Chapitre 31
Capitulum
XXXI1caput 29 1536.
Eceola [la coquille perlière1Un mollusque fabrique une perle lorsqu’un corps
étranger s’est glissé entre la paroi interne de sa coquille et son
manteau, c’est-à-dire le tissu qui recouvre ses organes. Il se
défend alors de l’agression en sécrétant de la nacre dont il
enveloppe le corps étranger en couches sphériques concentriques.
Tous les mollusques peuvent potentiellement générer des perles, mais
ce sont essentiellement les huîtres, les volutes, les strombes
géants et les ormeaux, en milieu marin, ou les moules perlières, en
eau douce, qui fournissent des perles appréciées pour leur qualité
esthétique. La notice d’Isidore de Séville ne permet pas de
reconnaître dans les oceloe, nom qu’il donne
aux coquilles perlières, une espèce précise. Pline (Plin. nat. 9,
106-123) consacre un long développement aux perles : nature,
récolte, soins, place, mais ce passage ne trouve pas d’écho direct
dans les chapitres de l’Hortus sanitatis
(comme du Speculum naturale) consacré
aux coquilles perlières.] [+][VB 17, 48 De eceloa [-]][+]
Eceola [+][VB 17, 48 De eceloa [-]][+]
Renvois internes : Eceola : cf. Conchae, ch. 22 ; Ostrea, ch. 66.
[1] [•] VB 17, 48, 1Isidore. [•] Isid. orig. 12, 6, 49On appelle eceola la coquille perlière qui sécrète dans sa chair une
concrétion précieuse. En effet les auteurs qui écrivent sur les
animaux rapportent à ce sujet qu’elles regagnent le rivage de nuit
et qu’elles conçoivent leur perle à partir de la rosée du ciel,
d’où leur nom d’eceola2André 1986, 210, n. 405,
précise que le terme oceloe a été rattaché
à ocellus, « petit œil », ou à acheloae, « né dans les eaux », mais propose
plus sûrement d’en faire un emprunt au grec, formé à partir d’un
mot de la même famille que le verbe ὀκέλλω, « aborder », qui
aurait désigné les huîtres trouvées sur le
rivage..
[1] [•] VB 17, 48, 1Isidorus. [•] Isid. orig. 12, 6, 49
— Inter quas
et margaritiferae, quae oceloe dicuntur, in quarum carne pretiosus
calculus solidatur. De quibus enim tradunt hi qui de animantium
scripsere naturis quod nocturno tempore litora appetunt et ex
celesti rore margaritum concipiunt. Vnde et oceole
nominantur.Eceola2eceloa
VB ut semper. dicitur concha margaritifera in cujus carne3post carne hab. scilicet VB.
preciosus calculus solidatur. De his enim tradunt hi4hii 1491. qui de animantium naturis
scripserunt quod nocturno tempore litora appetunt et ex caelesti
rore margaritam concipiunt. Unde et eceolae5aceloae
1491 aceolae Prüss1 eceloae VB.
nominantur.
[2] [•] VB 17, 48, 2Solin. [•] Sol. coll. 53, 23Les coquilles perlières, à l’époque de l’année où la saison
des amours bat son plein, font de la rosée leur époux, et le désir
qu’elles ont de lui les fait s’ouvrir largement. Et au moment même
où la pluie de la lune se dépose, elles s’entrouvrent en une sorte
de bâillement pour accueillir l’humeur désirée3Sur la théorie de la
fécondation de l’huître par la rosée du ciel, à l’origine de la
perle, voir aussi Plin. nat. 9, 107 ; Amm. 23, 6,
85-86 ; Physiol. 23. André 1986, 210, n. 405, indique qu’il s’agit
d’une légende indienne issue de la poésie sanskrite
classique..
[2] [•] VB 17, 48, 2Solinus. [•] Sol. coll. 53, 23
— Conchae
sunt, in quibus hoc genus lapidum requiritur, quae certo anni
tempore luxuriante conceptu sitiunt rorem velut maritum, cuius
desiderio hiant ; et cum maxime liquitur lunaris imber,
oscitatione quadam hauriunt umorem cupitum : sic concipiunt
gravidaeque fiunt.Conchae certo anni6anni post tempore transt. Prüss1 1536. tempore luxuriante conceptu faciunt rorem velut maritum,
cujus desiderio hiant : et cum maxime linquitur imber lunaris,
oscitatione quadam7quidam
1491 Prüss1 1536. hauriunt humorem cupitum.
Propriétés et
indications
Operationes
[3] [•] VB 17, 48, 2A. [•] Sol. coll. 53, 24C’est ainsi donc que les
coquilles perlières conçoivent et deviennent pleines.
L’aspect de la perle résulte de la qualité de son principe
fécondant : si le liquide recueilli était limpide, les perles sont
blanches ;
[3] [•] VB 17, 48, 2A. [•] Sol. coll. 53, 24
— De saginae qualitate
reddunt habitus unionum ; nam si purum fuerit quod acceperint,
candicant orbiculi […].Sic ergo concipiunt
gravidaeque fiunt. Et de saginae8sagnae Prüss1. qualitate redit habitus unionis.
Nam si clarum fuerit quod acceperunt, candicant
orbiculi ;
[4] [•] VB 17, 48, 2B. [•] Sol. coll. 53, 24mais s’il était trouble,
elles se présentent sans éclat ni couleur ou bien voilées de
rouille. Ainsi les perles qu’elles produisent viennent plutôt du
ciel que de la mer.
[4] [•] VB 17, 48, 2B. [•] Sol. coll. 53, 24
— […] si turbidum, aut pallore
languent aut rufo innubilantur. Ita magis de caelo quam de mari
partus habent.si vero turbidum, aut pallore
languent aut rufo innubilantur. Ita de caelo magis quam de mari
partus habent.
[5] [•] VB 17, 48, 2C. Nota HSLe même. [•] Sol. coll. 53, 27Elles nagent par bancs, et la plus expérimentée dirige le
banc ; si elle se fait attraper, toutes les autres se
dispersent.
[5] [•] VB 17, 48, 2C. compil.Item9item non hab.
VB.. [•] Sol. coll. 53, 27
— Gregatim
natant ; certus examini dux est ; illa si capta sit, etiam quae
evaserint in plagas revertuntur.Gregatim
natant, et quae magis inter illas experta est gregem ducit ; quae
si capta fuerit, ceterae diffugiunt.
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1Un mollusque fabrique une perle lorsqu’un corps
étranger s’est glissé entre la paroi interne de sa coquille et son
manteau, c’est-à-dire le tissu qui recouvre ses organes. Il se
défend alors de l’agression en sécrétant de la nacre dont il
enveloppe le corps étranger en couches sphériques concentriques.
Tous les mollusques peuvent potentiellement générer des perles, mais
ce sont essentiellement les huîtres, les volutes, les strombes
géants et les ormeaux, en milieu marin, ou les moules perlières, en
eau douce, qui fournissent des perles appréciées pour leur qualité
esthétique. La notice d’Isidore de Séville ne permet pas de
reconnaître dans les oceloe, nom qu’il donne
aux coquilles perlières, une espèce précise. Pline (Plin. nat. 9,
106-123) consacre un long développement aux perles : nature,
récolte, soins, place, mais ce passage ne trouve pas d’écho direct
dans les chapitres de l’Hortus sanitatis
(comme du Speculum naturale) consacré
aux coquilles perlières.
2André 1986, 210, n. 405,
précise que le terme oceloe a été rattaché
à ocellus, « petit œil », ou à acheloae, « né dans les eaux », mais propose
plus sûrement d’en faire un emprunt au grec, formé à partir d’un
mot de la même famille que le verbe ὀκέλλω, « aborder », qui
aurait désigné les huîtres trouvées sur le
rivage.
3Sur la théorie de la
fécondation de l’huître par la rosée du ciel, à l’origine de la
perle, voir aussi Plin. nat. 9, 107 ; Amm. 23, 6,
85-86 ; Physiol. 23. André 1986, 210, n. 405, indique qu’il s’agit
d’une légende indienne issue de la poésie sanskrite
classique.
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1caput 29 1536.
2eceloa
VB ut semper.
3post carne hab. scilicet VB.
4hii 1491.
5aceloae
1491 aceolae Prüss1 eceloae VB.
6anni post tempore transt. Prüss1 1536.
7quidam
1491 Prüss1 1536.
8sagnae Prüss1.
9item non hab.
VB.