartes

Ayant vu en Engleterre un chien qui jouoit au cartes et repondoit aux questions qu’on lui faisoit en assemblant les lettres  et noma ecri arrangeant les noms qu’on lui demendoit et ecrivant pour ainsi dire ; lors que j’us decouvert les signes d’ou dependoit tout l’art j’en estois sans le vouloir faché ce qui me fait bien sentir combien les homes aiment le merveilleux : on rependoit des lettres a terre. L’home parloit toujours et lors que le chien avoit le nes sur la lettre qu’il falloit, il cessoit de parler.
Les draps de Fri

- - - - -

Main principale M

657

Angleterre

L’Angleterre est come la mer elle qui est agitee par les vents qui ne sont pas faits pour submerger mais pour conduire au port

Mis dans les Romains[1]

- - - - -

Main principale M

658

{p.460}

Plaisirs

Il faut que chacun se procure dans toutte la vie le plus de momens hureux qu’il est possible il ne faut pas pour cela fuir les affaires car souvent les affaires sont necessaires aux plaisirs mais il faut qu’elles en soyent come une dependance non les plaisirs d’elles ; et il ne faut pas se mettre dans la teste d’avoir toujours des plaisirs cela est impossible mais le plus qu’on peut ; ainsi quand le grand seigneur est fatigue de ses femmes il faut qu’il sorte de son serrail quand on n’a pas d’apétit il faut quiter la table et aller a la chasse[1] :

- - - - -

Main principale M

654

n1.

Plutarque, Vie de Marius, XIII ; Guillaume du Choul, Discours sur la castramétation et discipline militaire des Romains […], Wesel, A. de Hoogenhuyse, 1672, p. 20-22 – Catalogue, nº 2822, éd. de Lyon, 1567.

654

n2.

Lecture conjecturale. Le camp de Maintenon établi pour les travaux d’adduction des eaux de l’Eure à Versailles (1685-1690) fut, selon Saint-Simon, « la ruine de l’infanterie », par les morts et les maladies des soldats occupés sans relâche à ce chantier, conséquences que l’autorité royale interdisait d’évoquer (Saint-Simon, II, p. 303 ; V, p. 534) ; Vauban, hostile au chantier, dénombra le nombre de morts et de déserteurs ; voir Michèle Virol, Vauban. De la gloire du roi au service de l’État, Seyssel, Champ Vallon, 2003, p. 185-187.

654

n3.

« Celuy qui est employé à l’armée pour applanir les chemins, faire passer l’artillerie, creuser des lignes et des tranchées, [...] » (Furetière, 1690, art. « Pionnier »).

654

n4.

Romains, II, p. 99 et suiv.

655

n1.

Cf. Voyages, p. 482. La mort de Guillaume III d’Angleterre en 1702 marqua l’interruption du stathoudérat jusqu’en 1747, date de la prise de fonction de Guillaume IV d’Orange-Nassau.

657

n1.

Cf. nº 816 ; Romains, VIII, p. 152 : Montesquieu y reprend seulement l’idée d’un gouvernement libre « toujours agité », que ses lois permettent de corriger.

658

n1.

Cf. nº 30.