Pensées, volume I

Les politiques ont beau etudier leur Tacite ils n’y trouveront que des refflections subtiles sur des faits qui auroint besoin de l’æternite du monde pour revenir dans les memes circonstances^[1] :

{p.540} Voicy pourquoy nos ouvrages nous plaisent souvereinement independament de l’amour propre c’est qu’ils tienent a toutes nos autres idées et sont y sont analogues et la raison pourquoy ils ne nous plaisent plus tant apres un certein temps c’est qu’ils ne tienent plus tant a nos autres idées et n’y sont pas si analogues :

Quand on lit les livres on trouve les homes meilleurs qu’ils ne sont parce que chaque autheur ne manquant point de vanité cherche a faire croire qu’il est plus honete home qu’il n’est en jujant toujours en faveur de la vertu : enfin les autheurs sont des personages de theatre

J’aprouve le gout de la nation angloise pour les petits ouvrages. Come on y pense beaucoup on trouve d’abord qu’on a tout dit, les nations ou l’on ne pense guere apres avoir parlé, sentent leur indigence et qu’il y a encore a dire : quelque chose a dire

{p.541} On pense jujer par la soumission que l’on a naturelement pour son confesseur combien il a este facile d’aller a la sommission pour le pape :