Chapitre 26
Capitulum
XXVI1caput 24 1536.
Draco marinus [« le dragon de mer » : la petite vive1Selon De Saint-Denis 1947, 33, le draco marinus serait « probablement la petite
vive », qu’il identifie notamment grâce à Plin. nat. 32, 148, et qu’il
distingue de l’araneus, qui serait la grande
vive (Trachinus draco Linné, 1758) ou la
vive araignée (Trachinus araneus Cuvier, 1829) ;
voir s. v. Araneus. André 1986, 206, n. 389,
confirme l’identification. À ces deux noms, cependant, il faut
ajouter celui de vipera (ch. 100) dont
Vincent de Beauvais (VB 17, 114) emprunte la description à Thomas de
Cantimpré (TC 6, 15), et dont un détail – la corne acérée au-dessus
des yeux – indique qu’on ne peut l’identifier avec la petite vive
(Echiichthys vipera Cuvier, 1829),
car, contrairement aux deux autres, celle-ci ne possède pas d’épine
au-dessus de l’œil. Les termes draco et vipera ont été repris par les naturalistes, mais
ils ont été inversement attribués l’un à la grande vive (Trachinus draco Linné, 1758) et
l’autre à la petite vive (Echiichthys vipera Cuvier, 1829 ou
Trachinus vipera Cuvier, 1829). P.
Louis traduit le terme δράκων d’Aristote (Arist. HA 598 a 11) par le mot
« vive », sans autre précision : elle est citée dans la liste des
poissons qui vivent près des côtes. Voir encore D’Arcy Thompson
1947, 56.] [+][VB 17, 114 De dracone marino [-]][+]
Draco marinus [+][VB 17, 114 De dracone marino [-]][+]
Renvois internes : Draco marinus : cf.
Araneus, ch. 4 ; Vipera,
ch. 100.
Lieux parallèles : TC, De
dracone maris (6, 15) ; AM,
[Draco maris] (24, 39 (26)).
[1] [•] VB 17, 114, 2D’après le Liber de natura
rerum. [•] TC 6, 15,
1-8Le dragon de mer est un monstre redoutable par sa cruauté.
Il a un corps allongé comme le dragon de terre2Le « dragon terrestre », draco étant la translittération du grec δράκων,
est « le plus grand de tous les serpents », dit Isidore de Séville
(Isid.
orig. 12, 4, 4-5), qui ajoute qu’il tue non par le poison mais par
la force de ses anneaux : Vim autem non in
dentibus, sed in cauda habet, et uerbere potius quam rictu nocet.
Innoxius autem est a uenenis, sed ideo huic ad mortem faciendam
uenena non esse necessaria, quia si quem ligarit occidit,
« Sa force réside non dans ses dents, mais dans sa queue, et c’est
moins sa gueule que ses coups qui sont nuisibles. Il n’est pas
venimeux et n’a pas besoin, dit-on, de venin pour causer la mort,
car il tue par son étreinte » (André 1986, 136). Selon André 1986,
206, n. 389, c’est un python. Voir encore Plin. nat. 8, 13 : Ernout 1952,
116, § 32, n. 3, précise que le nom draco
est « employé pour serpens, anguis […] sans distinction de sens. Mais le
mot désigne aussi l’animal légendaire de taille surnaturelle,
gardien des trésors, muni ou non d’ailes, de crête, etc. ; aussi
Pline y recourt-il pour décrire des serpents gigantesques, ou de
mœurs étranges et de caractère magique ».. Il n’a pas
d’ailes. Il a une queue sinueuse3L’adjectif tortuosus,
« sinueux », est couramment employé pour qualifier le diable et le
serpent ; voir A. Blaise, Dictionnaire
latin-français des auteurs chrétiens, Turnhout, Brepols,
1954, édition révisée par P. Tombeur, 2005, s.
v., une tête petite au regard de sa corpulence, mais
une gueule béante redoutable, des écailles et une peau dure. Il a
par ailleurs, à la place des ailes, des nageoires, dont il se sert
pour nager. D’un seul élan, il parcourt une grande distance dans
la mer, ce qu’il doit plus à la puissance de ses forces qu’au
mouvement de ses nageoires. Sa morsure est venimeuse pour les
hommes et aussi pour les poissons : elle est mortelle.
[1] [•] VB 17, 114, 2Ex Libro de naturis rerum2Le texte de Thomas de
Cantimpré n’est que légèrement modifié. L’information
concernant la morsure de l’animal a cependant été déplacée,
tandis que la dernière phrase n’a pas été transcrite, sans
doute parce que Thomas de Cantimpré citait Pline, dont le
texte est donné dans l’operatio
A.. [•] TC 6, 15,
1-8Draco marinus est monstrum crudelitate horridum. Instar
draconis terrestris in longitudine extenditur. Alis
caret. Caudam habet tortuosam, caput secundum magnitudinem3magnitu 1491. corporis parvum, sed hiatum oris
horridum, squamas4squamis
1491 Prüss1. et
cutem duram5duras 1491 Prüss1 1536..
Pinnas6pinnam 1491 Prüss1 1536.
autem habet pro alis, quibus utitur in natando. Uno impetu magna
maris spatia transcurrit, et hoc potius robore virium quam
remigiis pinnarum7On
trouve le syntagme remigio alarum dans Verg. Aen. 1,
301 ; Lucr. 6, 43.. Pestifer
est hominibus8omnibus VBd. et etiam
piscibus morsus ejus : mortem enim infert.
[2] [•] VB 17, 114, 1Isidore. [•] Isid. orig. 12, 6, 42Le dragon de mer a sur les branchies des aiguillons tournés
vers la queue. Quand il a frappé, quelque endroit qu’il atteigne,
il déverse son venin, d’où son nom.
[2] [•] VB 17, 114, 1Isidorus. [•] Isid. orig. 12, 6, 42
— Draco
marinus aculeos in branchiis habet ad caudam spectantes ; qui dum
percusserit, quaqua ferit, uenenum fundit, unde et
uocatus.Draco marinus [est]9est add. 1491 Prüss1 1536. in branchiis aculeos habet ad
caudam spectantes. Qui dum percusserit, quaqua10quaque 1491 Prüss1 quocumque 1536. ferit, venenum fundit ; unde et vocatus est11L’information remonte
sans doute à un emprunt à Plin. nat. 32,
148..
Propriétés et
indications
Operationes
[3] [•] VB 17, 114, 3A. Pline, livre 9. [•] Plin. nat. 9,
82Le dragon de mer, pris et rejeté sur le sable, s’y creuse
un trou, au moyen de son rostre, avec une étonnante
célérité.
[3] [•] VB 17, 114, 3A. Plinius, libro IX. [•] Plin. nat. 9, 82
— Rursus draco
marinus, captus atque inmissus in harenam, cauernam sibi rostro
mira celeritate excauat.Draco marinus captus et immissus in arenam cavernam sibi
rostro mira celeritate excavat.
[4] [•] VB 17, 114, 4B. Le même au livre 27. [•] Plin. nat. 27,
50L’absinthe est un contrepoison pour le
dragon de mer.
[4] [•] VB 17, 114, 4B. Idem12post idem hab. in VB.
libro XXVII. [•] Plin. nat. 27, 50
— Aduersatur
fungis ex aceto, item uisco, cicutae ex uino et muris aranei
morsibus, draconi marino, scorpionibus.Absinthium13absintheum VB2. adversatur draconi marino14La description des différentes espèces
d’absinthe et des remèdes dans lesquels elles figuraient commence
en Plin.
nat. 27, 45 (Absinthii genera plura sunt
[…]) et se poursuit jusqu’en Plin. nat. 27, 52. On trouve les
mêmes informations dans Diosc. 33 GV..
[5] [•] VB 17, 114, 5C. Le même au livre 32. [•] Plin. nat. 32,
45En application, les chairs de l’étoile de mer constituent aussi un remède très efficace
contre les piqûres du dragon de mer.
[5] [•] VB 17, 114, 5C. Idem15post idem hab. in VB.
libro XXXII. [•] Plin. nat. 32, 45
— […] draconis
marini scorpionumque ictus carnibus earum [stellarum marinarum] inpositis, item araneorum morsus sanantur.Carnes etiam stelle[Prüss1/vue 14] maxime valent16valet 1536 per errorem. contra marini draconis ictus impositae.
[6] [•] VB 17, 114, 5D. [•] Plin. nat. 32, 46-47On applique aussi contre le dragon de mer les salaisons macérées dans du
vinaigre.
[6] [•] VB 17, 114, 5D. [•] Plin. nat. 32, 46-47
— Inponuntur salsamenta et contra canis rabiosi
[morsum] […]. Et
contra draconem marinum ex aceto inponuntur.Imponuntur quoque contra eum salsamenta ex aceto.[1491/vue 17]
[7] [•] VB 17, 114, 6E. Le même. [•] Plin.
nat. 32, 47Contre le venin du
piquant avec lequel blesse le dragon de mer, il est bon d’appliquer la bête
elle-même.
[7] [•] VB 17, 114, 6E. Item17idem VBd.. [•] Plin. nat. 32, 47
— Draco quidem
marinus ad spinae suae, qua ferit, uenenum ipse inpositus uel
cerebro poto prodest.Draco marinus ad spinae suae qua ferit venenum ipse
prodest impositus.
[8] [•] VB 17, 114, 7F. Avicenne, dans le quatrième canon. [•] Avic. canon 4, 6, 3, 52On soigne la piqûre du dragon de mer et des serpents de grande taille qui lui ressemblent, dans la
mesure où il ne s’agit que d’une plaie et non d’un poison à
traiter.
[8] [•] VB 17, 114, 7F. Avicenna in quarto canone18Les citations
d’Avicenne trouvées chez Vincent de Beauvais ont été
fractionnées dans l’Hortus
sanitatis.. [•] Avic. canon 4, 6, 3, 52-53
— De
speciebus serpentum qui nocent cum mordent per vulnus non per
venenum de quo sit curandum et sunt serpentes magnorum corporum
valde. […] et dico quod iam verificatum est
quod in regionibus aliis ab India sunt dracones magni valde. Et
dixerunt cura eorum est cura ulcerum malorum tantum.Morsus draconis marini similiumque magni corporis serpentium curatur in quantum est ulcus tantum, non in
quantum est venenum de quo sit curandum.
[9] [•] VB 17, 114, 7G. [•] Avic. canon 4, 6, 3,
55La piqûre du dragon de mer, à ce qu’on a dit, doit être enduite de
soufre et de vinaigre.
[9] [•] VB 17, 114, 7G. [•] Avic. canon 4, 6, 3, 55
— De morsu draconis marini :
Dixerunt liniatur morsus eius cum sulfure et aceto
[…].Draconis quidem marini morsus, ut dixerunt, liniatur cum
sulphure et aceto.
[10] [•] VB 17, 114, 7H. [•] Avic. canon 4, 6, 3,
55On la traite avec de la graisse de crocodile en emplâtre, et avec du plomb frotté
par-dessus.
[10] [•] VB 17, 114, 7H. [•] Avic. canon 4, 6, 3, 55
— […] et dixerunt conferunt
ei adeps crocodili emplata et piscis nominatus tricla et plumbum
cum fricatum super ipsum iuuatur eo.Conferunt
ei adeps19adipes 1491 Prüss1 1536. cocodrilli emplastratus et plumbum fricatum super
ipsum.
[11] [•] VB 17, 114, 8I. Le même dans le deuxième canon. [•] Avic. canon 2, 2, 225Le dragon de mer, dit Galien, coupé en deux et appliqué sur
sa piqûre, permet aussi de la traiter.
[11] [•] VB 17, 114, 8I. Idem in20post in hab. lib. VBd. secundo. [•] Avic. canon 2, 2, 225
— De dracone
marino. Draco marinus. Operationes et proprietates. Inquit
Galienus, scinditur et ponitur super morsum suum et confert.Draco marinus, ut ait Galenus, finditur et ponitur super
morsum suum et confert.
[12] [•] VB 17, 114, 8K. [•] Avic. canon 2, 2, 2Le suc de l’absinthe est aussi salutaire contre sa
piqûre4Selon Pline,
l’absinthe mise dans le vinaigre est efficace contre la morsure du
dragon marin (Plin. nat. 27,
50)..
[12] [•] VB 17, 114, 8K. [•] Avic. canon 2, 2, 2
— De apsinthio. […] Confert antique et proprie eius succus sicut siccus
eupatoris. Confert morsui draconis marini.Succus etiam absinthii confert ejus morsui.
[13] [•] VB 17, 114, 8L. [•] Avic. ? La céruse d’étain est elle aussi salutaire si on en frotte
sa piqûre.
[13] [•] VB 17, 114, 8L. [•] Avic. ? Stanni21stagni VBd. quoque cerusa confert super
puncturam ejus confricata22Nous n’avons pas identifié cette remarque sur
l’usage de la céruse d’étain contre les piqûres du draco marinus mise sous l’autorité d’Avicenne
par Vincent de Beauvais (VB 17, 114, 8). Au chapitre 86, operatio K, nous n’avons pas plus identifié
l’allusion à la même médication, employée contre les piqûres du
scorpion de mer ; à cet endroit encore Vincent de Beauvais (VB 17,
88, 9) renvoie au livre 2 du Canon
d’Avicenne. On trouve bien au livre 2 du Canon un chapitre sur l’usage du plomb et de
l’étain (Canon 2, 2, 12, de alaunoc et alahabar) et un chapitre sur
l’emploi de la céruse de plomb ou d’étain (Canon 2, 2, 121, de
cerusa) mais qui ne contiennent pas, dans les éditions
consultées, les notes recopiées par Vincent de Beauvais. Au
chapitre 121 la rubrique venena comporte
simplement la précision que la céruse est elle-même un poison,
mais il n’est pas impossible que Vincent de Beauvais ait disposé
d’une version du Canon comportant ici une
indication sur l’usage de la céruse d’étain comme remède contre
les piqûres de dragon ou de scorpion de mer. Sur l’emploi de la
céruse d’étain contre les piqûres de scorpion, voir, par exemple,
Serapion, Liber aggregatus in medicinis
simplicibus, 1525, ch. 416, Stannum,
fol. 191 : fereng id est stannum […] confert puncturae scorpionis ou Mattheus
Silvaticus, Liber pandectarum medicinae,
ch. 261, Femezeg : femezeg id est stagnum […] confert puncture scorpionis avec renvoi à
Serapion..
~
1Selon De Saint-Denis 1947, 33, le draco marinus serait « probablement la petite
vive », qu’il identifie notamment grâce à Plin. nat. 32, 148, et qu’il
distingue de l’araneus, qui serait la grande
vive (Trachinus draco Linné, 1758) ou la
vive araignée (Trachinus araneus Cuvier, 1829) ;
voir s. v. Araneus. André 1986, 206, n. 389,
confirme l’identification. À ces deux noms, cependant, il faut
ajouter celui de vipera (ch. 100) dont
Vincent de Beauvais (VB 17, 114) emprunte la description à Thomas de
Cantimpré (TC 6, 15), et dont un détail – la corne acérée au-dessus
des yeux – indique qu’on ne peut l’identifier avec la petite vive
(Echiichthys vipera Cuvier, 1829),
car, contrairement aux deux autres, celle-ci ne possède pas d’épine
au-dessus de l’œil. Les termes draco et vipera ont été repris par les naturalistes, mais
ils ont été inversement attribués l’un à la grande vive (Trachinus draco Linné, 1758) et
l’autre à la petite vive (Echiichthys vipera Cuvier, 1829 ou
Trachinus vipera Cuvier, 1829). P.
Louis traduit le terme δράκων d’Aristote (Arist. HA 598 a 11) par le mot
« vive », sans autre précision : elle est citée dans la liste des
poissons qui vivent près des côtes. Voir encore D’Arcy Thompson
1947, 56.
2Le « dragon terrestre », draco étant la translittération du grec δράκων,
est « le plus grand de tous les serpents », dit Isidore de Séville
(Isid.
orig. 12, 4, 4-5), qui ajoute qu’il tue non par le poison mais par
la force de ses anneaux : Vim autem non in
dentibus, sed in cauda habet, et uerbere potius quam rictu nocet.
Innoxius autem est a uenenis, sed ideo huic ad mortem faciendam
uenena non esse necessaria, quia si quem ligarit occidit,
« Sa force réside non dans ses dents, mais dans sa queue, et c’est
moins sa gueule que ses coups qui sont nuisibles. Il n’est pas
venimeux et n’a pas besoin, dit-on, de venin pour causer la mort,
car il tue par son étreinte » (André 1986, 136). Selon André 1986,
206, n. 389, c’est un python. Voir encore Plin. nat. 8, 13 : Ernout 1952,
116, § 32, n. 3, précise que le nom draco
est « employé pour serpens, anguis […] sans distinction de sens. Mais le
mot désigne aussi l’animal légendaire de taille surnaturelle,
gardien des trésors, muni ou non d’ailes, de crête, etc. ; aussi
Pline y recourt-il pour décrire des serpents gigantesques, ou de
mœurs étranges et de caractère magique ».
3L’adjectif tortuosus,
« sinueux », est couramment employé pour qualifier le diable et le
serpent ; voir A. Blaise, Dictionnaire
latin-français des auteurs chrétiens, Turnhout, Brepols,
1954, édition révisée par P. Tombeur, 2005, s.
v.
4Selon Pline,
l’absinthe mise dans le vinaigre est efficace contre la morsure du
dragon marin (Plin. nat. 27,
50).
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1caput 24 1536.
2Le texte de Thomas de
Cantimpré n’est que légèrement modifié. L’information
concernant la morsure de l’animal a cependant été déplacée,
tandis que la dernière phrase n’a pas été transcrite, sans
doute parce que Thomas de Cantimpré citait Pline, dont le
texte est donné dans l’operatio
A.
3magnitu 1491.
4squamis
1491 Prüss1.
5duras 1491 Prüss1 1536.
6pinnam 1491 Prüss1 1536.
7On
trouve le syntagme remigio alarum dans Verg. Aen. 1,
301 ; Lucr. 6, 43.
8omnibus VBd.
9est add. 1491 Prüss1 1536.
10quaque 1491 Prüss1 quocumque 1536.
11L’information remonte
sans doute à un emprunt à Plin. nat. 32,
148.
12post idem hab. in VB.
13absintheum VB2.
14La description des différentes espèces
d’absinthe et des remèdes dans lesquels elles figuraient commence
en Plin.
nat. 27, 45 (Absinthii genera plura sunt
[…]) et se poursuit jusqu’en Plin. nat. 27, 52. On trouve les
mêmes informations dans Diosc. 33 GV.
15post idem hab. in VB.
16valet 1536 per errorem.
17idem VBd.
18Les citations
d’Avicenne trouvées chez Vincent de Beauvais ont été
fractionnées dans l’Hortus
sanitatis.
19adipes 1491 Prüss1 1536.
20post in hab. lib. VBd.
21stagni VBd.
22Nous n’avons pas identifié cette remarque sur
l’usage de la céruse d’étain contre les piqûres du draco marinus mise sous l’autorité d’Avicenne
par Vincent de Beauvais (VB 17, 114, 8). Au chapitre 86, operatio K, nous n’avons pas plus identifié
l’allusion à la même médication, employée contre les piqûres du
scorpion de mer ; à cet endroit encore Vincent de Beauvais (VB 17,
88, 9) renvoie au livre 2 du Canon
d’Avicenne. On trouve bien au livre 2 du Canon un chapitre sur l’usage du plomb et de
l’étain (Canon 2, 2, 12, de alaunoc et alahabar) et un chapitre sur
l’emploi de la céruse de plomb ou d’étain (Canon 2, 2, 121, de
cerusa) mais qui ne contiennent pas, dans les éditions
consultées, les notes recopiées par Vincent de Beauvais. Au
chapitre 121 la rubrique venena comporte
simplement la précision que la céruse est elle-même un poison,
mais il n’est pas impossible que Vincent de Beauvais ait disposé
d’une version du Canon comportant ici une
indication sur l’usage de la céruse d’étain comme remède contre
les piqûres de dragon ou de scorpion de mer. Sur l’emploi de la
céruse d’étain contre les piqûres de scorpion, voir, par exemple,
Serapion, Liber aggregatus in medicinis
simplicibus, 1525, ch. 416, Stannum,
fol. 191 : fereng id est stannum […] confert puncturae scorpionis ou Mattheus
Silvaticus, Liber pandectarum medicinae,
ch. 261, Femezeg : femezeg id est stagnum […] confert puncture scorpionis avec renvoi à
Serapion.