Pensées, volume I

{f.544} J’ay prevenu les dissertations qu’on devoit envoyer a l’academie^[1] affin qu’on ne nous accuse pas d’estre come ces gens qui habitent pres de la mer qui ne subsistent que par le pillage qu’ils font de tout ce qui est jetté sur leurs cotes :

Lors que le grand cardinal a qui une illustre academie doit son institution eut vu l’authorité royale affermie les ennemis de la France consternés, et les sujets du roy rentrés dans l’obeissance, qui n’[e]ut pensé que ce grand home estoit content de lui meme : non : pendant qu’il estoit au plus haut point de sa fortune, il y avoit dans Paris au fond d’un cabinet obscur un rival secret de sa gloire, il trouva dans Corneille un nouveau rebelle qu’il ne put sommettre c’estoit asses qu’il eut a souffrir la superiorité d’un autre genie et il n’en fallut pas davantage pour lui faire perdre le gout d’un grand ministere qui devoit faire l’admi l’admiration des siecles a venir^[1] :

Je disois sur une querelle avec un prince du sang, des qu’un prince du sang veut pretend estre offensé il l’est :

Estat de Languedoc. Tranquiles ; les eveques qui n’ont aucun interest dans la chose et ont besoin d’avoir des abayes et quelques barons touts livrés a la cour. Estats de Bretagne, tumultueux mais utiles a la province^[1] :

[Plusieurs mots centrés biffés non déchiffrés]

[Fin du premier volume]